"On a passé le plus dur", souffle Cindy. Après "une nuit de folie" de samedi à dimanche, la monitrice du Saint-Barth Yacht Club a tout doucement repris ses esprits et la confiance en ses capacités. Depuis leur passage mouvementé, mais réussi au nord de La Palma, l'équipage Cap Saint-Barth grappille lentement et sûrement des places au classement. Pour le plus grand plaisir de Cindy, qui ne compte pas se contenter d'un top 10 : " Cette position est déjà super bien selon Thomas, vu le niveau qu'il y a. Mais on a vu qu'on avait les capacités de revenir sur le paquet, donc si on est capables de revenir, ça veut dire qu'on peut aller vite et qu'on a les capacités de bien faire. Il faut juste croire en notre bonne étoile, et on a vu qu'on en avait une."
Qu'il s'agisse d'une bonne étoile ou des compétences du duo, la nuit a été avantageuse pour Cindy et Thomas : ils pointent à la troisième place en milieu de journée (heure de l'Hexagone), et ce depuis le début de la matinée. " On va plutôt vite par rapport aux autres donc on va essayer de continuer comme ça", commentait Cindy pendant son quart de nuit. Effectivement, en ce milieu de journée, l'équipage Cap Saint-Barth file à 12 nœuds. Ils sont suivis de très près par Région Normandie, qui navigue à la même vitesse. En revanche, l'équipage Selencia - Cerfrance à la 5e place, sont légèrement plus rapides avec 12,9 nœuds. La tête du classement est toujours occupée par Wings of the Ocean. À la seconde place, Charlotte Yven et Hugo Dhallene (Skipper Macif), ont opté pour une route légèrement plus au nord qui leur permet d'avancer à 11,8 nœuds.
La bataille fait rage et la flotte est encore très resserrée, même si quelques skippers ont décidé de prendre plus au sud, à l'instar du duo Mathilde Géron et Martin Le Pape (Demain). Les conditions météo ayant obligé les skippers à prendre la même route au nord de La Palma, le flotte devrait vraisemblablement suivre une trajectoire directe jusqu'aux Antilles. Les alizées plutôt modérés en ce début de semaine (15 à 18 nœuds) offrent aux navigateurs la possibilité de recharger leurs batteries et de profiter de leur première douche pour certains. Le changement des conditions météo prévu en fin de semaine devrait toutefois inciter les skippers à optimiser leur stratégie de route.
L'aventure s'arrête déjà pour Arno Biston et Vittoria Ripa di Meana, à bord d'Article 1. Le duo est arrivé dans la nuit sur l'île de Tenerife, pour tenter de réparer leurs spinnakers qui se sont déchirés dans le week-end. Mais une fois sur place, les skippers ont appris que les réparations ne pourraient pas être effectuées avant mercredi 30 avril. Face à un tel délai, l'équipage a pris la décision d'abandonner la course. Ils ne sont plus que 18 bateaux à prétendre remporter cette 17e édition de la Transat Paprec.