Saint-Barth - Rallye Gazelles

Les rebelles dans le top 5 des Gazelles

Du 22 au 30 septembre, Fanny Marchesi et Laurence Belloeil qui forment le duo Irma’s Rebelles ont participé en buggy (SSV) à la 30e édition du Rallye Aicha des Gazelles, épreuve de rallye-raid réservée à des équipages exclusivement féminins dans le désert sud marocain. Le Rallye de six étapes dont deux étapes marathons développe une autre vision de la compétition automobile : pas de vitesse, pas de GPS mais une navigation à l’ancienne, uniquement en hors-piste. Le classement est établi à partir de la plus faible distance parcourue par les concurrentes entre plusieurs balises, durant chaque étape. Après neuf jours passés au cœur du désert marocain le dossard 25 aux couleurs de Saint-Barth terminent dans le top 5 de leur catégorie Quad/SSV/Moto.
Rentrées de cette aventure avec des souvenirs plein la tête et l’envie de repartir, nous sommes allés à leur rencontre.

La température inhabituelle à cette période vous a-t-elle incommodées ?
Laurence : Le thermomètre est monté jusqu’à 50° C. On a souffert de la chaleur, mais moins que les autres participantes. Il faisait très chaud, très sec. Nous avons même eu froid lors de la soirée de clôture à Essaouia. Pourtant il faisait 20°C.

Avec le sable mou, les dunes, vous avez eu des aléas de tankage, crevaison, panne… ?
Fanny : On a eu de la chance, on a eu zéro pépin. On a juste eu trois pneus crevés. Mais c’était “easy”.
Laurence : La première crevaison a eu lieu le premier jour. Sur la ligne le départ, j’ai fait le tour du buggy et là je vois un pneu à plat. Heureusement nous n’avions pas encore franchi la ligne, nous avons pu demander de l’aide aux mécaniciens. Sur le buggy on a un pneu de secours, et des mèches pour réparer.
Ensuite nous avons crevé deux fois sur une étape marathon. Sur la première on a changé le pneu sans chercher la cause. On s’est dit que l’on réparera le pneu le soir. Tu parles, autant dire qu’au bivouac avec les filles, cela nous est passé par-dessus la tête. Le lendemain, nous sommes reparties, Et là, rebelote, nous étions obligées de réparer.
Fanny : On a mis de l’eau sur le pneu et de suite on a vu le trou. Allez hop, une mèche et s’est repartie. Sans avoir à le démonter. On a eu une chance inouïe.
Les dunes on connait. Nous nous sommes tankées et on a même failli se retourner. Mais heureusement rien de grave. On se tanke une fois, deux fois et la troisième dune Laurence décide de mettre les gaz. Bon, un peu trop. Cela aurait pu être plus grave, mais on a eu de la chance. A part cela nous n’avons pas eu de grosses difficultés.

Laurence tu pilotais, Fanny tu étais en charge de la navigation. Après deux ans sans épreuve, les réflexes sont revenus ?
Laurence : Fanny en tant que co-pilote avait le nez sur la carte, avec son calepin et son stylo. Elle a tout calculé. Pendant 10 heures avec la chaleur et la fatigue, la moindre déconcentration, comme regarder le paysage, on perd facilement la position sur la carte.
Fanny : Sans deux bêtises, deux erreurs de débutante, on aurait pu terminer sur le podium.
Laurence : En effet, à la fin de la 3e étape, au briefing les organisateurs te disent que pour aller à la dernière balise, il faut prendre une piste. Tu n’as pas le choix. On va toutes au même endroit. On a suivi. Erreur. A un moment, il fallait prendre la tangente. On s’en aperçoit 5 kilomètres trop tard. Et pourtant on sait qu’il ne faut pas suivre les autres véhicules.
Laurence : La deuxième erreur est survenue le dernier jour et ce n’est pas une erreur de navigation. C’est une erreur de prise de choix, de risque. On était 4e à ce moment-là. Nous étions fatiguées. On vient de pointer à la dernière balise, il nous reste plus qu’aller au bivouac. Le rallye est fini. Tu es fatiguée. Tu as eu 50° C pendant neuf jours. Et tu ne réfléchis plus comme tu le devrais. On aurait dû se poser et choisir quelle stratégie on aborde. On a fait le mauvais choix qui nous a coûté notre 4e place et peut être plus. On est frustrées. Sans ces deux bêtises, ces deux erreurs de débutantes on aurait certainement pu monter sur le podium.
Fanny : Déjà en tant que co-pilote, je calculais tout. C’est comme cela que sur l’étape 4 on a fini 3e. On n’est pas peu fières. Nous sommes passées devant des équipages qui ne nous croyait pas capables d’aller jusque-là. Nous avons demandé à récupérer notre tracé avec les parcours pour savoir là où on a pêché. Je veux comprendre pourquoi nous sommes 5e.

Votre association en a surpris plus d’une ?
Laurence : En effet, personne ne connaissait notre niveau et nous étions loin d’être les favoris du top 5. Nous sommes arrivées détendues avec notre sourire.
Fanny : La force de notre binôme et cela s’est confirmé sur ce rallye, est notre complémentarité. On se complète, l’une excelle quand l’autre pêche. On en a surpris plusieurs, même Christophe, notre mécano. On leur a mis des kilomètres….

Le premier rallye était en 4x4, cette année le buggy. Vous choisissez quel support pour votre prochain rallye ?
Laurence : Pas la voiture. C’est sûr. Ma deuxième participation aux Gazelles était en Quad. J’avais aimé. Le quad permet plus de visibilité que le Buggy. Mais cette année les filles avec les protections de la tête au pied ont énormément souffert de la chaleur.
Fanny : La différence également entre le buggy et le quad, c’est qu’en buggy nous sommes dans le même véhicule. Donc le rallye des Gazelles 2023 en buggy.

Journal de Saint-Barth N°1445 du 04/11/2021

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