Saint-Barth - sécurité routière assise

Des assises pour éclairer le débat sur la sécurité routière

La préfecture a organisé le vendredi 24 mai à la capitainerie de Gustavia des assises de la sécurité routière. De nombreuses interventions ont permis d’aborder de manière plus précise les différentes problématiques liées aux dangers de la circulation à Saint-Barthélemy.

 

Le soleil brille, il est environ 8h30 en ce vendredi 24 mai lorsque, dans la montée vers le rond-point de la Tourmente, un scooter double une camionnette à pleine vitesse en se faufilant entre celle-ci et la voiture qui roule en sens inverse. Une scène qui illustre parfaitement la vigilance de – presque – tous les instants dont il faut faire preuve désormais sur les routes de l’île. Un comportement inconscient qui sied aussi idéalement au sujet du jour : les assisses de la sécurité routière. Une manifestation organisée par la déléguée sur l’île de la préfecture de Saint-Barthélemy et Saint-Martin, Aliénor Barbé-Guillaume.
Dans la grande salle de la capitainerie, le préfet Vincent Berton est évidemment présent, tout comme le président de la Collectivité territoriale, Xavier Lédée, quelques élus (comme la première vice-présidente Marie-Hélène Bernier et le conseiller territorial Romaric Magras), mais aussi des représentants de la gendarmerie nationale, de la police territoriale et du Service territorial d’incendie et de secours. En réalité, tous les organismes concernés de près ou de loin par la sécurité routière participent aux assises. Des scolaires, également, avec la présence des élèves des deux classes de seconde du collège Mireille Choisy.
Après les discours introductifs, la gendarmerie a dressé le bilan de l’accidentologie à Saint-Barthélemy. Sans grande surprise, les scooters et les quads, un véhicule qualifié «d’extrêmement dangereux », sont les plus souvent impliqués dans les accidents sérieux. Les deux zones les plus accidentogènes se situent à Saint-Jean et au niveau de l’Œuf. La tranche horaire entre minuit et 3 heures est la plus accidentogène, même si celle comprise entre 15 et 18 heures s’en approche.
Il va sans dire que les effets néfastes de la consommation d’alcool et de stupéfiants sont abordés. Car, dans la majorité des cas, les usagers de la route impliqués dans des accidents circulent sous l’emprise d’une ou de plusieurs substances. Des représentants du corps médical sont également présents et l’un d’entre eux rappelle que près de trois-cents accidents de la route sont recensés chaque année. «Depuis qu’on a des quads sur l’île, nous observons des traumatologies de plus en plus sévères », assure un soignant.
La vitesse, l’insouciance, l’alcool et les stupéfiants. Telles sont les quatre mamelles de l’accidentologie. « Malgré un réseau routier qui ne permet pas de dépasser les 50 kilomètres heure », souligne un intervenant. « Une forte partie de la population que l’on voit souvent à l’hôpital avec des lésions, ce sont les jeunes et les ados, assure un soignant. La plus grosse traumatologie, c’est le traumatisme crânien. A cause du non-port du casque. »
Autre problématique évoquée : le dopage professionnel. Une pratique qui soulève les inquiétudes du président de la Collectivité. « Généralement, les personnes qui prennent de la cocaïne boivent aussi de l’alcool, explique un médecin. On parle des effets sur la route, mais il ne faut pas oublier que les effets sur la santé sont catastrophiques. »
La prévention auprès des personnels saisonniers est abordée avec la gendarmerie et le Stis, tout comme les actions menées par certains professionnels de l’île. Comme le patron du Modjo qui prend la parole pour évoquer le système de navette qu’il a mis en place afin de proposer un raccompagnement à ses clients qui ne sont plus en mesure de conduire. « Ça fonctionne », assure-il.
La question des sanctions infligées aux touristes en infraction est posée. La gendarmerie rappelle que les contrevenants, Français ou étrangers, sont soumis aux mêmes règles. En revanche, un système de paiement immédiat de l’amende est appliqué pour les touristes, de manière à ce qu’ils ne se défaussent pas après leur retour chez eux.
De nombreuses questions ont obtenu des réponses précises tout au long de la matinée. L’objectif de ces assises a donc été atteint. Même s’il reste à entreprendre un travail d’importance sur l’île pour que ses routes redeviennent plus sûres.

 

Journal de Saint-Barth N°1569 du 30/05/2024

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