Saint-Barth -

Transat AG2R : les sargasses comme arbitre

Sans elles, le record de la Transat aurait été encore plus pulvérisé. Mais la crainte de tous les skippers au départ de Concarneau ne s’est pas dissipée mais plutôt concrétisée et transformée en arbitre pour le podium. Depuis ce dernier week-end de course, les équipages commencent à croiser les algues sur leur route vers Saint-Barth. Une composante à appréhender pour tous. Les TGV sont devenus des trains de banlieue. Tous doivent adapter leurs vitesses et ralentir pour éviter les sargasses et ne pas les prendre de plein fouet au risque de s’arrêter net à quelques heures de l’arrivée à Gustavia. La plupart ont déjà goûté à l’algue tenace, vraie sangsue pour les embarcations. Mais tous ne sont pas touchés avec la même intensité. Ceux qui ont choisi l’option sud ont davantage joué de la corde à nœud pour se défaire du “fléau des Antilles” que leurs homologues du nord. Avant même le départ du côté de Concarneau, Miguel Danet craignait : « On n’a pas de retard embarqué pour les sargasses. Un grand banc est annoncé au large de la Guadeloupe au moment de l’arrivée, si on prend trop sud, on peut tout perdre à quelques minutes de l’arrivée ».

Breizh Cola pas loin du drame

Certains, comme Gildas Mahé et Nicolas Troussel ont en plus clairement joué de malchance puisqu’ils ont perdu leur gaffe à sargasses, presque un drame à trois jours de leur arrivée. Mais les skippers de Breizh Cola ont de la suite dans les idées et ont rapidement bricolé une nouvelle perche pour se débarrasser des algues. Résultat, seulement quelques miles de perdus. Et plus la flotte se rapproche de Saint-Barth plus le fléau devient préoccupant. Tanguy le Turquais et Clarisse Crémer y sont même allés de leur slogan “A bas les sar-gas-ses, vivent les ali-zés !”. Du côté de NF Habitat, depuis dimanche, la vigilance est élevée et la quille est surveillée et nettoyée toutes les 30 minutes pour éviter de se faire surprendre. Mêmes si tous ont commencé à s’y confronter, la vraie menace risque de s’intensifier au fil des derniers miles jusqu’à devenir l’arbitre principal de la course au podium et peut-être même de la victoire. Le slalom géant des dernières 24 heures de course sera décisif.


JDLT 2018-N°1