Saint-Barth -

©Pascal Alemany

Top départ de la Saint-Barth Cata-Cup

La 13e édition de la Saint-Barth Cata-Cup démarre sur l’eau aujourd’hui jeudi 18 novembre. Pour quatre jours de régates dont le camp de base est fixé au Gyp Sea sur la plage de Saint-Jean. L’effervescence est déjà palpable sur la plage avec la présence des 66 bateaux, des F18, les plus affutés des catamarans de sport. 49 sont arrivés par containers des États-Unis et d’Europe. Les 132 marins sont donc prêts à en découdre.

Le principe de la compétition reste identique à celui des éditions précédentes. Avec un prix remis chaque jour par l’un des partenaires de la Cata-Cup. Design Affairs-001 ce premier jour. Eden Rock Villa Rental, vendredi. Saint-Barth Assurances-Allianz, Samedi. Et Super U, dimanche. Ce qui donnera lieu chaque soir à un podium. Avant que l’équipage vainqueur sur l’ensemble des quatre jours ne soit récompensé, dimanche soir.

Affiche : Complet
Cette régate en double dédiée aux catamarans de sport est née en 1992 de quelques passionnés de voile. Elle sera courue durant trois années consécutives, de 1992 à 1994, avant de s’interrompre en 1995 après le passage du cyclone Luis.
Quatorze ans plus tard en 2008, l’association Saint-Barth Multihulls, créée en étroite collaboration avec le CNSB, reprend le flambeau et conserve le concept d’une régate qui avant tout est un rassemblement des passionnés de la voile où l’ambiance se veut aussi bonne à terre que sur mer. De quatorze équipages à la première édition en 2008 à 66 aujourd’hui, la course inscrite au calendrier de la fédération de voile est devenue LA référence des Antilles en catamarans de sport. Après un an d’absence suite à la crise sanitaire, «nous avons reçu 97 pré-inscriptions quelques jours après l’ouverture de celle-ci », se rappelle Emilie Aubin, trésorière de l’association St Barth Multihulls. « Beaucoup d’événement sportifs ont été annulés, explique Vincent Jordil, vice-président. Les gens ont vraiment envie de venir. Ils sont besoin d’oxygène. »
Venus des États-Unis, d’Europe, de Saint-Martin, de Guadeloupe, de Martinique sans oublier les équipages locaux, des noms illustres, champions de la discipline, d’anciens gagnants ou skippers ayant fait leurs preuves sur d’autres bateaux se retrouvent cette année encore sur la ligne de départ. En tête de liste, Cruz Gonzalez Smith et Mariano Heuser, sacrés vice-champions du monde de la série en Italie, en juillet dernier. Deuxièmes, cinquièmes et troisièmes des trois dernières éditions, les Argentins reviennent cette année avec clairement des ambitions de victoires. Ils ne sont pas les seuls. Parmi les prétendants au titre, on peut notamment citer Gurvan Bontemps et Benjamin Amiot qui sont arrivés 2e en 2019 et en 2016. Sans oublier les belges vainqueurs des éditions de 2015 et de 2018 Patrick Demesmaeker et Olivier Gagliani. Après avoir remportés en août dernier le raid le plus extrême en F18 en Suède, “Raid World Championship”, sont « ravis de participer à cette régate mythique où les meilleurs mondiaux se sont donnés rendez-vous et de retrouver des amis. » Attention à eux qui ont comme objectifs « faire de bons départs ».

Neuf équipages Saint-Barth
Du côté local neuf binômes participeront à cette 13e édition. Nous retrouvons les duos Yannis Delvas / Brice Molina, Marrku Härmälä associé cette année à Léo Jordil mais aussi Jeff Lédée en double avec Noah Turtschi. David Guiheneuc sera accompagné de Jérémy Lagarrigue fondateur entre autres de la manifestation internationale L’Hydrocontest : Les "Fous du Flottant". Après avoir quitté le bureau de l’association organisatrice, Thierry Lhinares sera sur l’eau avec Florian Bobier. Turenne et Patrick Laplace seront eux aussi de la partie à bord de leur catamaran. Inscrits également Kevin Greaux associé à Julien Aubin. Pour sa deuxième participation, Cindy Brin sera en double avec Gaël Josse. Le neuvième équipage local est celui de Yanis Brin / Tony Magras. Première participation pour Yanis Brin qui attend l’évènement avec impatience. «Après une précédente édition annulée, commente Yanis, cela fera du bien de revoir le plan d’eau de Saint-Barth à nouveau bondé. Pour ma part ce sera une première et la troisième pour Tony mon partenaire. On espère ne pas trop être désavantagé avec nos voiles d’ancienne génération même si d’en certaines situations elles restent de bonnes alliées. La compétition va être bien rude avec une soixantaine d’équipages et dont beaucoup avec un fort palmarès mais le podium reste en effet le but ultime. »

Nouveau Cirrus
Voici un professionnel qui peut aussi émarger dans la liste des fidèles, sans conteste : Emmanuel Boulogne. Le vainqueur de la première édition de la Cata-Cup, en 2008, champion du monde en 2004 et un des meilleurs compétiteurs français en F18. Avec son frère jumeau Vincent, Emmanuel Boulogne se trouve être également le concepteur des très pointus F18 Cirrus. En 2016, il avait déjà testé le Cirrus R dans les eaux de Saint-Barth lors de la 9e édition. Cette année, c’est le nouveau Cirrus 901 qui sera testé. « C’est une régate de très haut niveau, explique Emmanuel. C’est donc important pour nous de venir se confronter à la concurrence pour jauger nos nouveaux catamarans. J’attache aussi beaucoup d’importance à venir à la Cata-Cup de Saint-Barth pour finaliser un nouveau projet comme celui de cette année ; le Cirrus 901. »

Parcours dévoilés au dernier moment
Chaque matin, lors du briefing concurrent, les détails du parcours du jour choisis en fonction des conditions météo seront dévoilés. Durant les quatre jours que durera cette Cata-Cup, quatre types de parcours devraient être disputés : un double tour de l’île, un raid sur Tintamarre et pour terminer un match Racing en Baie de Saint-Jean.   

 

Paroles de Marins

Nous avons demandé à certains d’entre eux de nous livrer leurs impressions, quelques jours avant la course.

Gurvan Bontemps :

Benjamin Amiot et Gurvan Bontemps. ©Pierrick Contin
« Après déjà trois podiums, forcément qu’on a envie de bien faire cette année. On sait cependant que réussir à rentrer dans le Top 3 sur cette St. Barth Cata-Cup est déjà un gros défi. La concurrence est rude est c’est toujours une fierté de parvenir à performer sur cette course. Dans tous les cas, avec Ben (Benjamin Amiot, ndlr), on part le couteau entre les dents pour aller chercher cette première place. Je ne suis pas superstitieux. Si on n’a pas gagné jusqu’ici, c’est seulement parce qu’on n’a pas été assez bons. L’épreuve est un vrai objectif pour nous et après deux ans sans Cata-Cup, on est tous morts de faim. On a tous envie que ça commence et d’en découdre ! ».

 

Jean-Christophe Mourniac

Jean Christophe Mourniac et Erik Maris. ©Pierrick Contin /Cata Cup

Jean Christophe Mourniac et Erik Maris. ©Pierrick Contin/ Cata Cup
« J’ai déjà couru l’épreuve cinq fois avec Érik Maris. Notre meilleur score est une place de 5e en 2014. Notre objectif commun est avant tout de se faire plaisir. Jusqu’ici, on a navigué qu’une seule fois avec une Deck Sweeper (voile fermée sur le trampoline, ndlr). Comme Erik est grand, il va falloir que l’on adapte notre manière de faire dans les manœuvres et ce ne sera sans doute pas si simple mais on se prépare à une belle semaine sur un spot exceptionnel, aussi technique que paradisiaque, avec plein de gens sympas ».

 

Emmanuel Boulogne

Emmanuel Boulogne
« Nous sommes vraiment excités et heureux de pouvoir participer à cette épreuve unique ! C’est la reine des régates ; la plus incroyable, la plus belle et celle dont personne ne revient sans plaisirs de tous ces moments de courses et de fêtes partagées. C’est un lieu très positif pour moi car au-delà du site exceptionnel pour naviguer, il y a une relation d’amitié sincère avec cette équipe depuis près de 15 ans. Cette année je navigue avec Vincent, (mon frère jumeau) qui est de moins en moins souple mais très affuté pour les soirées ! Alors, nous sommes prêts à faire de notre mieux. Je pense que de nombreux participants inscrits à la régate ont déjà compris qu’ils avaient gagné et que la place sur le podium reste un petit plus… que nous irons chercher ! Naviguer, c’est rêver. »

 

Todd Riccardi :

En 2017 Todd Riccardi (à droite) était associé à Ian Liberty. ©Cata Cup

En 2017 Todd Riccardi (à droite) était associé à Ian Liberty. ©Cata Cup
« Pour sa sixième partition, l’américain Todd Riccardi sera en duo avec le vainqueur de 2010 Dalton Tebo. « Nous arrivons après avoir terminés 3e au F18 America's Championship avec des sensations de vitesse sur notre nouvelle Nacra F18 Evolution. Nous sommes si heureux de revenir à Saint-Barth. Notre objectif est de naviguer le plus vite possible et de nous amuser avec nos amis du monde entier. Se classer dans le top 5 serait aussi très bien mais c'est un plateau très compétitif. Il n'y a aucun endroit au monde où j'ai navigué qui correspond aux conditions de navigation de Saint-Barth avec une l'eau plus chaude de quinze degrés à celle dans laquelle j'ai l'habitude de naviguer. L'un de mes moments préférés de la Cata-Cup c’est quand je me baigne après la course. »

 

Pete Melvin :
« La réputation de Cata-Cup est légendaire. Une combinaison parfaite d'hospitalité détendue et de navigation de classe mondiale dans les belles eaux chaudes autour de Saint-Barth. Notre objectif est de terminer dans le top 5, mais la compétition est très rude et je suis sûr que nous rentrerons chez nous satisfaits d'avoir navigué contre les meilleurs marins, qui sont aussi de grands amis. »

 

Prévision météo
Si les prévisions de Thierry Jimonet de Météo France se confirment, le vent va baisser durant les quatre jours de régates en passant de plutôt fort jeudi à léger dimanche. Selon Simon du SBYC « certains équipages préfèrent le petit temps et sont donc avantagés et d’autres l’inverse.  Pour une Cata-Cup l’idéal serait un vent à 15 nœuds. C'est le top ! ».
Jeudi 18 novembre : Nuageux avec averses faibles à modérées. Avec un vent d'Est à Nord-Est, 25-30 km/h et une mer agitée avec des creux de 2m, houle d'Est Nord-Est. La températures minimale (prévue): 26°C, maximale (prévue): 31°C
Vendredi 19 novembre : Temps pluvieux en matinée, puis plus clément l'après-midi et dans la soirée. Alizé d'Est dominant 20-25 km/h. Mer agitée, creux moyens de 2m par houle de Nord-Est.
Samedi 20 novembre : Amélioration progressive mais le temps reste encore incertain, alternant entre éclaircies et averses. Vent modéré. Mer agitée.
Dimanche 21 novembre Temps plutôt sec dimanche, averses possibles lundi. Vent modéré. Mer agitée.

 

Deux concerts ouverts au public


La Cata-Cup n’est pas seulement une compétition sur l’eau. C’est également des soirées d’exceptions sur terre. Cette année, après la soirée d’ouverture de jeudi (sur invitation), les organisateurs proposent deux concerts live ouvert à tous.
Vendredi soir ce sera le tour du groupe local « What the Funk ». Les musiciens de Saint-Martin et Saint-Barth animeront la soirée à partir de 22h après la proclamation des résultats des courses de la journée.
Le lendemain soir, le détenteur de deux Latin’s Grammy Award en 2019 (meilleur producteur et meilleur album «Más de Mi») Tony Succar, Unity sera sur la scène du Gyp Sea avec pas moins de 14 musiciens venus de Miami.
Tony Succar est aujourd’hui le représentant de cette nouvelle vague de musicien qui réunit la musique afro caraïbe et latine/jazz qui surgit de Miami. D’une famille de musiciens, son parcours l’a conduit dans le monde de la salsa, du jazz, de la pop et de la musique d’inspiration afro-latino. Son éducation musicale formelle a commencé au piano, puis s’est enchaînée aux percussions. C’est aux timbales qu’il excelle, où sa maitrise technique, alliée à une élégance gestuelle exaltée, impressionne.
Il a fallu quatre ans à Tony Succar a réalisé, via “Unity”, un hommage latino à son idole Michael Jackson mort en 2009. On y trouve les standards de Michael Jackson complètement réarrangés Latino. A découvrir sur la plage de Saint-Jean.

Journal de Saint-Barth N°1447 du 18/11/2021

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