A l'occasion de l'assemblée générale de la Ligue de judo qui s'est déroulée aux Abymes (Guadeloupe) la semaine passée, le président du judo club de Saint-Barthélemy, Patrick Perron d'Arc fait le point pour le Journal de Saint Barth sur la discipline et les temps forts de la saison à venir pour le club de judo de notre île.
Comment se porte le Judo Club Saint Barth ?
Patrick Perron d’Arc : Cela fait 32 ans que le club existe et il se porte bien. A la fin de la pandémie Covid, on plafonnait à une soixantaine de pratiquants sur le « caillou », loin de nos plus belles années où on dépassait les 150 licenciés... mais le nombre d’inscriptions, ces dernières années, repart à la hausse, c’est une bonne chose. Notre sport a des valeurs morales et humaines, les gens sont sensibles à cela, pour leurs enfants et pour eux-mêmes, ils savent que le judo est un sport qui tient la route et aide à faire de bons citoyens et de bonnes personnes.
Quels sont les évènements qui vont marquer la saison 2025 - 2026 du Judo Club Saint Barth ?
On a élaboré 3 compétitions pour les benjamins et minimes qui vont rythmer notre saison. On a aussi de nombreux passages de ceintures marrons, pour qu’elles deviennent des ceintures noires, que nous devons distiller dans le calendrier. On constate un retour d’anciens judokas sur notre île, c’est à noter, car cela va pousser le niveau vers le haut et nous permettre de nous greffer à plus de compétitions. Et je parle là de retour de jeunes, mais aussi de trentenaires et plus…
A votre avis Président, ce retour de certains « anciens » sur les tatamis de Saint Barthélémy est-il dû à un effet post JO Paris 2024 ?
Cela doit forcément jouer un peu en faveur des licences... quand vous regardez de plus près, tous les sports olympiques ont vu leur nombre d’adhérents sensiblement augmenter après les Jeux Olympiques de Paris 2024. Mais il n’y a pas que ça, dans le cadre du Judo, on apprend tout le temps, en permanence, les techniques, les savoirs… vous savez, même quand on est ceinture noire, on apprend encore ! Certains disent que « c’est lorsqu’on atteint la ceinture noire qu’on découvre le judo », cela vous montre la richesse sociale et humaine de notre art martial !
A votre avis, qu’est ce qui fait la popularité de ce sport ?
De toute évidence, en outre-mer, et encore plus ici, à Saint Barth, où nous subissons l’ultra insularité... on arrive toujours à toucher une partie de la population. On le voit lorsqu’on intervient dans des écoles, dans le cadre sportif, on a un vrai engouement des enfants pour le judo. Malgré le trou générationnel auquel nous devons obligatoirement faire face, avec les jeunes qui quittent l’île pour poursuivre leurs études et leurs cursus scolaire, on a toujours un public qui reste demandeur de la discipline, c’est indéniable.
Qu’avez-vous retenu de cette assemblée générale 2025 de la Ligue de Judo de Guadeloupe à laquelle vous venez d’assister ?
Cette AG nous a montré que la nouvelle équipe en place, à la Ligue, sous l’égide de Jimmy Guillou, reste très motivée. Une AG doit permettre de se projeter sur le développement de la discipline et de faire tourner la « machine » du mieux qu’il soit. La ligue c’est 34 clubs et 40 sensei tout de même, c’est du boulot ! D’ailleurs, certaines nouvelles directives fédérales m’ont beaucoup plu, comme la licence Judo par équipe, qui va permettre, par exemple, à un judoka de Saint Barth de prendre une licence supplémentaire dans un autre club, s’il souhaite intégrer une équipe destinée à faire des compétitions de judo par équipe.
Quid du Para-Judo et de l’Handi-Judo au Judo Club Saint Barth?
J’ai suivi des formations nationales pour l’Handi et le Para Judo et j’ai obtenu 2 diplômes reconnus par la Fédération Française du Judo pour cette pratique au sein de notre dojo, depuis 2015. Il faut que les parents osent franchir la porte de notre club, nous sommes habilités et formés à recevoir tous les publics ! Il faut savoir que l’Handi Judo et le Para Judo, dans notre dojo, sont ouverts à toutes les catégories.
Pour finir, quelle est la recette de la longévité du club ?
La passion ! Je suis un passionné, pour preuve, j’ai bientôt 70 ans et pourtant je me prépare à passer mon 5ème dan ! On essaie de transmettre, de manière la plus ludique qui soit, le plaisir de combattre, de s’affronter sur un tatami, ça doit être ça la recette de notre longévité [rires]
