Dès le début de la course, Cindy et Thomas ont démontré qu'il ne fallait pas les sous-estimer. Ce jeudi 1er mai, l'équipage Cap Saint-Barth a encore déjoué tous les pronostics. Au classement de 10h, le bateau aux voiles noires et dorées filait à la 1ère place du classement. Un positionnement temporaire puisqu'ils ont vite été rattrapés par les leaders Alexis Thomas et Pauline Courtois (Wings of the Ocean), mais qui illustre bien la bataille qui fait rage à l'avant de la flotte.
Depuis le début de la semaine, Wings of the Ocean, Cap St Barth, Skipper Macif se sont progressivement imposés comme le trio de tête de la course, jusqu'à creuser un écart d'une trentaine de milles nautiques avec leurs adversaires les plus proches que sont Demain (Martin Le Pape et Mathilde Géron), Région Bretagne – CMB Espoir (Victor Le Pape et Estelle Greck) et Les Étoiles Filantes (Quentin Vlamynck et Audrey Ogereau). Une course à part entière semble se tenir à l'avant de la flotte, entre ces trois équipages qui naviguent si rapprochés qu'ils peuvent s'apercevoir depuis leur bateau. "Il y a un copain là-bas et on peut aller lui casser la gueule", s'amusait Pauline Courtois en désignant l'équipage Skipper Macif. "Quelle belle vue en terrasse", souriait Thomas André en filmant leurs voisins Charlotte Yven et Hugo Dhallenne, qu'ils ont dépassé dans la nuit en se décalant vers le sud.
" On est super contents, on ne pensait pas être aussi bien placés, a déclaré Thomas André, mercredi dans l'après-midi. On montre qu'on sait avancer vite donc forcément l'humeur est plutôt bonne à bord. " Pas question de se relâcher pour autant. L'incertitude des conditions météo ouvre le champ des possibles. « À court terme, les trois premiers ne sont pas menacés, décrypte Yann Chateau, directeur adjoint de la course. Ceux qui ne sont pas satisfaits de leur classement vont être plus joueurs, vont tenter davantage. En Figaro, tu ne rattrapes pas 50 milles nautiques (92 km) en étant dans l’axe." Ce qui explique les trajectoires plus que variées visibles sur la cartographie. D'autant plus que les skippers doivent choisir la route la plus stratégique pour traverser le plus rapidement la zone de molle prévue pour la dernière partie de la course. " Le sprint final va être compliqué, a expliqué Thomas André. Il va falloir se creuser un peu la tête pour trouver la bonne route. Il y en a une au nord, une plutôt sud et une centrale. Il y a différents arguments et on ne sait pas encore laquelle choisir. On va voir ce que font nos deux concurrents, on va peut-être suivre bêtement pour ne pas prendre de risque."
Depuis le port de Tenerife, Arno Biston et Vittoria Ripa Di Meana (Article1) ont donné quelques nouvelles après leur abandon de la course. « On a cherché des solutions pour réparer, mais il n’y avait pas de voilerie disponible", a confié Arno Biston. Bien que déçus par cette fin prématurée de l'aventure, les deux skippers ont tenu à relativiser et à apprécier le parcours au sein de cette Transat Paprec : "Ça ne représente pas l’énergie qu’on a mise dans le projet, mais on sait que ça fait partie du jeu. "