Saint-Barth -

A la poursuite des habitants de Saint-Barth

Quartier par quartier, les agents recenseurs arpentent le béton pour aller à la rencontre des habitants. Pour cette campagne de recensement, débutée il y a une semaine, ils sont 26 à avoir été embauchés par la Collectivité territoriale. Une équipe un tantinet trop réduite, à écouter Philippe Laduré, par ailleurs président de la Fondation des anciens combattants. « On aurait préféré être trente, confie-t-il. Car là, nous avons tous de gros secteurs. Moi, par exemple, à Saint-Jean, je dois passer dans plus de 300 logements. Il ne faut pas perdre de temps ! » Toutefois, en vieux grognard de l’exercice puisqu’il a participé aux campagnes de 2007, 2012 et 2017, Philippe Laduré a su peaufiner son organisation. Une indispensable minutie, même si les documents topographiques fournis par les services de la Collectivité offrent une vision des plus claires avant de se lancer sur le terrain.

« Des questionnaires ­purement déclaratifs »
Ainsi, chaque agent recenseur dispose d’une carte du secteur sur lequel il doit opérer. Un plan détaillé sur lequel apparaît chaque maison à visiter. « C’est la première année que l’on a ça et il faut avouer que c’est très pratique », se réjouit Philippe Laduré. Car la mission des agents consiste principalement en du porte à porte, uniquement armés de leur crayon, des documents à remplir et d’une carte officielle de recenseur dont la validité expire à la fin de la campagne, le 18 février.
Le processus est des plus simples. « J’arrive, je demande à la personne si elle habite là et ensuite on remplit le questionnaire », explique Philippe Laduré. Ou plutôt les questionnaires, puisqu’il y en a deux. Le premier concerne le logement, la famille, etc. Le deuxième est consacré à la personne recensée (date et lieu de naissance, situation familiale, nationalité, profession, niveau d’études, etc). « C’est purement déclaratif, précise le recenseur. Il n’y a aucune obligation de répondre à toutes les questions. Nous n’avons en aucune manière un rôle de police. Un recensement, c’est pour justifier du nombre d’habitants, rien de plus. Les renseignements sont confidentiels. » De fait, après avoir été enregistrés de manière statistique et pas nominative, les documents sont détruits.

Des citoyens « facilitateurs »
Si les personnes qui refusent de participer sont rares («Cela m’est arrivé en 2017, se souvient Philippe Laduré, et j’ai appliqué la procédure en vigueur qui consiste à faire remonter l’information jusqu’au coordinateur »), il est en revanche fréquent que certains habitants soient difficilement joignables. Dans ce cas, l’agent laisse un avis de passage. « Mais on peut passer à côté de gens absents », regrette Philippe Laduré. Pour éviter ce désagrément, certains agents tentent de mettre toutes les chances de leur côté, notamment par le biais des réseaux sociaux en invitant les habitants des quartiers dont ils s’occupent à se manifester auprès d’eux. A contrario, il arrive que des habitants facilitent la tâche des agents. Comme Steeve, qui habite Saint-Jean.
En effet, après avoir répondu aux questions du recenseur, qui prend soin de remplir les documents (« Ça va plus vite», sourit Philippe Laduré), Steeve va conduire l’agent jusqu’au logement de son papa, à l’autre bout de l’île. « J’ai fait toutes les démarches pour lui, donc je l’ai préparé à tout ça, assure Steeve. Si tout le monde faisait pareil, ce serait plus simple. D’autant que tout le monde est intéressé de savoir combien on est sur l’île. Le recensement, c’est quelque chose de normal, même si certaines questions sont un peu privées. »
Pour être comptabilisé dans les données du recensement, il est nécessaire d’habiter au moins neuf mois par an sur l’île. C’est la raison pour laquelle les saisonniers, par exemple, ne sont pas recensés. « A la condition qu’ils ne s’installent pas », remarque Philippe Laduré. De plus, les habitations font également l’objet d’un recensement. «On en parle quand on a l’entretien, précise l’agent. Le nombre de pièces, la climatisation, l’électricité, etc. »
Les premiers résultats de la campagne 2023 devraient être connus dès la fin du mois d’avril. Il ne fait guère de doute que les informations recueillies apporteront des éclaircissements essentiels quant à l’évolution de l’île et de sa population depuis 2017.

 

Journal de Saint-Barth N°1504 du 26/01/2023

Saint-Barth à l'heure du recensement
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