Que font des skippers quand le bateau est à l'arrêt ? Depuis ce week-end, les équipages de la Transat Paprec font face à la zone de molle qui bloque le passage pour rejoindre l'arrivée à Saint-Barth. Résultat : les bateaux naviguent doucement, quand ils ne sont pas à l'arrêt. Ce mardi 6 mai, la flotte atteignait à peine 10 nœuds. Les leaders de la course Wings of the Ocean (à 13h), avançaient à seulement 6,4 nœuds. Le record revient à l’équipage Skipper Macif qui est resté bloqué un certain temps à une vitesse de 0,9 nœud. Ils sont désormais à la 4ème place, juste derrière Les Etoiles Filantes. Classé en deuxième position, Cap Saint-Barth évoluait à 5,9 nœuds.
Chacun s'occupe alors comme il peut. Mathilde Géron, en a profité pour découvrir les petits mots que ses filles lui ont écrits : « Allez maman, tu es la meilleure ! Faut que tu nous ramènes la coupe ! ». Alexis Thomas a sorti les mots croisés sur le ponton. Beaucoup ont profité des températures plus chaudes pour faire sécher leurs affaires. « C’est la première fois qu’on a pu naviguer sans les cirés depuis le début de la course », a apprécié Laure Galley (DMG MORI Academy). Cindy, elle, attendait ça depuis le début de la course : " Vous voyez, on est en lycra, en short, il commence à faire bon, on se rapproche de la maison." Plutôt silencieux ces derniers jours, l'équipage Cap Saint-Barth a profité de cette accalmie pour partager son quotidien.
Thomas et Cindy ont décidé ce lundi de faire le ménage sur le bateau. " On s’est dit qu’on allait faire un petit coup de ménage parce que ça sentait la mort dans le bateau, explique Cindy. Dans la famille sargasses, on cherche les crabes et les poissons morts." Image à l'appui, la navigatrice filme les animaux marins pris dans les filets du bateau. " C'est un peu triste", s'émeut Thomas en relachant un poisson à la mer. "Ouais, mais si il peut aller décanter son odeur plus loin, s'impatiente Cindy. C’est une offrande à Neptune. " Les deux skippers ont fini par faire un "pierre-feuille-ciseaux" pour décider lequel d'entre finirait le nettoyage. "Bon c'est à mon tour de m'y coller", a lâché Thomas en souriant.
Le Breton semble avoir retrouvé le sourire. " À titre personnel, c’était un peu dur à encaisser de savoir qu’on allait de toute façon se faire rattraper. Maintenant que c’est presque fait, ça va mieux, c’est plus simple d’être de nouveau en mode attaque. Quoi qu’il en soit, la molle est là et on en profite pour prendre soin de nous ! " Les deux skippers de Cap Saint-Barth ont pour la première fois de l'aventure sorti leur réchaud. " Quand il fait 30 degrés, je fais à manger chaud", s'amuse le Breton. Cindy, elle, commence à en avoir assez de se contenter de cacahouètes pour le petit-déjeuner. " J'ai déjà prévu un cheeseburger et une glace vanille pour l'arrivée", glisse la monitrice. Les skippers se préparent du mieux qu'ils peuvent au retour du vent : ils ont déjà étalé les voiles sur le ponton pour être le plus réactif possible. " Ça revient fort derrière, on s'accroche et on donne tout pour les 380 derniers milles." Pour l'instant, il est impossible de savoir si l'option nord choisie par l'équipage Cap Saint-Barth est la meilleure. Quoi qu'il en soit, Cindy et Thomas comptent redoubler d'efforts pour finir cette aventure en beauté. " Plus que quelques jours compliqué à passer, mais le plus beau reste à venir, avance Cindy. Peu importe la place d'arrivée, pour moi, la transat est déjà gagnée."