Saint-Barth -

VDSB2023 @Christophe Jouany

Dernière journée décisive pour les marins des voiles de Saint-Barth Richard Mille

Après un « day off » bien mérité les équipages des Voiles de St. Barth Richard Mille ont repris du service hier, vendredi. Les 600 marins en lice ont ainsi disputé une course d’une grosse vingtaine de milles dans l’est de l’île, profitant de conditions météo nettement plus soutenues qu’annoncé. En effet, alors que le vent devait souffler péniblement entre 7 et 8 nœuds, il s’est établi entre 13 et 17 nœuds, avec même des rafales jusqu’à 20 nœuds lors d’un passage de grain. La journée n’a, de ce fait, pas manqué d’action et c’est d’autant plus vrai qu’à la veille du dénouement final de cette 12e édition, la bagarre s’est intensifiée dans l’ensemble des huit classes. Il va sans dire que cette journée de samedi s’annonce décisive dans bien des catégories, même si certains ont déjà pris une option sérieuse pour la gagne ! 

« On s’attendait à composer avec peu de vent alors, forcément, on a été très contents d’avoir un peu plus de pression que prévu ! Pour des bateaux comme le nôtre (un Gunboat 62, ndlr) qui sont quand même bien typés croisière et donc un peu lourds, c’est évidemment agréable quand ça pulse un peu », commente Dominic Vittet, tacticien à bord de Tribe skippé par Michel Larroche et Ronan Guérin, manifestement ravi de sa journée de course, ce jeudi. « On a fait un joli parcours qui nous a presque fait faire un tour de l’île et il y a eu de la jolie bagarre », détaille le vainqueur de la Solitaire du Figaro 1993 entre autres, actuellement 5e au classement général provisoire Offshore Multihull et 9e au classement CSA Overall des multicoques. « On est conscients depuis quelques jours déjà qu’on ne peut pas rivaliser avec les meilleurs bateaux de notre classe. Le Multi70 Zoulou, notamment, est un peu hors-catégorie. Les deux HH66, Nala et Nemo, sont présents dans une configuration purement course, avec un équipage extrêmement affuté. À bord de Tribe, nous avons le micro-onde, la machine à laver et le reste ! (Rires) On vit plus confortablement mais c’est évidemment un vrai handicap en termes de performance par rapport à nos concurrents. Il n’empêche que la régate est vraiment très sympa et que la bataille sur l’eau monte d’un cran à l’approche de l’épilogue », relate Dominic Vittet.

 

Les petits airs pourraient troubler la fête 
De fait, si la situation semble pleinement sous contrôle pour les équipages de Pyewacket 70 chez les Maxi, Balthazar chez les CSA 1, Zoulou chez les CSA Multihull et Cry Baby chez les Diam 24 OD qui continuent de dominer de la tête et des épaules la compétition et semblent filer tout schuss vers la victoire, le match demeure extrêmement serré pour les autres concurrents. Ceux de leurs classes qui se disputent les deux autres marches du podium mais aussi et surtout ceux des autres catégories où tout reste à jouer… si les conditions le permettent. La météo, tel pourrait être le bémol de cette journée de samedi. Les prévisions météo ne sont en effet guères optimistes avec de touts petits airs annoncés. Ces vents erratiques pourraient compromettre la bonne tenue de l’ultime régate à moins que, comme lors des jours précédents, le vent soit une nouvelle fois plus consistant que prévu. « De notre côté, on y croit ! », lance Pierre Hingant, bras droit de Loïc Escoffier à bord du TS 5 Lodigroup qui compte bien défendre jusqu’au bout sa deuxième place au classement, à la fois chez les CSA Multihull et à l’Overall des multicoques derrière l’intouchable Zoulou d’Erik Maris et son équipage de choc. « Depuis le début de l’épreuve, on est contents parce qu’on arrive à titiller des clients qu’on ne pensait pas être en mesure d’aller chercher. La journée de ce vendredi s’est toutefois un peu moins bien passée pour nous que les précédentes. Nous avons commis quelques petites erreurs de choix de voiles, et le passage d’un grain, sur la fin du parcours, a généré quelques écarts au sein de la flotte. Les premiers ont déboulé à 17 nœuds jusqu’à la ligne d’arrivée tandis que les autres, dont nous, sommes tombés dans la molle une fois le nuage passé », a souligné le navigateur malouin.

 

Du suspense jusqu’au bout
Ce fameux grain a clairement pimenté la fin du jeu ce vendredi mais aussi suscité quelques petites frayeurs à bord de certains bateaux, à l’image de Nemo, le HH66 de Todd Slyngstad qui est monté très haut sur un patin dans une rafale, frôlant le chavirage. « Lorsque le bateau est réglé pour 12-13 nœuds, quand le vent monte subitement à 20 nœuds, forcément ça surprend ! », raconte le navigateur américain, néanmoins ravi de ce petit coup d’accélérateur pour finir la course, de même que son compatriote Roy P. Disney, le propriétaire et skipper du Maxi Pyewacket 70. « Nous avons terminé la régate avec une belle pointe à 19-20 nœuds. Cette journée a de nouveau été un vrai régal sur l’eau ! Saint-Barth est un endroit extraordinaire, avec des conditions de navigation tout aussi extraordinaires. Les parcours sont pittoresques et les paysages magnifiques même si, lorsque l’on est en course, on n’a jamais assez de temps pour bien les observer ! », plaisante le l’Américain qui est, on l’a dit, assuré de s’imposer dans sa classe des Maxi, à moins d’une avarie. Et l’histoire des Voiles de St. Barth Richard Mille a souvent montré qu’un pépin technique pouvait coûter cher. Ce n’est d’ailleurs pas Frits Bus, le skipper du Melges 24 Team Island Water World qui s’amuserait à prétendre le contraire. Lors de la dernière édition de l’épreuve, en 2022, il avait terminé deuxième après avoir pourtant remporté cinq des six régates courues, la faute à un problème d’étai lors du premier round. Cette année, à l’aube du dernier acte, il pointe en deuxième position chez les CSA 3, à égalité de points avec le leader, Lazy Dog du Portoricain Sergio Sagramoso. « Tout va clairement se jouer ce samedi. Pour l’emporter, nous devons gagner l’ultime manche et rien d’autre », explique le Néerlandais qui n’a, jusqu’alors, manqué aucune édition de l’évènement, et l’a même déjà accrochée à son palmarès en 2016 puis en 2017. « Le mois dernier, lors de la St. Martin Heineken Regatta, nous avons perdu contre Lazy Dog pour 28 secondes. Nous comptons bien prendre notre revanche à Saint-Barth ! », termine Frits Bus. Verdict ce samedi !

 

(Communiqué de presse Voiles de StBarth Richard Mille)