Jean-Michel Othoniel expose au Wall House

La beauté sauve le monde. Un intitulé digne des aphorismes les plus poétiques qui laisse augurer d’une plongée dans un univers lumineux, apaisant, sensuel et méditatif. Mais il s’agit surtout d’une invitation. Celle de l’artiste français Jean-Michel Othoniel qui expose, depuis le samedi 22 novembre et jusqu’au 31 janvier prochain, une vingtaine d’œuvres au musée territorial du Wall House. Une manifestation exceptionnelle dont le vernissage est prévu ce samedi, le 29 novembre, dès 18h30.
Né en 1964, Jean-Michel Othoniel s’est fait connaître dès les années 1990 pour son utilisation innovante du verre soufflé, souvent en collaboration avec les maîtres verriers de Murano. Ses créations, à la frontière de l’intime et du monumental, sont présentes dans les plus grandes collections publiques et privées, notamment au Centre Pompidou, au MoMA de New York ou encore devant le musée du Louvre, où il réalisa la célèbre Entrée du métro Palais-Royal – Kiosque des Noctambules. Après une année particulièrement active qui l’aura vu exposer ses œuvres aux quatre coins du monde, de Montauban à Shanghai en passant par le Brésil, Cannes ou Avignon, l’un des artistes français les plus reconnus sur la scène internationale vient donc à la rencontre du public de Saint-Barthélemy.

« C’est une exposition que l’on rêve de faire avec la Collectivité depuis 2019 (Le projet avait été initié par Narcisse Dupré, actuel directeur adjoint du Comité du tourisme, sous la mandature de Bruno Magras), explique Jean-Michel Othoniel. Mais le Covid est arrivé et ça a demandé un peu plus de temps que prévu. » Pour Saint-Barthélemy, l’artiste avait une idée très précise de ce qu’il souhaitait proposer. « Ce ne sont que des œuvres nouvelles qui tournent autour de la beauté, de la nature et de la lumière, qui sont très présentes ici et qui reflètent le souvenir que j’avais de Saint-Barth », précise-t-il.
Les œuvres sont réparties dans trois salles. La première enferme des créations irradiantes et lumineuses. « J’ai conçu cette première salle dans cette idée liée au titre, la beauté sauve le monde, cet optimisme que j’ai en moi, explique Jean-Michel Othoniel. Je me sens assez pionnier ici, avec une exposition d’art contemporain. Pouvoir arriver à amener des choses ici qui sont l’équivalent de ce que je montre ailleurs, comme en ce moment à Avignon. Il y a tout ce côté contemplatif, qui est important dans mon travail. Et puis le travail avec les artisans, les souffleurs de verre, les fondeurs, les doreurs à la feuille d’or, qui détiennent des techniques que j’ai explorées. Ici, ce sont presque les œuvres qui nous regardent, avec cet impact lumineux lié à la couleur de l’encre, soit à l’or. J’invite vraiment le spectateur à regarder les choses de loin, puis de près. »
Aux œuvres solaires de la première salle répondent les créations lunaires de la seconde. Une représentation d’une constellation, des nœuds qui évoquent une tornade… « Ce qui m’intéresse à Saint-Barth, c’est que c’est un nouveau public, avec un melting pot de gens venus de partout à cette période, glisse l’artiste. Il faut se laisser submerger par la beauté qui nous entoure. Elle est très importante. Parler de beauté et de poésie aujourd’hui, c’est un acte politique, de résistance. On est tellement submergé d’informations et d’images, les gens regardent trop les choses à travers l’écran de leur smartphone. Il faut arriver à revenir à un émerveillement simple du monde. Je crois à la force des œuvres d’art pour cela. Elles proposent une autre vision du monde, pour mieux y revenir. »
Dans la troisième salle, les couleurs changent, l’inspiration aussi. Des fleurs encore et toujours, des sculptures de verre suspendues. « L’idée est de transformer cette galerie en un grand jardin, en s’inspirant de la luxuriance que l’on peut trouver à Saint-Barth, souligne l’artiste. Dans cette galerie, les œuvres en verre vont prendre la lumière du jour et, le soir, il y aura quelque chose de beaucoup plus théâtral. »
Pour le directeur du musée, Charles Moreau, accueillir un artiste d’une telle renommée revêt une importance toute particulière. « Que Jean-Michel Othoniel ait pu prendre un moment dans son emploi du temps pour nous faire une place, on lui en est très reconnaissant, assure-t-il. Il est agréable de travailler avec des artistes d’un tel professionnalisme, qui sont au sommet de leur créativité. Il est rare de confier le musée à un seul artiste. Pour nous c’est du sur-mesure, on en est fier. » De plus, Charles Moreau se dit «très heureux d’avoir vu un certain nombre d’entreprises locales soutenir ce projet avec une grande générosité, affirmant l’intérêt de notre communauté pour la création artistique ».   

Heures d’ouverture du Wall House 
Mardi : 14h-19h 
Mercredi : 9h-12h puis 14h-19h 
Jeudi : 9h-12h puis 14h-19h 
Vendredi : 9h-12h puis 14h-19h 
Samedi : 9h-12h puis 14h-19h