Saint-Barth - Transat Cindy Brin Thomas André

©Vincent Olivaud

Transat Paprec - Cindy et le « coup de Colombier » !

Il est près de deux heures du matin et l’ambiance sur le Village d’arrivée de la Transat est encore relativement calme. Les courageux bénévoles de l’association SB Artists continuent de tenir un bar déserté tandis que les premiers spectateurs commencent à se répartir le long des quais. Mais sur la cartographie qui permet de suivre la course quasiment en direct, tandis que Skipper Macif semble filer vers la victoire, Cap StBarth parait en mauvaise posture. 4e, 5e, le podium s’éloigne. «La mise à jour de la carto n’était pas bonne, s’amuse Thomas André. En réalité c’était hyper serré, les vitesses étaient similaires, on ne se quittait pas.» Cindy Brin renchérit : « On voyait les bateaux et on bataillait avec les sargasses pour gagner un mètre ! » Le grand final se révèle donc aussi fou qu’indécis. Mais Cindy navigue dans ses eaux et sa connaissance, même au beau milieu de la nuit, va jouer en faveur de Cap StBarth.

« Cindy, il y a des cailloux ! »
« Elle a fait la différence à la pointe de Colombier, s’enthousiasme Thomas. Elle a fait un coup. Mais il fallait qu’elle le fasse, elle n’avait pas le choix ! » Cindy réplique : « Je m’en serais voulu ! Thomas me criait «Cindy, il y a des cailloux » ! » Mais la monitrice du Saint-Barth Yacht Club sait parfaitement où elle engage le Figaro. Une manœuvre audacieuse, parmi d’autres, qui va payer.  La ligne d’arrivée franchie, c’est l’explosion de joie. Et les acclamations venues des quelques 200 bateaux qui accompagnent Cap StBarth jusqu’à l’entrée du port de Gustavia. Là, à plus de 3 heures du matin le vendredi 9 mai, Cindy et Thomas reçoivent un accueil indescriptible. Des moments inoubliables dont il est difficile de revenir.
Trois jours après l’arrivée, Cindy raconte : « J’ai encore du mal à réaliser. Quand je ne verrai plus de bateau dans le port, je me rendrai compte de ce qu’il s’est passé. Et puis se faire presque happer dans la rue par les gens, ça fait bizarre. Sachant que j’ai toujours été ici, que je connais les gens, que des personnes que je ne connais pas viennent me voir pour me dire que ce qu’on a fait est super, c’est fou. » Et d’éclater de rire : « Tu ne peux plus sortir tranquille pour aller faire tes courses ! » Thomas s’amuse aussi de la situation : « Je ne connais personne à Saint-Barth mais pas mal de gens me connaissent, c’est assez drôle ! On a beaucoup bossé avec Cindy depuis trois quatre mois, donc ça fait aussi du bien de se laisser porter par les événements de la transat. »
Quant aux souvenirs de la traversée, ils ont déjà été balayés. « Il ne me reste pas beaucoup de choses de la course mais surtout de l’arrivée, confie Thomas. Ça efface pas mal de trucs. » Cindy confirme : « Tous les moments de doute, tous les coups de mous, l’arrivée efface tout. Là, on ne garde que les bonnes choses. » Mais il faut déjà se replonger dans la vie quotidienne. « Je reprends le boulot après-demain (mercredi 14 mai, hier), souffle Cindy. Je pense que je vais être dans le dur ! En plus, on attend une centaine de personnes sur la Mini Bucket. » Thomas André ne sera déjà plus là puisqu’il a convoyé Cap StBarth jusqu’en Guadeloupe le mardi 13 mai avant de s’envoler pour sa Bretagne. Voilà, c’est fini.

 

 

Journal de Saint-Barth N°1616 du 15/05/2025

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