Saint-Barth - exposition Wall House Art Africain

Exposition exceptionnelle sur les arts africains au Wall House

Dès ce vendredi 18 mars, et jusqu’au 31 mai, le musée territorial du Wall House propose une grande exposition qui retrace plus de 4.000 ans d’art africain. Un événement unique dont le vernissage se tient ce vendredi à 18h30.

 

Le musée territorial du Wall House accueille du 18 mars au 31 mai une exposition exceptionnelle qui entend retracer 4.000 ans d’art africain. Près de 160 œuvres (tableaux, masques, objets, sculptures, cartes...) originaires de nombreux pays d’Afrique (République démocratique du Congo, Mali, Cameroun, Rwanda, Kenya…) vont être présentées grâce aux partenariats établis avec le collectionneur belge Marc-Léo Félix et la galeriste new-yorkaise Destinee Ross-Sutton. « C’est la première fois que nous faisons venir sur l’île des objets anciens, remarque Charles Moreau, directeur du musée. Jusqu’à présent, nous ne proposions que des expositions d’art contemporain. Il ne s’agit pas des mêmes enjeux puisque l’on parle ici de conservation des œuvres. »

« Des créations artistiques abouties »
Pour cette immersion dans les arts premiers - ou primordiaux, comme l’écrivait plus justement André Malraux - ainsi que contemporains, la direction du Wall House a fait appel à l’un des plus fins connaisseurs de l’art africain : Marc-Léo Félix. A 80 ans, ce collectionneur belge a sillonné le continent africain mais aussi le monde depuis la fin de son adolescence. « J’avais soif de vérité, raconte-t-il. Tout petit, l’art africain m’avait interpellé. Et je ne comprenais pas le discours à Bruxelles, notamment sur les Congolais. Il ne collait pas avec les créations artistiques aussi abouties que je pouvais voir. Les images de l’époque ne correspondaient pas à ce qu’étaient cet art et ces objets. D’ailleurs, c’est la découverte des solutions esthétiques trouvées par les Africains qui m’ont empêché de devenir artiste ! »
Le Congo, le Koweit, Beyrouth, le Nigéria, le Cameroun, le Gabon, le Biafra... Il s’aventure dans tous les univers. « J’ai passé des années à essayer de connaître les fonctions exactes des objets que j’admirais », assure-t-il. Il ouvre une galerie à Bruxelles puis s’envole « en Amérique ». Il s’enthousiasme : « Pendant 25 ans, j’allais et je venais pour faire du commerce d’art africain auprès de collectionneurs, de musées et d’universités. » Puis il se détourne du commerce pour transmettre ses connaissances. Une trentaine d’ouvrages plus tard, il est désormais reconnu comme l’un des plus grands spécialistes de l’art africain d’hier et d’aujourd’hui. A Bruxelles, dans son centre de recherches, il a formé une quarantaine de doctorants venus du monde entier. Puis il s’est tourné vers la Chine avec la conviction que des expositions consacrées à l’Afrique et particulièrement au Royaume du Congo pourraient faire évoluer les mentalités locales sur le grand continent et ses habitants.

Une évolution subtile
« Depuis que j’ai dix ans, je collectionne, insiste Marc-Léo Félix. Parce que pour vraiment comprendre, il faut plusieurs exemplaires. Pour les masques, par exemple, il en faut trente ou quarante. Parce que l’art africain n’est pas statique. Il évolue de manière subtile. » Une subtilité à laquelle les visiteurs du Wall House vont pouvoir se confronter pendant plus de deux mois.
Lundi soir régnait une effervescence toute particulière au sein du Wall House. L’heure était à l’ouverture des caisses en provenance d’Europe. Et ce n’est pas sans exaltation que le directeur du musée et le collectionneur ont déballé une à une les centaines de pièces pour les disposer sur les espaces d’exposition. Des objets uniques, surprenants, parfois étourdissants qui, pendant plus de deux mois, sont à découvrir au musée. A commencer par ce vendredi lors du vernissage, à 18h30.

L’exposition sera visible aux horaires d’ouverture du musée du Wall House
(Matin : du lundi au vendredi de 9 à 12 heures, le samedi de 9 à 13 heures. Après-midi : lundi, mardi et samedi de 14h30 à 18h30 ; mercredi, jeudi et vendredi de 14h30 à 19 heures.)

 

Journal de Saint-Barth N°1464 du 17/03/2022

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