Saint-Barth -

"Stunter" en toute sécurité

La semaine de la sécurité routière orchestrée par la Collectivité s’est achevée samedi avec une démonstration impressionnante d’acrobaties à moto, sur le parking de Saint-Jean. Et la naissance d’un dialogue dans le but d’offrir aux jeunes scootéristes de l’île un lieu pour s’exercer au wheeling et autres stoppies, en toute sécurité.

 

Difficile d’imaginer à Saint-Barth l’ouverture d’un terrain de cross, ou d’une sorte de circuit privé, les questions d’espace et de nuisances se posant rapidement. Mais la volonté est là. Fermer ponctuellement un coin de bitume pour que les jeunes s’adonnent à leur passion en toute sécurité, sans déranger les usagers, paraît imaginable. C’est le souhait de Sam, l’un des deux jeunes de Saint-Barth gravement accidentés au début de l’été dans une collision entre leurs scooters. Devenu « Monsieur Sécurité de Saint-Barthélemy», dixit le maître de cérémonie, Pierre de l’association guadeloupéenne Motards de Capesterre (Kapestè), qui lui tend le micro. « J’en appelle à tous les jeunes qui voudraient s’investir avec David (Dorvilma, de l’auto-école, ndlr), Matthieu (du club Harley Davidson local Crows Of Hell) et moi-même pour avoir un lieu fermé où pratiquer », lâche le jeune garçon, très applaudi.

 

Acrobaties sur grosse cylindrée

Avant cette prise de parole, un pro du stunt a effectué une démonstration d’acrobaties sur une grosse cylindrée, spécialement affrétée de Guadeloupe, avec deux autres engins présents à Saint-Jean. Non sans s’équiper longuement avant de prendre le guidon : protections des genoux, du dos, du torse et des épaules, gants, casque intégral. « Le jean, c’est le strict minimum. N’oubliez pas que le sol est une véritable rape à fromage », expliquait-il un peu plus tôt à la centaine de spectateurs présents. « La loi vous impose les gants et le casque, mais la vie vous demande plus. L’équipement que vous voyez là paraît complet, pourtant ce n’est que le strict nécessaire », insiste-t-il. L’association des motards de Capesterre a fait de la prévention routière son cheval de bataille.

 

Environ 350  accidents par an

Pendant que la Croix-Rouge fait tester les lunettes de simulation drogue et alcool, et la conduite de deux-roues sur un logiciel de mise en situation, une autre démonstration fait sensation. Joe Pégourié, cascadeur de son état, prend le volant d’un 4x4 et vient percuter à 50 km/h un scooter à l’arrêt. Le mannequin est projeté contre le pare-brise, son casque pas attaché s’envole, le scooter part dix mètres plus loin. « Ça permet aussi de démontrer l’utilité de la ceinture de sécurité. 50 km/h, ça ne paraît pas beaucoup ; mais quand on voit ça on ne pense plus pareil. Ce n’est pas un spectacle mais c’est spectaculaire », explique le cascadeur, qui travaille principalement sur ce genre d’événements. Les pompiers portent immédiatement secours au mannequin, pour détailler en quoi consiste leur travail.

Chaque année, ils interviennent sur 350 accidents de deux-roues et quad sur les routes de Saint-Barth, presqu’un par jour.

C’est ce nombre élevé d’accidents, et les quatre personnes qui ont perdu la vie début 2018 à Saint-Barth, qui a conduit la Collectivité a organiser un forum de la sécurité routière, en janvier dernier, et cette fois une semaine de la sécurité routière, qui inclut chaque établissement scolaire. « Les retours des écoles sont très bons », se félicite Alfred Brin, président de la commission sécurité routière. « L’objectif est de renouveler l’événement chaque année, et créer un dialogue avec les jeunes usagers des deux-roues. »


JSB 1353




Journal de Saint-Barth N°1353 du 05/12/2019

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