Tandis que la construction de la gigantesque structure d’acier qui va accueillir le 29 décembre le grand gala de LuisaViaRoma pour l’Unicef a été érigée sur le terrain de l’ex-chantier de l’hôtel de L’Etoile, à Saint-Jean, la Collectivité territoriale a tenu à préciser son rôle et celui de sa commission d’urbanisme dans la tenue de l’événement. En effet, dans la précédente édition du Journal de Saint-Barth, il a été indiqué que la commission d’urbanisme a rendu un avis défavorable après avoir examiné le projet qui lui a été présenté par les organisateurs de la manifestation. Maxime Desouches, quatrième vice-président de la Collectivité, a donc empoigné sa plume afin de clarifier certains points. Sans que cela ne remette en cause aucun des éléments d’information publiés la semaine dernière par le JSB.
«Un projet inacceptable s’il devait être permanent »
L’élu commence par expliquer que « le service de l’aménagement du territoire de la collectivité est le point d’entrée obligé pour tout ce qui concerne les autorisations d’utilisation ou d’occupation du sol ». Il poursuit en décrivant les différents examens auxquels les projets présentés à la Collectivité sont soumis : « Les dossiers sont analysés méthodiquement par le service et le résultat est présenté aux élus, membres de la commission d’urbanisme. La décision finale est prise ensuite par la seule institution compétente de par la loi : le Conseil Exécutif. Cette analyse administrative permet aussi de solliciter les différents services y compris ceux de l’Etat, comme la commission de sécurité pour les établissements recevant du public ou la direction des affaires culturelles lorsqu’un projet se trouve dans le périmètre des monuments listés de la collectivité. » Un circuit que le dossier de l’Unicef n’a pas suivi jusqu’à son terme, puisqu’il n’a pas été présenté aux membres du conseil exécutif.
« Les constructions devront être démontées sous un mois »
Le 4e vice-président confirme que « suite à l’instruction minutieuse du service, la commission (d’urbanisme, ndlr) a donné un avis défavorable sur le projet urbanistique en général ». Il précise : « En effet, à la lecture des règles en vigueur, le projet serait totalement inacceptable s’il devait être permanent. Cependant, comme il s’agit d’un aménagement et de constructions implantées pour une durée de moins d’un mois, l’article 132-8 du code de l’urbanisme local prévoit que ce genre d’aménagement ou de construction sont dispensés de permis de construire ou de déclaration préalable. Fort de ces précisions essentielles, le président de la Collectivité pourra ainsi répondre à la demande faite à la collectivité sur ce projet en apportant les contours précis à l’autorisation pour un tel aménagement, en rappelant que le projet ne répond pas aux règles en vigueur et que les constructions devront être démontées sous un mois. D’où l’importance de l’avis de la commission d’urbanisme qui sera cité dans son courrier de réponse. »
Comme indiqué dans notre précédente édition du JSB, Maxime Desouches rappelle que « vu l’importance du projet, c’est la commission de sécurité présidée par le préfet délégué qui donnera, ou pas, l’autorisation de l’ouverture le 29 décembre ». Et de conclure en affirmant : « La Collectivité ne fait qu’accompagner le projet et faciliter cette collecte de fonds au profit de l’enfance. »
Des travaux nocturnes et des inquiétudes sur la circulation |
Une « embolie de l’île » estime le groupe Saint-Barth d’Abord Le groupe d’opposition au conseil territorial, Saint-Barth d’Abord, a également donné son avis sur la tenue du gala LuisaViaRoma pour l’Unicef. Dans un courrier adressé au Journal de Saint-Barth, les six élus expliquent : « Il nous aurait semblé sage de tirer les leçons de l’événement UNICEF organisé en 2021, qui bien qu'étant plus restreint que celui prévu en 2022 et dans un hôtel, a embolisé l’île. Nous l’avons d’ailleurs fait remarquer à la majorité qui n’en a visiblement pas tenu compte. » Une «embolie » que les conseillers territoriaux d’opposition situent en « plusieurs endroits». Tout d’abord, ils mentionnent « les effectifs de police et de gendarmerie, déjà en sous-nombre, qui se retrouveront monopolisés par un unique événement et il en sera de même pour le STIS (service territorial d’incendie et de secours, ndlr) ». Par ailleurs, les élus mettent l’accent sur les conséquences directes de la tenue de l’événement : «Accueillir 1.000 personnes suppose en outre un arrivage de produits sans précédent qui ajoutera du retard au retard, lorsqu’on sait que la houle de la semaine dernière et de cette semaine n’ont pas permis la livraison de containers attendus par la population. » Ils évoquent aussi l’aspect écologique d’une telle soirée : «Alors que la majorité est pourtant réputée sensible aux questions environnementales, nous n’entendons pas un mot sur l’empreinte carbone d’une telle soirée. La construction d’une structure dédiée à cet évènement, le nombre d’allées et venues que supposent les livraisons, la quantité de matériaux de construction qui ne pourront être réutilisés, l’utilisation de plusieurs groupes électrogènes durant la soirée, donc le bruit en plus et à une échelle plus globale, la venue de plusieurs invités qui pour certains ne viendront que pour cette soirée. » |