Saint-Barth -

Le Sereno, hôtel revendiqué « anti bling-bling »


Le Sereno, hôtel de luxe de Grand-Cul-de-Sac, a accueilli ses premiers clients le 15 décembre. Après la réouverture partielle du Cheval Blanc à Flamands, il est le dernier établissement à rouvrir cette saison, dans une version refaite à neuf.


C’est l’un des plus anciens hôtels de l’île, qui porte toujours le nom de son premier propriétaire. Mais il n’a plus rien à voir aujourd’hui avec ce qu’il était dans les années 80, bien sûr. Très chic, tout dans la sobriété, pas une œuvre d’art, pas ou peu de couleurs, pas de design ostentatoire ou tape à l’œil. Du bois, du blanc.

L’hôtel est géré depuis 2002 par la famille Contreras, qui a racheté Le Sereno Saint-Barth et son pendant italien, au lac de Côme. Loin des groupes hôteliers installés sur l’île, « ce qui change beaucoup de choses », assure Luis Contreras, qui se targue d’un service « présent mais pas pesant. Et par exemple, on n’a pas d’uniforme pour nos employés, on n’est pas dans l’armée ! Selon moi, si un maître d’hôtel a besoin d’un costume plus joli que le commis de cuisine, c’est que ce n’est pas un bon maître d’hôtel… » Autre caractéristique mise en avant par l’entreprise familiale : « On investit sur le long terme. » En l’occurrence, si l’assurance a remboursé les dégâts causés par Irma sur les bungalows de plage, le Sereno a financé le reste. Plusieurs millions d’euros a priori (le montant de l’investissement reste confidentiel). L’intégralité des 39 chambres ont été refaites à neuf, « avec de nouvelles idées, mais en gardant l’esprit du Sereno, anti bling bling ». Ici, « les gens ne dansent pas sur les tables ; on accueille beaucoup de familles, et c’est très calme même quand l’hôtel est plein. »

 

Finitions en cours

En effet, Luis Contreras reçoit en short chemisette, et pendant que deux clientes prennent le petit déjeuner, les travaux continuent dans la boutique juste à côté, un employé passe le balai sur le deck… Les premiers clients sont là, mais ont tous été surclassés et leur nombre limité, pour compenser l’ambiance de finitions en cours qui règne.

 

L’ouverture a été quelque peu perturbée par le problème de réensablement de la plage (JSB 1305). Le sable blanc importé de Guadeloupe s’est répandu dans la baie de Grand-Cul-de-Sac, classée en zone rouge de la réserve naturelle. Selon les spécialistes de l’ATE, ce sable ultrafin est une catastrophe pour l’écosystème marin fragile du lieu. Il étouffe les herbiers, les récifs coralliens… Les cadres de l’hôtel, eux, ne comprennent toujours pas ce qu’on leur reproche, bien qu’ils glissent que le sable reçu ne correspondait pas au sable commandé. Ils ont réensablé leur parcelle, une pratique fréquente, et l’eau a vite retrouvé sa couleur cristalline une fois l’aménagement terminé. En attendant, la plage est prête pour la saison, qui s’annonce bien. « Même si on ne peut pas faire de comparaison par rapport à 2016 », admet Luis Contreras. « On a de la demande, le Nouvel An est toujours très fort et cette année ne sera pas une exception. L’an prochain, c’est pareil, même jusqu’en avril mai, les choses s’annoncent bien. Je ne suis pas inquiet du tout ! »


JSB 1308




Journal de Saint-Barth N°1308 du 20/12/2018

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