Saint-Barth -

Allisson Georges : « En étant là, j’ai déjà gagné »

L’élection de Miss France 2019 aura lieu samedi 15 décembre à Lille. L’épreuve du feu pour Allisson Georges, qui représente Saint-Barth et Saint-Martin parmi trente candidates.  

 

Elle ne compte pas se laisser impressionner. Depuis son élection locale à Marigot, Allisson Georges, 18 ans, a bien pris confiance en elle et veut porter le plus loin possible les îles du Nord. Pour l’instant, elle travaille d’arrache-pied avec les vingt-neuf autres prétendantes au titre. « On est à Lille, il fait très froid mais je m’adapte », confie de sa petite voix Allisson Georges, à une semaine de l’événement. « On répète tous les jours de 8 heures à 19 heures, c’est très intense. » Saint-Martinoise de Grand Case, Allisson représente aussi Saint-Barthélemy, bien qu’elle n’y ait jamais mis les pieds. « Je devais venir juste après l’élection régionale, mais ça n’a pas pu se faire. J’espère bien venir à Saint-Barthélemy après la cérémonie nationale. Je compte faire de mon mieux pour représenter nos deux îles, et je pense que mon costume régional illustre aussi bien Saint-Martin que Saint-Barth. »

Son objectif : être dans le top 12 des Miss, présélectionné par le jury en fonction de la plastique, bien sûr, mais aussi de l’aisance des candidates et de leurs résultats au test de culture générale. Un quiz de 35 questions variées, de « Quel célèbre écrivain débute son plaidoyer en faveur du capitaine Dreyfus par “J’accuse” ? » à « Que signifie “narquois” ? », en passant par « Quel est le plus grand pays du monde ? ».

 

Les îles du Nord ayant été tristement mises en lumière au niveau national par l’ouragan Irma, une victoire d’Allisson Georges dans le concours de beauté serait un fabuleux coup de projecteur positif sur les territoires. « Je pourrais expliquer l’ouragan, comment on l’a vécu, et la reconstruction. Je suis consciente qu’une élection pourrait avoir un impact positif… Je sens une certaine pression ! » sourit la jeune femme. Si elle devenait Miss France 2019, « ce serait une première pour les îles du Nord et j’en serais fière. »

 

Engagée contre les violences conjugales

« Beaucoup pensent que les petites régions d’outre-mer comme la nôtre ne font que de la figuration à cette élection », expliquait la jeune Saint-Martinoise, dans un plaidoyer pour notre région auprès du magazine Paris Match. « Contrairement aux autres candidates, j’ai la lourde tâche de représenter sous un même titre, trois territoires unis géographiquement mais aux identités bien distinctes : Saint-Martin, Saint-Barthélemy mais aussi Sint-Maarten qui fait partie de l’île. De toutes les régions représentées lors de cette élection, Saint-Martin Saint-Barthélemy est la seule à regrouper plus de 30 nations sur un si petit territoire. Je suis très fière de cette particularité, qui témoigne d’une diversité et d’une unité culturelle unique. Aux îles du Nord, vous trouverez de tout, au même endroit. Plusieurs langues, trois monnaies, des festivités culturelles diverses tout au long de l’année… Vivre dans nos îles est une façon de voyager sans se déplacer. »

 

Allisson Georges, qui vient tout juste d’obtenir son bac ES, sait que son point faible est sa timidité. « Parfois, cela m’empêche de m’exprimer correctement. Mais je prends de plus en plus confiance, je travaille tous les jours », nous assure-t-elle. Celle qui se destine à devenir puéricultrice a aussi choisi la grande cause qui lui tient à cœur, et qu’elle portera si elle est sacrée Miss France 2019 : la lutte contre les violences conjugales. « J’ai connu ça autour de moi, et je voudrais agir pour que les femmes cessent de subir ce genre de choses, et puissent s’exprimer. »

 

Une Miss Saint-Martin Saint-Barthélemy pour représenter la beauté française, ce serait du jamais vu. Mais quoi qu’il arrive, « je ne serai pas déçue. En étant là, j’ai déjà gagné. » La grande cérémonie sera à voir en direct sur TF1, samedi 15 décembre à 21 heures. Fos Allisson !



JSB 1307

Journal de Saint-Barth N°1307 du 13/12/2018

Assises de l'environnement et de l'énergie
Tous accros aux écrans