Saint-Barth -

Le mariage pour tous aurait dissipé les préjugés sur l’homosexualité aux Etats-Unis

> Violente manifestation le 12 octobre 2013 à Saint-Martin, en marge de la célébration du premier mariage homosexuel de l’île. © archive JSB

 

Selon une étude américaine, l’avènement du mariage pour tous a entraîné un changement des mentalités et atténué les préjugés sur l’homosexualité. Cela ne semble pas être le cas en France, où l’étude de l’Ifop parue en début de semaine montre au contraire une explosion des agressions : plus d’une personne LGBT sur deux dit avoir déjà été agressée physiquement. Le nombre de faits a augmenté de 5% l’an dernier. Les agresseurs sont principalement des jeunes voire adolescents. L’étude décrit alors les “stratégies d’invisibilité” mises en places par les homosexuels pour se prémunir de tout problème. 

Le mariage entre personnes de même sexe, autorisé depuis 2013, avait soulevé une vague de protestations et de violences dans le pays, plus qu’ailleurs en Europe. « C’était horrible, j’étais très surprise de l’ampleur des réactions. J’admire Christiane Taubira pour cela. Elle a été courageuse », commente Hélène Bernier, qui fut la première femme à épouser une autre femme à Saint-Barthélemy.

 

Côté hommes, Stéphane Lanson et Bernard Blancaneaux furent le premier couple gay à convoler sur l’île. « Nous nous sommes mariés en plein été, le 16 août 2013, un long week-end, parce que nous voulions le moins de tapage possible autour de notre union », se souvient Bernard.

Romuald*, marié depuis cinq ans, se rappelle d’une légère appréhension avant la cérémonie célébrée à Gustavia. A Saint-Martin, le premier mariage gay célébré le 12 octobre 2013 avait attiré une centaine de manifestants hostiles, venus jeter des projectiles sur les mariés, brandissant des pancartes homophobes et insultantes.

 

L’élu Guillaume Arnell, aujourd’hui sénateur, avait accepté d’officier malgré sa désapprobation, et condamné la manifestation : « Les lois de la République parfois nous dérangent dans leurs applications, nous contraignent dans l’exercice de nos libertés individuelles, mais elles doivent être respectées ».

 

A l’époque, les représentants nationaux de Saint-Barthélemy s’étaient prononcés contre le mariage pour tous, Daniel Gibbs comme député et Michel Magras en tant que sénateur. Aujourd’hui encore, plusieurs élus locaux refuseraient de célébrer les unions entre personnes de même sexe, au nom de leurs convictions personnelles. Ces unions restent assez rares sur notre île : depuis l’ouverture du mariage homosexuel il y a six ans, il s’en est célébré une dizaine à l’hôtel de la Collectivité.

JSB 1328


Journal de Saint-Barth N°1328 du 16/05/2019

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