Lorsque le casse-tête n’est pas financier, il porte sur l’hébergement. Chaque année, les difficultés auxquelles l’organisation bénévole du Festival de musique est confrontée sont les mêmes. Une répétition qui la fait systématiquement évoluer sur une corde raide. Un comble pour l’événement culturel qui, en plus d’être le plus ancien de Saint-Barthélemy (la 42e édition se tiendra en janvier 2026), est sans nul doute le plus prestigieux. Car, chaque année, ce sont plusieurs dizaines d’artistes jouissant d’une reconnaissance internationale qui se pressent sur l’île pour l’illuminer de leurs talents.
Danseurs du corps de ballet de l’Opéra de Paris, chanteurs, chefs d’orchestre, musiciens virtuoses, tous se produisent gracieusement pour le public local. Par conséquent, sur une île qui compte 26 établissements hôteliers pour 536 chambres ainsi que 4.572 chambres pour 1.113 villas déclarées à la Collectivité (chiffres tirés du rapport de l’Observatoire du tourisme 2023-2024 du Comité du Tourisme), même en plein mois de janvier, lutter pour parvenir à loger des invités de prestige semble parfois incompréhensible aux organisateurs du Festival.
« Si un rouage est défectueux… »
En janvier prochain, ce sont près de soixante artistes et techniciens de haute volée qui donneront vie à la 42e édition du Festival de Musique. Six chanteurs d’opéra, deux chefs d’orchestre, huit danseuses et danseurs (dont quatre Etoiles) du corps de ballet de l’Opéra de Paris, des pianistes, des violonistes, sans oublier cinq musiciens de Jazz. Le budget prévisionnel de l’édition 2026 s’élève à 220.780 euros, hors logements. « La tenue du Festival repose sur des subventions (100.000 euros de la Collectivité territoriale, 10.000 euros de l’Etat), les sponsors, les mécènes et les partenariats comme celui avec des hôtels et villas (dont le sponsoring s’élève à 151.200 euros pour l’édition 2026), explique la présidente Corinne Hennequin. Si un de ces rouages est défectueux, le Festival peut ne pas avoir lieu. Car même avec toute la bonne volonté du monde, ça ne marchera pas. » Cette année, Corinne Hennequin l’admet : « Le logement est la principale difficulté pour l’édition 2026. » Or, sans logement décent, pas de Festival
Un engouement qui s’accroît
« Le Festival existe depuis plus de quarante ans et cela fonctionnait, explique la présidente. Aujourd’hui, il y a de plus en plus de chambres et de villas sur l’île et pourtant cela devient plus compliqué qu’avant. » Un manque d’intérêt pour la chose culturelle ? Une chute du degré d’implication ? Corinne Hennequin ne se prononce pas. En revanche, elle sait l’engouement qui non seulement demeure mais s’accroît d’année en année. « De nombreux touristes viennent à Saint-Barthélemy à cette période pour assister au Festival, assure-t-elle. Des agences de voyage m’appellent pour connaître les dates des concerts afin de caler le séjour de leurs clients afin qu’ils puissent venir aux spectacles. » De fait, rares sont les sièges vides lors des récitals proposés tout au long de l’événement.
Du 9 au 19 janvier prochain, le Festival de Musique de Saint-Barthélemy célèbrera ses 42 années d’existence. En inscrivant un peu plus encore l’île de Saint-Barthélemy dans un cercle d’excellence culturelle. À tout le moins dans l’esprit et l’imaginaire de ses nombreux spectateurs. Encore faut-il que dans les prochaines semaines, Corinne Hennequin et les bénévoles engagés avec passion dans l’organisation de la manifestation obtiennent des certitudes quant à la possibilité d’héberger leurs prestigieux invités. Pour ce faire, ils continuent de multiplier les prises de contact. Dans l’espoir que celles-ci aboutissent et leur permettent d’aborder les prochains mois, dédiés à tous les autres aspects de l’organisation, de la manière la plus sereine qui soit.