Saint-Barth - Jiu-jitsu brésilien Lorena De Andrade

Jiu-jitsu brésilien : Lorena De Andrade sacrée championne de France

Son objectif est clair : gagner le championnat. Assise dans les gradins de l’institut national du judo, dans le sud de Paris, Lorena De Andrade attend patiemment son tour en observant les combats. En ce début d’après-midi, une forte odeur de transpiration sature l’air déjà étouffant du dojo. En contrebas, huit tatamis jaunes dessinent les surfaces de combat sur lesquels s’agitent les athlètes. Sur les deux jours de compétition, 1.500 sportifs sont attendus dans le dojo pour tenter de décrocher le titre de champion de France « kids » et « no-gi » (sans kimono).

« C’est impressionnant, je ne suis pas habituée à ce genre d’endroit », confie Lorena De Andrade. Participer à une compétition d’une telle ampleur, c’est une première pour la collégienne âgée de 12 ans, tout comme ce voyage en métropole. Pourtant, il en faut plus pour déstabiliser la sportive. « Je me sens bien », affirme-t-elle quelques minutes avant son combat. Vêtue de son kimono blanc brodé Saint-Barth Jiu-Jitsu et de sa ceinture orange, Lorena monte sur la balance, étape de routine dans les sports de combat. « La pesée est bonne », souffle son entraîneur Nicolas Harmange, qui l’incite à s’échauffer.

« Une élève prometteuse »
Des barrières bleues délimitent une zone de transfert où les sportifs attendent leur combat. Lorena sautille à côté de son adversaire, son regard ne laisse transparaître aucune émotion. Derrière les barrières, son coach surveille les tatamis d’un air concentré. «Je suis confiant, mais stressé, sourit Nicolas Harmange. C’est une élève prometteuse. Elle s’entraîne très dur et je sais qu’elle a les capacités pour décrocher la médaille d’or. » La collégienne s’entraîne trois fois par semaine au jiu-jitsu brésilien, ce qui lui a permis de devenir championne de Guadeloupe, deux ans à peine après s’être lancée dans ce sport.

Quelques minutes après la pesée, les deux jeunes filles sont emmenées au bord du tatami pour leur combat. Elles sont les deux seules sportives de cette catégorie, (une catégorie se définit en fonction de l’âge, du sexe, du poids et de la ceinture), la gagnante du combat remporte alors automatiquement le championnat. Le regard noir, Lorena s’échauffe les épaules avant de rentrer sur la surface de combat. Une fois sur le tatami, les deux sportives se serrent la main, puis l’arbitre donne le signal.

Une victoire fulgurante
Les deux jeunes filles s’empoignent le kimono avec vigueur. « Allez Lorena, mets la pression sur le haut », crie l’entraîneur pour se faire entendre au-dessus du vacarme. Très vite, les sportives se retrouvent au sol. Lorena a le dessus sur son adversaire, elle la maitrise avec un étranglement. Au bout d’une minute et dix secondes de combat, son adversaire capitule. Lorena remporte son combat, et le titre de championne de France par la même occasion.

Le sourire aux lèvres, la jeune fille serre son entraineur dans les bras. « C’était bien, j’ai essayé d’être le plus rapide pour être le moins fatiguée, analyse Lorena. J’ai commencé par lui mettre la pression au niveau de la tête comme disait Nicolas, puis j’ai fait une clef que je maitrise bien : l’étranglement ». Son père les rejoint avec une vidéo du combat sur son téléphone. Les sportifs ne perdent pas une seconde et analysent sa victoire. « Tu as fait souffrir ton adversaire », commente son père derrière leurs épaules. « C’est un bon comportement sportif que tu as eu, la félicite Nicolas Harmange. Tu l’as fait souffrir pendant le combat, mais après tu lui as serré la main. »

Sa lourde médaille d’or autour du cou, Lorena prend la pose sur le podium en tenant son adversaire par les épaules. «Je suis content et fier de mon élève, s’émeut l’entraîneur. C’était sa première grande compétition et elle a su gérer la pression. » Un regret subsiste pour la sportive comme pour le coach : «J’aurais bien aimé qu’elle ait plus de combats. Mais il n’y a pas encore assez de filles qui pratiquent ce sport en France. » Prochain objectif pour Lorena ? Une compétition à l’automne aux Etats-Unis où les sportives sont plus nombreuses. L’occasion de faire davantage de combats, d’étoffer son palmarès et sa collection de médailles.
 

Journal de Saint-Barth N°1518 du 04/05/2023

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