Saint-Barth -

Une étude établit un lien entre les brumes de sable et les naissances prématurées

Une étude menée sur 909 femmes enceintes guadeloupéennes démontre un lien entre l’exposition aux brumes de sable et la prématurité des bébés.

 

Le taux de naissances prématurées dépasse 15% en Guadeloupe, contre moins de 8% en France. Une étude* met en évidence un lien entre l’exposition régulière aux brumes de sable et la prématurité des nouveau-nés. Menée en Guadeloupe par sept chercheurs de l’Irset et Gwad’Air, elle se base sur les données récoltées de 2004 à 2007 auprès de 909 femmes enceintes et sur la qualité de l’air. Les particules fines qui polluent l’air, dans les Antilles, proviennent principalement des brumes de sable venues tout droit d’Afrique de l’Ouest. C’est pourquoi les chercheurs ont comparé les cas de bébé prématuré avec les relevés de qualité de l’air menés chaque jour par Gwad’air. Selon l’OMS, le seuil d’exposition aux particules fines à ne pas dépasser est de 20 microgrammes par m3. Or, l’étude montre que les mères ont été exposées au long de leur grossesse, en moyenne, à une concentration de 27 µg/m3. Un tiers des bébés nés avant terme ont été exposés, in utero, à des taux dépassant 30 µg/m3, contre seulement 10% pour les enfants nés à la date prévue. Conclusion : les brumes de sable, qui transportent des métaux, pesticides et autres joyeusetés, seraient un facteur aggravant le risque de prématurité, s’ajoutant à ceux déjà connus de l’âge de la mère, l’hypertension, l’obésité, le diabète….

Le rapport des chercheurs, publié dans la revue scientifique britannique Occupational and Environmental Medicine (OEM), recommande de doubler les alertes vigilance lancées par Gwad’Air et la préfecture par une action spécifique dédiée aux futures mères. A Saint-Barthélemy, la qualité de l’air n’est pas mesurée. Pour autant, selon Patrick Bordjel, l’unique gynécologue de l’île, il n’y a pas davantage de cas de prématurité ici qu’ailleurs. 

Pour rappel, un enfant est considéré prématuré s’il naît avant 37 semaines (8 mois et demi de grossesse), et il existe différents niveaux de prématurité. Aucune survie n’a été obtenue dans le monde en-deça de cinq mois de grossesse. 


(*) “Impact of Saharan dust episodes on preterm births in Guadeloupe” par Jean-Francois Viel1, Yoann Mallet, Christina Raghoumandan, Philippe Quénel, Philippe Kadhel, Florence Rouget, Luc Multigner.


JSB 1329



Journal de Saint-Barth N°1329 du 23/05/2019

Zéro plastique
Clean Up
Européennes
Football