Relevé au grand public par ses vidéos engagées sur YouTube et ses chroniques télé, Kevin Razy trace depuis plusieurs années un chemin singulier entre humour et réflexion. Avec son dernier spectacle, il s’éloigne du pur stand-up pour explorer des formes plus hybrides, où se croisent récit personnel et mémoire collective.
Kevin Razy présentera son spectacle les lundi 2 et mardi 3 juin prochains sur la scène du théatre du Paradis. Une découverte pour l’humoriste qui n’a encore jamais visité l’île : « C’est incroyable sincèrement ! C’est la première fois que je vais poser le pied sur cette île paradisiaque et je suis honoré de pouvoir le faire dans le cadre de l’art ! Venir y jouer rajoute une excitation supplémentaire. Surtout sur la thématique de mon spectacle, j’adore l’idée de pouvoir répandre son histoire le plus loin possible. »
Justement, « Fallait être là » n’est pas un spectacle comme les autres. Il est, selon lui, « un des plus intimes » qu’il n’ait jamais écrit. « C’est une mise en abîme où je raconte la création d’une comédie musicale autour d’un homme méconnu de notre histoire, un certain Gaston Monnerville, souligne Kevin Razy. Je fais donc un parcours croisé entre ma vie et la sienne, où je raconte ma rencontre avec cet ancien président du Sénat et comment nos parcours se sont liés en quelque sorte. »
Le choix du titre intrigue, et ce n’est pas un hasard. « Il y a plusieurs idées derrière le titre, explique le comédien. Déjà, je savais qu’il n’y aurait ni extrait ni captation, d’où le “Fallait être là”, si on avait envie de voir ce spectacle. C’est aussi un hommage à tous mes proches et les personnes qui m’ont soutenu depuis le début, qui ont été là. » Sur scène, le spectacle alterne humour et émotion, dans un registre parfois inattendu pour le public. « Honnêtement, si j’en crois les retours des personnes qui ont vu le spectacle, on y rit pas mal mais on en ressort avec les larmes. Parfois, la gorge est serrée, parfois on est perturbé. Je pense que ce spectacle est tellement authentique sur ma personne qu’il embarque le public dans des émotions très fortes. Ce qui tranche avec mon parcours très stand-up. »
Fan de théâtre, Kevin Razy puise aussi dans ses récentes expériences de comédien : « je vais voir trois ou quatre pièces par semaine quand je ne joue pas. J’ai eu la chance de faire partie de l’équipe de création de la dernière pièce d’Alexis Michalik, “Passeport”. J’ai voulu mélanger toutes mes expériences. Celle d’un humoriste, fan de comédie musicale, qui se retrouve nommé aux Molières pour son rôle dans une pièce de Michalik. »
Quant à l’humour aujourd’hui, peut-il encore tout dire ? Kevin Razy pense : « on peut rire de tout, mais sur les sujets sensibles, il faut pouvoir être excellent. »