Certains auront peut-être remarqué une nouvelle signature au bas des papiers du Journal de Saint Barth, ces dernières semaines. C’est normal - et temporaire, je remplace Thomas Fétrot jusqu’au 5 novembre. En tant que nouvelle venue débarquant tout droit de Bretagne, je me devais de tester les activités dépaysantes qui font le charme de votre île. Dans ce contexte, j’ai réalisé mon baptême de plongée. Je propose ici de vous le raconter.
Ce qui frappe en premier, ce sont les couleurs. Des dizaines de petits points jaunes, bleus, rouges, irisés parfois, qui filent, apparaissent et disparaissent du champ de vision. J’écarquille les yeux pour essayer de tout voir. D’imprimer à jamais le souvenir dans ma rétine.
Samedi 25 et dimanche 26 octobre, des initiations à la plongée étaient organisées gratuitement par l’association SBH Sub, à l’occasion de la fête de Public de l’ASP. Journaliste au Journal de Saint Barth durant quelques semaines, je l’apprends en recevant le programme des festivités. Je ne réfléchis pas : ni une ni deux, me voilà inscrite. Germe alors l’idée d’en faire un article. Car pourquoi ne pas partager cette folle expérience, si cela peut permettre à certains lecteurs un peu réticents à l’idée de se risquer trop loin dans l’océan, de franchir le pas ?
J’ai moi-même quelques appréhensions. Pas sûre d’être très à l’aise parmi les poissons. Et si jamais je panique et ne parviens plus à respirer dans le détendeur ? Dès mon arrivée à l’activité, en cet après-midi du 25 octobre, des membres de l’association me rassurent. Je serai encadrée par un moniteur pendant la dizaine de minutes que dure mon aventure sous-marine.
Le bateau s’élance sur les flots dans la bonne humeur. Nous sommes six plongeurs novices. Les trois moniteurs qui nous accompagnent rappellent les règles de sécurité en blaguant, ce qui me détend. Respirer doucement, ne pas oublier de se déboucher les oreilles régulièrement, et, bien sûr, l’étape glamour du crachat dans le masque avant de plonger pour éviter la buée.
Nous atteignons les Gros Islets. Cette fois ça y est : je chausse mes palmes et à l’eau ! Le moniteur Cyril Lanas m’aide à enfiler le gilet qui retient les bonbonnes d’air. Le stress n’a pas totalement disparu. Mais je le sens s’échapper dès le moment où je commence à m’enfoncer dans les profondeurs. Comme expulsé à la surface par les bulles d’air de ma respiration.
Nous descendons à six mètres. Maintenant, il ne reste plus qu’à observer. Je découvre une vie aquatique insoupçonnée. Des poissons fléchettes, un poisson porc-épic, du corail, toute une biodiversité splendide et diversifiée. J’en suis si près que je pourrais presque la toucher. Comme l’a dit une plongeuse en remontant sur le bateau : «C’est comme mettre la tête dans un aquarium ! »
Un vrai moment suspendu dans le temps. Je ne l’oublierai jamais. Quand je rentrerai en métropole, j’afficherai fièrement dans un cadre le diplôme obtenu pour mon baptême de plongée. Telle la preuve qu’une fois dans ma vie, j’ai eu la chance de contempler les trésors de Saint Barthélémy.
