Le 20 novembre, des rochers se sont détachés du morne qui surplombe la route qui conduit de l’entrée du port de Commerce à celle de Gustavia. Un éboulement qui s’est produit en début de soirée à un moment où aucun véhicule ne circulait sur la voie. Les roches ont été brisées et déblayées dans la soirée mais, depuis, la partie de la route reste fermée à la circulation pour des raisons de sécurité. De fait, comme l’indique le président de la Collectivité Xavier Lédée dans une publication en ligne datée du 13 décembre, « aujourd’hui encore, suite aux pluies de ces dernières heures, des chutes de rochers de cinq à six kilos auraient été constatées sur le massif, sans éboulement sur la chaussée pour l’heure, confirmant la nécessité de maintenir ces mesures de précaution ». Et d’ajouter : « La route restera à sens unique (dans le sens Public-Gustavia, ndlr) tant que cela sera jugé nécessaire. » Au moins jusqu’à la remise du rapport d’expertise du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) de Guadeloupe.
Un rapport avant Noël
En effet, un géologue du BRGM est venu à Saint-Barthélemy à la demande de la Collectivité. Le scientifique a inspecté le lieu du sinistre afin d’évaluer les risques sur la zone. Il s’est également entretenu avec des agents des services techniques. Pour l’heure, le BRGM s’attèle à la rédaction de son rapport. Un document voué à être rendu public et qui sera remis à la Collectivité afin qu’elle le diffuse.
Selon le président de la Collectivité, un diagnostic aurait été effectué par le BRGM sur « trois sites identifiés comme sensibles ». Le premier est bien évidemment celui de la route d’entrée à Gustavia. «Nous devrions avoir le rapport du BRGM pour ce site avant Noël », indique Fabrice Querrard, le président de la commission de maîtrise du développement et de la modernisation du territoire.
Le conseiller territorial précise que le deuxième « site sensible » sur lequel le BRGM s’est penché est la portion de route qui conduit des Hauts de Saint-Jean au carrefour de Petite et Grande Saline, au niveau du morne Depoudré. Une zone sur laquelle s’est produit, le 18 septembre, un important éboulement de roches. Celles-ci avaient terminé leur chute en s’écrasant sur la chaussée (qui a été endommagée) ainsi qu’en contre-bas de la route. Un éboulement dont les traces sont encore visibles aujourd’hui sur le morne.
L’étude a aussi été menée sur la portion de route qui mène de la Tourmente à l’Œuf. Le 10 octobre dernier, un gros rocher était tombé sur la voie, sans provoquer d’accident ni de dégât. Néanmoins, cet incident survenu aux abords des travaux d’aménagements entrepris depuis plusieurs mois sur le site peut suggérer une fragilisation au niveau du morne. Donc la possibilité que d’autres chutes de roches surviennent.
Du filet à la purge
D’autres sites sont également susceptibles de subir une inspection par les experts du BRGM, confirme Fabrice Querrard. Comme la zone située sous la rue du Père Irénée de Bruyn, à Gustavia. Le 10 septembre 2024, de fortes pluies intervenues en soirée avaient provoqué un début d’effondrement de la chaussée. La route qui longe l’entrée de l’hôpital avait été fermée à la circulation pendant près de dix jours. Coupe-Gorge, Gouverneur ou encore Grand-Fond et ses rochers en équilibre pourront également faire l’objet d’une étude prochaine. De fait, Fabrice Querrard explique que la Collectivité « travaille à une mission plus générale sur l’île afin d’identifier toutes les zones les plus sensibles ». Les scientifiques du Bureau de recherches géologiques et minières de Guadeloupe seront, par conséquent, à nouveau sollicités prochainement.
Dans sa publication en ligne du 13 décembre, Xavier Lédée affirme qu’un « marché plus global sera engagé très rapidement afin d’apporter des solutions durables ». Fabrice Querrard précise que, pour l’heure, seules deux solutions semblent être envisageables à Saint-Barth : l’installation de filet pour retenir les roches ou le « purgeage ». Cette deuxième option consiste à « faire tomber les roches en équilibre », souligne le conseiller territorial.
En attendant ces solutions, la vigilance reste de mise pour les usagers qui empruntent la route d’entrée vers Gustavia mais aussi celle allant des Hauts de Saint-Jean au carrefour de Saline, car des chutes de petites roches sont encore régulièrement constatées sur ces deux voies. Des cailloux et débris qui peuvent être dangereux, particulièrement pour les pilotes de deux-roues.
