Saint-Barth -

A La Case, Jean Imbert revisite la cuisine traditionnelle de l’île

Pour démarrer cette nouvelle saison touristique, le Cheval Blanc Isle de France s’offre les services d’un chef connu et reconnu, Jean Imbert. L’hôtel de bientôt 61 chambres a ouvert son restaurant La Case vendredi.

 

Un exercice typique de l’émission Top Chef, que Jean Imbert a remportée en 2012 : la version gastronomique du colombo de poulet est l’un des plats phares de la nouvelle carte de La Case, restaurant de l’hôtel Cheval Blanc. Il a ouvert ses portes vendredi, alors que le menu en était encore aux derniers ajustements. « Ce matin encore, j’ai changé la recette des gaufres. Tout a son importance », explique Jean Imbert, nouveau chef médiatique du Cheval Blanc. « J’ai rencontré les gens de Cheval Blanc l‘hiver dernier à Courchevel. J’ai décidé de m’intéresser au dossier Saint-Barth. Je suis venu une dizaine de jours au printemps, j’ai rencontré quelques producteurs locaux, des pêcheurs… »

 

Pour obtenir le poste, Jean Imbert, à la tête d’établissements à New York, Miami, et de trois restaurants à Paris, a concocté une carte à partir des saveurs caribéennes, mêlées au raffinement et à la technicité de la cuisine française. On déguste donc le fameux colombo de poulet et son riz croustillant à la coco (120 euros pour deux personnes), et à la table d’à côté, une langouste tout droit sortie de la mer grille sous les yeux des parents de Jean Imbert, venus assister à l’ouverture. «On a reçu ce matin un arrivage de poisson pêché dans la nuit ; je suis allé à La Main Verte cet après-midi pour récupérer les herbes aromatiques, on va au Ti Marché pour les fruits… Je souhaite m’inscrire dans le lieu, tout en respectant le standing du Cheval Blanc. » Un plat à conseiller en particulier ? « Je choisirais un dessert, la tarte aux fruits de la passion. Ça fait quatre jours que je ne mange que ça ! » Légère et acide, cette création sort tout droit de l’expertise de Marine, cheffe-pâtissière, qui a travaillé durant quatre ans au côté du célèbre Cédric Grolet.

 

Souvent qualifié de chef des stars (ses réseaux sociaux fourmillent de photos avec d’illustres clients comme Beyoncé, MBappé, Pharrell Williams, etc.), Jean Imbert ne peut que s’épanouir sur l’île du même nom. D’autant que comme elle, il ne revendique pas ce surnom. « J’ai découvert une île beaucoup plus authentique que ce qu’on voit depuis Paris. Beaucoup moins cliché. »

 

Il a participé au recrutement de l’équipe de cuisine, menée sur place par Anthony Clémot, « la pièce maîtresse du projet, on se connaît depuis vingt ans. » Toujours pressé, celui qui vient d’ouvrir un restaurant basé sur les recettes de sa grand-mère de 93 ans, assure qu’il doit sa réussite à son engagement et sa motivation. « Je dis toujours à mon équipe, regardez ce qu’on peut faire en trente minutes. Derrière tout ça, il y a beaucoup de travail. On bosse au lieu de passer du temps devant la télé ou sur Facebook, et dans l’avion, on travaille au lieu de regarder des films. » Résultat parmi d’autres, le médiatique cuisinier vient d’être élu chef de l’année par le magazine GQ. « Ça fait toujours plaisir de recevoir des prix, et en particulier quand on voit la liste des autres chefs qui l’ont reçu ! »

Après La Case, le Cheval Blanc Isle de France ouvrira son second restaurant, La Cabane, moins raffiné et plus accessible, tourné vers la plage. Il vise la convivialité, avec des îlots barbecues et des assiettes à partager. Au bord de la plage de Flamands, l’établissement compte trois bars, un pour chaque restaurant et un sur le sable, afin d’offrir à ses clients différentes ambiances. 

Le palace a quasiment achevé ses travaux d’agrandissement au sein de l’ex-Taïwana, ce qui portera sa capacité à 61 chambres, en faisant aujourd’hui le plus gros établissement hôtelier de Saint-Barth. Et comme ses homologues, il prévoit une saison d’exception.


JSB 1353

Journal de Saint-Barth N°1353 du 05/12/2019

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