Saint-Barth -

Transat Paprec - Une course à en perdre le Nord

Le suspense est à son comble. Dans moins de 24 heures, les 17 équipages encore lice pour la 17ème édition de la Transat devraient franchir la ligne d'arrivée à Saint-Barth. Pourtant, il est toujours impossible de s'avancer sur les prétendants au podium. Pour ce sprint final, 16 bateaux se tiennent en moins de 60 milles (111 km) par rapport à la distance au but. Le tout, en étant aligné sur 60 milles en latéral du Nord au Sud. Sur cette course qui s'annonce déjà historique, les retournements de situation s'enchainent, ne laissant aucun répit aux skippers. Ce mercredi, les partisans de la route sud avaient pris les commandes de la course. Demain (Martin Le Pape et Mathilde Géron) menait la danse, devant Décrochons la Lune (Romain Bouillard et Irina Gracheva), Région Bretagne - CMB Océane (Victor Le Pape et Estelle Greck) et Faun (Adrien Simon et Chloe Le Bars). Une nuit plus tard, la tendance s'est inversée. La troupe plus au nord est revenue sur le devant de la scène, guidée par Cap Saint-Barth à la 1ère place. Ils sont suivis de près par Hellowork (3ème), Selencia - Cerfrance (4ème) ainsi que Décrochons La Lune (5ème). Malgré leur positionnement plus au sud, Skipper Macif s'accroche à la seconde place. De quoi s'y perdre un peu, comme s'en amuse Romain Bouillard : " Au début on était au Nord, ensuite on a glissé au Sud du Nord, puis on s’est remis au Nord du Sud… Ce n’est pas une histoire à perdre le Nord ?" 

Pour cette dernière ligne droite, chaque détail compte. " L'une des grandes questions pour toute la flotte, c’est de savoir quelles voiles d’avant ils peuvent encore utiliser et s’ils ont toutes les armes pour évoluer dans le petit temps ", précise Francis Le Goff. Les équipages avec un spi abîmé en sont conscients. « C’est un bord tout droit où on est censé utiliser cette voile », regrette Tiphaine Rideau, à bord de Banques Alimentaires, qui ont de nouveau endommagé leur deuxième spi hier. Sur Région Bretagne - CMB Océane, Lola Billy et Corentin Horeau ont créé un nouveau spi à partir des deux déjà déchirés. Est-ce que ça tiendra jusqu'à Saint-Barth ? 

À bord de Cap Saint-Barth, Thomas et Cindy s'impatientent. " On est jour 54 je pense, ironise Cindy. L'arrivée approche." Tout en dégustant une soupe chaude, son coéquipier confirme : "On en a marre !" Sur l'eau, les skippers peuvent reprendre du poil de la bête en observant leurs concurrents visibles à l'oeil nu, tant la course est serrée. L'arrivée à Saint-Barth risque de l'être tout autant. Selon les derniers routages, ils pourraient tous franchir la ligne d'arrivée en moins de trois heures. " C'est cool, il y a vraiment du match, a déclaré Anaelle Pattusch, à bord d'Humains en Action. Et normalement, on va arriver vendredi matin à Saint-Barth, tous ensemble ! Donc ça va être chaud ! " Rendez-vous demain, au village d'arrivée à Gustavia, pour assister au final de cette édition historique !