Saint-Barth -

Michael Lopez-Alegrian aux côtés de son ami Nicholas Frankl portant un T-shirt du Yuri Gagarin, premier homme à avoir effectué un vol dans l'espace le 12 avril 1961.

Un astronaute en vacances à Saint-Barth

Ce n’est pas tous les jours qu’un astronaute choisit de se ressourcer à Saint-Barth. C’est pourtant la destination qu’a sélectionné Michael Lopez-Alegria pour ces vacances. Il s’agit d’un vétéran de trois missions à bord de la navette spatiale américaine ainsi que d’une autre à la Station Spatiale Internationale. L’explorateur de l’espace détient un record parmi les astronautes américains de la NASA avec dix sorties extra-véhiculaires au cours de sa carrière. Il a également participé au second vol spatial le plus long avec 215 jours à bord de la Station Spatiale Internationale du 18 septembre 2006 au 21 avril 2007. Retraité de la NASA, cet astronaute hispano-américain regarde désormais du côté des vols spatiaux commerciaux avec Axiom Space. Leur but est de créer un écosystème prospère dans l’espace en tant que prochaine étape dans l’histoire de l’humanité.
Le Journal de Saint-Barth s’est entretenu avec lui à propos de ses accomplissements.

Quel a été votre cursus pour devenir astronaute ?
Académie Navale américaine (Licence en systèmes d’ingénierie) ; Pilote naval ; École supérieure navale (Master en ingénierie aéronautique) ; École de pilotage navale ; NASA

Comment vous êtes vous senti à bord de la navette spatiale américaine ?
C’était à la fois génial et très compliqué surtout à cause de certaines technologies qui remontent aux années 70. L’accélération de départ est très impressionnante. Il y a énormément de vibrations lors de la première étape (les deux premières minutes) puis on a une accélération lisse et continuelle pendant les six minutes suivantes. On ressent une certaine sérénité lorsque le moteur principal s’éteint. La sensation de flottement est magique et les paysages sont spectaculaires. Le retour sur terre est relativement aisé et pas si différent que d’un vol commercial.

Aviez-vous des craintes et des peurs lors de vos premiers décollages et comment les avez-vous domptées ?
L’entraînement permet d’envisager tous les scénarios et d’éliminer toute peur liée à la sécurité. Ma plus grande peur est de tout foirer !

Quels sont vos objectifs pour Axiom Space et avez-vous une date pour votre première mission ?
Axiom Space souhaite améliorer la vie sur Terre en construisant et opérant la première station spatiale commerciale du monde. Surveillez les réseaux pour l’annonce de leur première mission, AX-1, la deuxième semaine de janvier.

Avez-vous déjà visité Saint-Barth par le passé ?
Jamais. Mon très cher ami Nicholas Frankl et sa famille, qui sont des habitués de l’île depuis 15 ans, m’ont invité et je suis ravi de pouvoir rencontrer ses résidents, apprendre son histoire, surtout en ce qui concerne les pionniers de l’aviation, ainsi que les visiteurs internationaux.

Quels conseils donneriez-vous aux enfants qui rêvent de devenir astronautes ?
N’abandonnez pas vos rêves. Faites carrières dans un domaine qui vous passionne. C’est ainsi que vous aurez le plus de chance d’avoir du succès tout en étant heureux et satisfait. Nous entrons dans une nouvelle ère. Il n’est plus nécessaire désormais de travailler pour une agence spatiale nationale comme la NASA pour aller dans l’espace. Nous sommes ravis de pouvoir accueillir des civils pour s’entrainer avec nous, devenir des astronautes certifiés par la NASA pour voler avec moi et Axiom Space. L’idée est de passer une semaine ou plus à bord de la Station Spatiale Internationale pour une mission privée. Il s’agit vraiment d’une expérience d’une vie.

 

 

Journal de Saint-Barth N°1405 du 07/01/2021

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