Saint-Barth -

Mardi 21 mars, les équipes qui constituent le Centre opérationnel territorial ont été mobilisées lors d’un exercice grandeur nature autour d’un séisme fictif. ©André Ferreira STIS977

Exercice séisme grandeur nature pour le Centre opérationnel territorial

Il est environ 7h30, mardi 21 mars, quand un violent séisme de magnitude 6,8 sur l’échelle de Richter est enregistré à environ 200 kilomètres au Nord des côtes de Saint-Barthélemy. Ses premiers effets se font rapidement sentir avec, notamment, de longues secousses. Des répercussions qui s’avèrent bien plus fortes encore puisqu’un vieil édifice de Gustavia s’effondre et que des glissements de terrain sont signalés au-dessus de Gouverneur. Fort heureusement, il ne s’agit là que du scenario catastrophe imaginé par le service territorial d’incendie et de secours (Stis) et une cellule composée de chercheurs et géographes de l’université Paul Valéry de Montpellier assistés de la société spécialisée RisCrises. Un scenario établi à l’avance mais qui a été pimenté par les animateurs tout au long de la journée de mardi lors d’un exercice grandeur nature qui avait pour objectif de mettre à l’épreuve tous les acteurs du Centre opérationnel territorial (COT).

« Travailler en synergie »
Ainsi, dès l’annonce du séisme fictif, la mobilisation s’est organisée autour du président de la Collectivité, Xavier Lédée, de sa première vice-présidente Marie-Hélène Bernier, de la déléguée du préfet des Iles du Nord, Aliénor Barbé Guillaume, mais aussi la gendarmerie, la police territoriale, les services techniques et le service des systèmes de transformation et de l’innovation de la Collectivité, et bien évidemment le Stis. Tous ont été répartis dans différentes cellules et placés en situation réelle. Le lieutenant Thierry Brin du Stis explique : « Le but d’un tel exercice est de travailler en synergie pour apporter des réponses dans différents domaines face à des situations variées. » Sur ce point, les participants n’ont pas eu le temps de s’ennuyer.
Comme évoqué plus avant, un immeuble effondré, des glissements de terrains mais aussi des canalisations de distribution d’eau détruites ou endommagées, sans oublier les coups de fils incessants ou presque de la part d’habitants de certains quartiers ou de personnels sur le terrain. Ou encore de fausses informations sur la formation supposée d’un tsunami créé par le séisme. Toutes ces interventions étant minutieusement préparées par Thierry Brin, les deux chercheurs de l’université de Montpellier (Matthieu Péroche et Thomas Candela) et le dirigeant de RisCrises, Hoilid Lamssalak.
« Nous avons défini des réactions attendues et on observe si elles sont celles des différentes cellules, explique Matthieu Péroche. Après l’opération, il y aura un débriefing. » Toutes les réactions aux problèmes posés et les réponses apportées par les participants ont été analysées a posteriori afin d’améliorer le fonctionnement du COT. « Nous travaillons depuis 2017 avec la Collectivité territoriale sur la gestion des risques », précise Matthieu Péroche. Avec, cette fois, l’appui de la société RisCrises, créée en 2014 et spécialisée dans l’organisation de la gestion de crises à différentes échelles : de l’élaboration d’un plan intercommunal de sauvegarde aux risques d’inondation, de tsunami, la reprise d’activités, la défense extérieure contre les incendies, etc.

« Nous sommes montés d’un cran »
Le 15 septembre 2022, le COT avait déjà été déclenché (JSB 1485) à l’occasion d’un exercice cyclonique. Comme mardi, les anciens locaux de Météo France avaient été investis par les différents intervenants et participants. «Cette fois, nous sommes montés d’un cran », sourit le lieutenant Thierry Brin. Si les différentes cellules avaient été un peu chahutées lors de l’exercice de septembre, elles ont été tout aussi bousculées lors de l’opération séisme. Pour s’en apercevoir, il suffisait d’observer les mouvements des uns et des autres au sein de la cellule de crise. Une ambiance agitée qui contrastait avec celle, studieuse et silencieuse, des agents de l’Agence territoriale de l’environnement qui travaillaient dans la salle principale, la seule qui n’avait pas été réquisitionnée pour l’exercice du COT.
Aujourd’hui, jeudi 23 mars, un autre exercice va se dérouler à l’échelle régionale. Cette fois sous l’égide de l’Unesco. L’implication de Saint-Barth sera moindre lors de cet événement. Toutefois, une réunion sera organisée afin de permettre aux élus et au Stis de connaître les tenants et aboutissants de l’opération.

Journal de Saint-Barth N°1512 du 23/03/2023

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