Saint-Barth -

La Collectivité rappelle l’interdiction de nourrir les chats errants

La prolifération des chats errants sur l’île n’a échappé à personne. En particulier dans certaines zones et quartiers où les admirateurs des félins habituellement domestiques se pressent quotidiennement pour déverser des sacs de croquettes sur le sol pour les nourrir. Une générosité qui n’est toutefois pas autorisée à Saint-Barthélemy. En effet, comme le rappelle dans un communiqué la troisième vice-présidente de la Collectivité territoriale, Marie-Angèle Aubin, l’article 118 du règlement sanitaire départemental, « il est interdit de jeter ou déposer des graines ou nourriture en tous lieux publics pour y attirer les animaux errants, sauvages ou devenus tels, notamment les chats ou les pigeons ».
L’article cité par l’élue territoriale stipule que cette interdiction s’applique « aux voies privées, cours ou autres parties d’un immeuble lorsque cette pratique risque de constituer une gêne pour le voisinage ou d’attirer les rongeurs ». De plus, il est précisé que « toutes mesures doivent être prises si la pullulation de ces animaux est susceptible de causer une nuisance ou un risque de contamination de l’homme par une maladie transmissible ». Une contamination n’est sans doute pas à craindre. En revanche, la disparition d’espèces animales endogènes peut l’être, sous l’effet des chasses entreprises par les innombrables chats pour lesquels la ration quotidienne de croquettes ne suffit pas à assouvir leur faim.
Dans son communiqué, Marie-Angèle Aubin prend soin de ménager les personnes qui alimentent chaque jour les chats errants. « Il ne s’agit pas d’opposer les visions des uns et des autres quant à la protection des animaux ou l’attention portée à leur égard, mais avant tout d’éviter, en termes environnemental et de santé publique, les gênes devenues au fil des naissances, nuisances, assure la troisième vice-présidente de la Collectivité. Si le nourrissage des félins part d’un bon sentiment, cet acte de générosité est interdit et demeure une fausse bonne idée. Le constat basique suggère que le nourrissage rassemble naturellement plus d’animaux au même endroit, en même temps. Le rendez-vous permet alors les échanges et entraîne la multiplication de la population qu’il faut, à une échelle toujours plus importante, nourrir, stériliser, aider… S’enfermant ainsi dans une situation difficile, sinon impossible à endiguer. »
Pour appuyer son propos, l’élue joint à ses écrits un graphique qui rapporte le nombre de chats capturés tous les ans depuis 2012. Il peut y être constaté que si les captures diminuent au milieu des années 2010 (de 276 chats capturés en 2012 à 160 en 2015), celles-ci ont depuis augmenté de manière croissante. Ainsi, passé le pic de 2018 (596), 367 ont été capturé en 2019, 445 en 2020 et 616 en 2021. « Les solutions miracles ne courant pas les rues, il faut en amont sensibiliser les propriétaires, premiers responsables dans la chaine et bien évidemment poursuivre la stérilisation, poursuit Marie-Angèle Aubin. Des cages sont d’ailleurs disponibles gratuitement à l’ATE (agence territoriale de l’environnement) et auprès des vétérinaires de l’île. Chacun peut ainsi capturer les félins en divagation autour de chez soi et les faire stériliser. » Une opération qui a bien évidemment un prix. En effet, la Collectivité déclare que les opérations de stérilisation pratiquée sur les chats représentent chaque année, en moyenne, un coût supérieur à 20.000 euros.

 

Journal de Saint-Barth N°1482 du 21/07/2022

Prolifération des chats : La Collectivité sort ses griffes
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