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Bruno Magras veut autoriser la navigation, veto de la préfecture

La baignade, passe encore, mais les balades en bateau et la pêche de loisirs, c’est trop pour l'Etat qui a refusé la demande de Bruno Magras, afin de ne pas créer un trop grand déséquilibre entre Saint-Barthélemy et les îles voisines.

 

Le président de la Collectivité a demandé la semaine dernière à ce que les propriétaires de bateaux puissent naviguer, en respectant certaines précautions. Il a détaillé ses motivations dans un courrier au préfet de la Martinique, Stanislas Cazelles, compétent pour tout ce qui concerne le domaine maritime des Antilles, ainsi qu’à Philippe Gustin, préfet de Guadeloupe, et Sylvie Feucher, préfète de Saint-Martin et Saint-Barthélemy.

« S’agissant de la circulation sur l’île, y compris dans ses eaux territoriales, des assouplissements ponctuels, raisonnés et progressifs doivent être envisagés d’ores et déjà », écrit Bruno Magras. « Je souhaite autoriser les habitants de l’île disposant d’un navire à sortir en mer pour pêcher ou tout simplement se changer les idées. Cela fait partie de nos traditions et je ne crois pas que cela puisse faire courir un risque particulier de propagation du virus, moins en tout cas que d’aller chercher son poisson au supermarché. » Il suggère une autorisation dans la limite de 5 milles nautiques autour des côtes, limitée aux bateaux de moins de 7 mètres et à deux passagers par bateau.

Veto de la préfète des Îles du Nord, Sylvie Feucher, qui ne veut pas créer de trop grand déséquilibre entre la situation à Saint-Barthélemy, et celle des voisines,  Saint-Martin, Sint-Maarten, mais aussi la Guadeloupe et la Martinique, où le virus est encore bien présent. Une certaine unité entre les Français, même d’îles différentes, doit être préservée, ne serait-ce que dans un esprit de solidarité, explique-t-elle. Après la levée de l’interdiction de baignade par la Collectivité de Saint-Barthélemy, de nombreuses voix s’étaient élevées à Saint-Martin pour demander le même assouplissement, et une pétition a même circulé en ce sens.
De plus, il deviendrait compliqué de gérer la venue de bateaux d’îles voisines dans les eaux de Saint-Barthélemy, qui seraient forcément attirés en cette période de confinement. C’est ce qu’a expliqué Stanislas Cazelles dans sa lettre de refus envoyée le 27 avril à Bruno Magras : « Tant que l’état d’urgence sanitaire n’est pas levé, aucune dérogation ne saurait être accordée pour des activités de loisirs. Il en va de la protection sanitaire des populations dans les territoires insulaires. (...) Les eaux territoriales françaises doivent être appréhendées dans leur ensemble et les usagers doivent se voir appliquer les mêmes règles de navigation, identiques et lisibles. C’est la seule condition pour un contrôle efficace des usagers de la mer. »

Si l’épidémie semble reculer à Saint-Martin, grâce aux effets du confinement, la partie française compte encore deux personnes hospitalisées et cinq cas actifs de Covid-19. Quatre personnes ont été emportées par le virus. Côté hollandais, le bilan est plus lourd avec treize morts, huit personnes hospitalisées et encore 29 cas actifs sur le territoire.

 

JSB 1373