Saint-Barth - Journée de la résilience

Une journée de la résilience avec les élèves de Saint Barth

La cour de récréation est vide. Soudain, un bruit strident de klaxon retentit. Puis un deuxième. Mais le son s’essouffle et se tait en à peine deux secondes. La directrice de l’école élémentaire de Gustavia, Agnès Combin, grimace en baissant le regard sur la corne de brume qu’elle tient dans la main. « Il n’y a plus de gaz dans celle-là, il faudra la remplacer », constate-t-elle, en ce matin du 16 octobre.

Les deux coups suffisent. Au signal, les élèves des classes du rez-de-chaussée ont commencé à évacuer dans le calme, en suivant les consignes de leur enseignant. Les enfants qui ont cours à l’étage se sont réfugiés sous les tables. Agnès Combin et l’adjudant pompier volontaire Aurélien Casse —qui veille au bon déroulement du test réalisé à l’occasion de la journée de la résilience—s’assurent de leur sécurité avant de les faire rejoindre le point de rassemblement dans la cour. La première étape de l’exercice de simulation d’un séisme est terminée.

Et déjà, chacun partage son retour d’expérience.  « En haut, on n’a pas bien reconnu la sirène, c’était confus », lance une maîtresse. « D’où l’intérêt de faire ce type d’entraînement, d’ailleurs obligatoire chaque année », répond en souriant Aurélien Casse. 

L’exercice sismique à l’école élémentaire de Gustavia est organisé dans le cadre de la semaine nationale de la résilience, et plus particulièrement de la journée de la résilience, qui a eu lieu le 16 octobre cette année à Saint Barth. Le but est de sensibiliser les plus jeunes aux risques de catastrophes naturelles. Plusieurs évènements ont ainsi permis aux élèves des écoles de l’île d’apprendre à adopter les bons réflexes, au cas où.

Séisme, tsunami, mouvements de terrain…
Le test se poursuit à l’école maternelle du groupe scolaire de Gustavia. Les enfants sortent de leur classe en se bouchant les oreilles. Certains ne dissimulent pas leur enthousiasme, ravis de pouvoir mettre le nez dehors. La plupart sont calmes. Ils observent les adultes, un peu impressionnés. L’air de se demander ce qui peut bien venir perturber leur matinée de dessins et de jeux. Seule une petite fille réclame son papa et sa maman dans un sanglot, gentiment calmé par une Atsem.

A quelques kilomètres de là, les collégiens de la MiniSchool ont investi la caserne du Service territorial d’incendie et de secours de Saint-Jean. Découverte des camions, présentation du matériel et des salles où les pompiers s’entraînent en conditions réelles… Les élèves ont droit à une visite VIP. « La sensibilisation aux risques peut aussi créer des vocations », glisse avec un clin d’œil Emmanuelle Astier, la directrice de l’établissement privé.

Lily-Rose ne dira pas le contraire. La jeune collégienne est convaincue. « J’ai envie d’être pompier », affirme-t-elle. Il y a juste un petit bémol qui la fait hésiter : « J’ai peur du sang… » Heureusement, il lui reste encore quelques années pour se décider. En attendant, la visite se poursuit par un moment d’échanges autour des risques naturels entre les 12 élèves, le président de la collectivité Xavier Lédée, et le préfet de Saint Barth et Saint Martin, Cyrille Le Vély. La première question est lancée par le représentant de l’État : « Alors, qui peut me donner la définition du mot résilience ? »

Des enfants appliqués et impliqués
Retour à Gustavia. Au collège Mireille Choisy, cette fois. Un atelier de prévention des risques gravitaires y est animé par Eden Gréaux. «L’idée est d’informer sur les mouvements de terrain, détaille l’adjointe technique territoriale à la sécurité civile. D’autant que ce phénomène est régulier sur l’île. » Dernier exemple en date : l’éboulement de rochers depuis le Morne Depoudré le 18 septembre, qui a causé la fermeture de la route conduisant des Hauts de Saint-Jean au carrefour de Petite et Grande Saline.

Divisée par groupes de deux, la classe de 3e se met au travail. Chaque binôme doit remplir une fiche de questions en cherchant les réponses sur des kakémonos. « C’est un format dynamique qui leur permet de mieux s’impliquer », souligne Eden Gréaux. Nul doute que les collégiens seront incollables sur le sujet à la fin de la journée.

La semaine de la résilience se termine par une dernière animation de sensibilisation aux risques naturels, vendredi matin, à l’école élémentaire du groupe scolaire de Gustavia. Elle est présentée par trois représentants de la Croix Rouge : les chefs de projet Joël Cardier et Cédric Jannot, ainsi que Véronique Dieste, trésorière de la délégation de Saint Barth.

Les enfants de la classe de CM2 étudient les séismes et les tsunamis pendant environ 45 minutes. Malgré la fatigue qui pointe en cette veille de vacances, ils sont captivés. A chaque question posée par Joël Cardier, une flopée de mains se lève et leurs propriétaires prient pour être interrogés. « Quels sont les signes de l’arrivée imminente d’un tsunami ? » demande Joël Cardier. « C’est quand la mer se retire d’un coup et qu’on voit les poissons », répond avec application un jeune garçon. De vrais petits résilients, qui pourront désormais transmettre leur précieux savoir à leurs parents.
    
 

 

Journal de Saint-Barth N°1636 du 23/10/2025

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