Saint-Barth -

204 permis de construire délivrés, dont plusieurs controversés

En douze mois, le conseil exécutif a étudié 352 demandes de permis de construire (on ne compte pas les certificats d’urbanisme ni les déclarations de travaux, par exemple). 106 ont été refusées en ce qu’elles ne respectaient pas les règles de la carte d’urbanisme. Deux permis, en fin d’année, ont fait l’objet d’un sursis à statuer. Le premier en raison de balcons considérés comme trop volumineux par rapport au bâtiment déjà élevé ; l’autre car la hauteur de l’habitation a été jugée trop importante, surtout au vu de la révision du code de l’urbanisme adoptée dans l’année, qui vise justement à abaisser la hauteur maximale des constructions.

 

Nicole Gréaux s’abstient sur l’Emeraude

La hauteur, c’est justement ce qui risque de faire débat, entre autres, concernant le permis de construire du futur Emeraude Plage, délivré en décembre. Un hôtel de 25 clés mais cinquante chambres, sur la plage de Saint-Jean, entre Lil’Rock Beach et l’Eden Rock. Il comportera un parking souterrain, plusieurs piscines, un restaurant, un spa… au total, seize bâtiments neufs remplaceront l’actuel Emeraude, en cours de démolition. Deux élus se sont abstenus de donner leur voix à ce projet : Marie-Angèle Aubin, qui avait déjà par le passé expliqué sa désapprobation quant à l’augmentation de la capacité d’accueil touristique (JSB 1336). Plus surprenant, la première vice-présidente elle-même, Nicole Gréaux, s’est également abstenue. Contactée, elle n’a pas répondu à notre sollicitation. Autre gros projet validé en 2019, celui d’Autour du Rocher. Il avait dû revoir sa copie après le recours d’un voisin, c’est chose faite. La pointe Ouest de la plage de Lorient accueillera donc une propriété de vingt-quatre bâtiments. Le permis de construire précise entre autres que la colonie de paille-en-queue qui vit sur la falaise ne devra pas être dérangée par l’aménagement, et donne des conditions strictes pour un système d’assainissement performant. Plus modeste mais à la situation stratégique, Villa Marie a aussi eu le feu vert. Le permis de construire pour un restaurant de plage et une habitation sur la plage de Saint-Jean avait d’abord été refusé en raison d’un stationnement insuffisant. L’hôtel a formulé un recours gracieux et obtenu gain de cause. Même traitement pour un boutique-hôtel neuf de dix chambres, bientôt construit à Lurin. 

Ce ne sont que quelques-uns des 204 permis de construire délivrés par les élus en 2019. La majorité (103) concerne des projets sur des constructions déjà existantes : reconstruction après Irma, beaucoup d’extensions de maisons, et des modifications (couleur de la toiture, ajout d’une clôture ou d’une piscine...). 40 autres sont des démarches administratives sur des permis déjà obtenus (prorogations, transferts, quelques retraits). Reste au final 101 nouvelles constructions qui sortiront de terre. En majorité des maisons et villas, sachant qu’un seul projet contient souvent plusieurs bâtiments, comme cet ensemble de seize chambres à Saint-Jean, ou encore celui de sept maisons sur un terrain de Salines, etc. A noter que ce chiffre contient aussi une poignée de projets d’intérêt général : deux ou trois transformateurs EDF, le nouveau dispensaire, la construction d’un local technique dédié à la Saur près du réservoir de Colombier, par exemple. En tout cas, à consulter ces permis, on a du mal à entrevoir le ralentissement du secteur du BTP qu’annonce Bruno Magras depuis quelques mois: il y a du boulot pour les deux ou trois années qui viennent !

JSB 1360


Journal de Saint-Barth N°1360 du 30/01/2020

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