Saint-Barth - Voiles de St Barth

Une édition historique pour les Voiles de Saint-Barth

Une météo idéale, un nombre de participants record, des régates au suspense constant, un public passionné, la 11e édition des Voiles de Saint-Barth Richard Mille qui s’est achevée samedi dernier a remporté un franc succès et s’inscrit, à plus d’un titre, dans l’histoire de cette épreuve unique.

Le samedi 23 avril est un jour d’élection mais il marque également la fin de la 11e édition des Voiles de Saint-Barth Richard Mille. Et c’est peu dire que d’affirmer que celle-ci, après deux années de frustrantes annulations en raison du Covid, a tenu toutes ses promesses. Du suspense, de l’incertitude, de l’enthousiasme, quelques incidents de course pour pimenter une compétition acharnée dans chacune des catégories représentées et, pour couronner le tout, une météo non pas clémente mais idéale pour que les marins en décousent. Le rêve pour les organisateurs, François Tolède et Luc Poupon, en mer comme sur terre.

« Incertitude et compétitivité »
Si cette 11e édition devait être résumée en deux mots, ils pourraient être « incertitude » et « compétitivité ». A l’image de la dernière journée de régates, au cours de laquelle bien des vainqueurs se sont distingués. Comme dans la catégorie des Racing Multihull CSA dans laquelle le Team Arawak de François Nel et Rodney Williams devait résister à la pression imposée par Addictive Sailing de Brieuc Maisonneuve pour conserver son avance en tête du classement. L’équipe saint-martinoise a malheureusement réalisé son plus mauvais résultat de la semaine (une place de 3e), laissant ainsi la porte grande ouverte à son rival pour lui souffler la victoire. « Ça a vraiment été excitant car ça a été chaud jusqu’au bout avec Team Arawak mais aussi avec Chaud Patate qui a très bien navigué à la fin », a commenté Brieuc Maisonneuve qui s’est imposé après s’être toutefois fait une petite frayeur. « On a failli se retourner à dix mètres de la ligne d’arrivée ! », a-t-il avoué, ravi d’inscrire ainsi son nom pour la toute première fois au palmarès de l’épreuve. « C’était la première participation du bateau à l’évènement, avec un équipage un peu monté de bric et de broc quelques jours seulement avant le coup d’envoi, reconnaît le skipper. Nous n’avions jamais navigué ensemble mais nous avons tous pris beaucoup de plaisir à régater. Ça a été incroyable de courir au côté de Lionel Péan qui est un monstre d’expérience. Grâce à lui, nous avons tous appris plein de trucs à bord et le fait de monter sur la plus haute marche du podium est évidemment la cerise sur le gâteau. »


Cinq sans faute
Même chose pour Peter Corr, pourtant un habitué des Voiles de St. Barth Richard Mille depuis leur création en 2010. «C’est toujours si spécial et merveilleux de venir régater ici ! », a commenté le skipper de Blitz, qui n’a jusqu’alors manqué que la dernière édition, en 2019. « C’est avec d’autant plus d’envie que nous sommes revenus cette année et le fait est que nous n’avons pas été déçus, a ajouté le skipper. La bagarre dans notre classe a vraiment été très belle. Tout le monde s’est montré très compétitif. La clé de notre réussite a clairement été notre remarquable travail d’équipe. » Il s’impose chez les CSA4 après avoir réalisé un sans-faute en remportant l’ensemble des régates disputées dans leur classe.
Un exploit qu’il partage cette année avec les équipages de Crybaby mené par Pierre Altier (Diam 24 OD), de Mach Schnell de Kent Haeger (Offshore Multihull), et de Pata Negra skippé par Bernard Girod (CSA5). « C’est notre deuxième grande victoire au cours des six derniers mois après celle que nous avons décrochée dans la Big Boat Series à San Francisco, a commenté Peter Corr. Cette fois, nous sommes d’autant plus satisfaits que nous gagnons en ayant signé six victoires de manche sur six. Nous ne pouvions pas faire mieux et forcément, cela nous fait plaisir. »

« Un événement majeur »
Organisateur de l’événement avec son complice Luc Poupon, François Tolède assure n’avoir reçu que des retours positifs de la part des participants comme de la population de l’île. « On a essayé d’amuser tout le monde avec un événement de haut niveau, déclare-t-il. Quand Jim Swartz, qui a gagné en Maxi et qui court dans le monde entier, nous dit que c’est la plus belle course de régates du monde, en sachant qu’il analyse tous les paramètres, ça montre que les Voiles sont devenues un événement majeur. » Pour s’assurer que cette ascension se poursuive, les organisateurs ont signé un accord avec la fédération internationale dans le but de développer un circuit dédié aux Maxis dans la Caraïbe.
Si le succès a été au rendez-vous en mer, il l’a également été sur terre. « Les gens ont joué le jeu et on leur a proposé un plateau de qualité avec des musiciens de haut niveau, remarque François Tolède. On a ressenti de l’engouement, de la passion, et cette reconnaissance locale montre que tout le monde a compris que cet événement ne s’adressait pas qu’aux marins. Et puis toute notre équipe a été mobilisée à 200%, personne n’a jamais lâché. »
Rendez-vous dans un an, du 16 au 23 avril 2023, pour la 12e édition des Voiles de Saint-Barth.

 

Tous les vainqueurs
• Maxi : Vesper, Jim Swartz (EU)
• CSA1 : Caro, Maximilian Klink (Suisse)
• CSA2 : Lazy Dog, Sergio Sagramoso (Pur)
• CSA3 : Stark Raving Mad VII, Jim Madden (EU)
• CSA4 : Blitz, Peter Corr (ISV)
• CSA5 : Pata Negra, Bernard Girod (EU)
• CSA6 : Blue Skies, Gérald Quenot (France)
• Offshore Multihull : Mach Schnell, Kent Haeger (EU)
• Racing Multihull CSA : Addictive Sailing, Brieuc Maisonneuve (France)
• Diam 24 : Crybaby, Pierre Altier (Saint-Martin)

 

 

Journal de Saint-Barth N°1470 du 28/04/2022

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