Saint-Barth - Tessa Thyssen

Tessa Thyssen prend la treizième place mondiale lors des championnats qui se sont déroulés du 23 février au 3 mars à Arecibo, à Porto Rico. © manamoana_prod

Surf - Tessa Thyssen s’arrête aux pieds du mont Olympe

Le mont était sans doute trop haut. Malgré tous ses efforts, Tessa Thyssen n’est pas parvenue à décrocher son billet qualificatif pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. La championne du monde junior 2015, licenciée à l’Ajoe Reefer Surf Club, a terminé les championnats du monde à la treizième place. Une performance remarquable sur les vagues d’Arecibo, à Porto Rico, mais insuffisante pour intégrer la courte liste des athlètes qui disputeront les épreuves olympiques à Tahiti, du 27 juillet au 5 août.
Après des mois d’une préparation intense, suite à une fracture à une main, Tessa ne cache pas sa déception. «Parce que j’aurais aimé faire une meilleure performance, soupire-t-elle. Notamment dans mon dernier tour de repêchage. » Car la Française, après avoir remporté ses deux premières séries, n’a pas réussi à surpasser ses adversaires dans la troisième manche. Avec pour conséquence d’être reversée dans le tableau des repêchages. Un véritable chemin de croix pour les athlètes.

« Beaucoup de pression »
En effet, pas moins de dix tours de repêchage sont nécessaires pour rejoindre la grande finale de la compétition. Quand, dans le même temps, les qualifiés du tableau principal doivent franchir “seulement” six étapes. «C’est une compétition très longue parce que l’on sait que l’on va passer presque deux fois plus de séries que dans le tour principal, témoigne Tessa. Mais tout cela, c’était déjà préparé. Je m’étais entraînée pour. Je n’avais pas de souci à ce niveau. » Aussi, c’est davantage du côté du mental que le résultat s’est fait.
Tessa assure : « Il y avait un très gros enjeu, je ressentais beaucoup de pression. Peut-être qu’à certains moments je l’ai mal géré, ce qui fait que j’en suis arrivée là. » Une treizième place au classement mondial (et une troisième au niveau européen), le résultat est loin d’être catastrophique. Bien au contraire. D’autant plus que Tessa a bataillé jusqu’au bout. Malgré les vagues. « J’ai quand même essayé de donner le meilleur, mais l’océan est souvent un facteur compliqué, analyse-t-elle. On n'a pas toujours les meilleures opportunités. »

« Encore des objectifs à atteindre »
Au cœur de la compétition se situe aussi la vie de groupe au sein de l’équipe de France. Une expérience que la championne chérit. « J’ai eu la chance de faire partie de cette équipe qui était une des meilleures, unie, avec une très bonne ambiance, confesse-t-elle. Ça me servira pour la suite. Ce n’était que la première compétition de l’année pour moi. Il y a encore plein d’enjeux et d’objectifs à atteindre. »
Revenue à Saint-Barthélemy en début de semaine, Tessa Thyssen va se ressourcer quelques jours sur son île avant de repartir en Europe. «Je vais d’abord passer par la France pour récupérer du matériel, explique-t-elle. Ensuite je vais aller au Portugal pour la dernière compétition européenne. »

Comme en 2023, l'équipe de France a pris la deuxième place derrière le Brésil, au classement des nations des World Surfing Games. Parmi les 48 surfeurs, la France aura donc quatre athlètes qui participeront aux Jeux Olympiques de Paris-2024 du 27 au 30 juillet à Tahiti sur le spot de Teahupo'o : Vahiné Fierro, Johanne Defay, Kauli Vaast et Joan Duru. © FFSurf / We Creative / Guillaume Arrieta

Les Jeux Olympiques, Tessa les vivra par procuration, en suivant les performances de ses camarades de l’équipe de France Johanne Defay, Vahiné Fierro, Kauli Vaast et Joan Duru, tous qualifiés pour les Jeux. « Je voulais absolument gagner ma place, même si c’était un travail d’équipe pour la France, déclare la surfeuse. Je suis arrivée jusqu’au palier de qualification pour les JO, mais étant donné que le quota français était déjà rempli à son maximum, je n’ai pas eu cette place. Il fallait que l’équipe termine première pour obtenir une troisième place non-nominative (la France termine sur la deuxième marche du podium, devant l’Australie mais derrière le Brésil). C’était assez dur de voir toutes les athlètes arriver à se qualifier, et pas moi… Mais je savais qu’il fallait aller chercher cette place par le classement par équipe plus qu’en individuel. »
De cette expérience portoricaine, Tessa retiendra sans doute ses quelques petites erreurs et autres infortunes. A Saint-Barth, ses supporters et admirateurs se souviendront qu’elle a bataillé face aux meilleures surfeuses du monde en portant avec talent et abnégation les couleurs de son île. Et puis, à seulement 27 ans, ses aventures au plus haut niveau sont encore loin d’être terminées.

 

 

Journal de Saint-Barth N°1557 du 07/03/2024

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