Une cérémonie toute particulière est prévue ce jeudi pour la commémoration de la victoire du 8 mai 1945, qui célèbre son 80e anniversaire. Comme chaque cérémonie de commémoration, celle-ci se tiendra devant le monument aux morts qui fait face à l’hôtel de la Collectivité territoriale. Elle débutera à 11 heures par l’envoi des couleurs qui sera suivi de la lecture du message de l’Union fédérale des anciens combattants par Philippe Laduré, président de la Fédération des anciens combattants de Saint-Barthélemy.
Témoignage de Philippe Macé
Après la lecture du message du ministre des Armées (Sébastien Lecornu) et de la ministre déléguée chargée de la mémoire et des anciens combattants (Patricia Miralles) par Marie-Hildegarde Chauveau, directrice de cabinet du préfet, le traditionnel dépôt de gerbe et une minute de silence, il sera fait lecture du témoignage de Philippe Macé. Cet ancien combattant, figure locale de Saint-Barthélemy et doyen de la Fédération, a livré ses souvenirs à l’occasion de ce 80e anniversaire de la victoire du 8 mai.
Né en 1931 à Nancy d’un père breton, professeur d’orgue, et d’une mère lorraine, pianiste, la famille s’installe à Paris en 1938. Juste avant que la guerre ne débute, en juillet 1939, le petit Philippe est envoyé chez ses grands-parents, en Bretagne, avant de retourner à Paris en août 1940. Il raconte les années d’occupation par l’armée allemande, le « froid glacial », la « faim permanente » et les bombardements. Au moment de la Libération, il est âgé de 13 ans. Suivra un long parcours qui le conduira sur différents champs de bataille (mais dans les airs en qualité de pilote) puis à Saint-Barthélemy. Nul doute que le récit de son histoire apportera une autre vision de ce que fut la période de l’occupation de la France par l’Allemagne nazi pendant la deuxième guerre mondiale.
La cérémonie s’achèvera par l’interprétation de la marseillaise par des élèves du groupe scolaire de Gustavia.
Pour mémoire, la reddition de l’armée allemande est signée à Reims le lundi 7 mai 1945. Une autre signature organisée à Berlin le lendemain entérine la capitulation du Troisième Reich. Allié de l’Allemagne, le Japon ne capitule officiellement que le 2 septembre 1945. En France, la loi du 7 mai 1946 instaure une commémoration annuelle fixée du 8 mai de chaque année. Le 20 mars 1953, après des années d’insistance de la part des associations d’anciens combattants, le 8 mai devient un jour férié. Par souci de réconciliation avec l’Allemagne, le président Charles de Gaulle supprime le caractère férié du 8 mai en 1959. En octobre 1981, le président François Mitterrand rétablit le 8 mai comme jour férié et l’inscrit comme tel dans le Code du Travail.