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[ Saint-Barth, cœurs fragiles (4/6)] Le diabète progresse dans un monde de plus en plus gros

Les Saint-Barth sont particulièrement sujets aux maladies cardio-vasculaires, qui causent 27,4% des décès sur l’île (JSB 1308). Il est possible de se prémunir contre l’infarctus en agissant sur six vecteurs aggravants. Le Journal de Saint-Barth et le cardiologue Yves Journo s’associent pour publier une série d’articles sur chacun de ces risques évitables. Quatrième volet, le diabète.

Le diabète est l’un des facteurs qui augmentent le risque de problèmes cardiovasculaires. «Cette maladie pourrait devenir l’une des plus grandes crises de santé publique du XXIe siècle. Une des transformations les plus remarquables depuis les années 50 concerne la prise de poids de la population, hommes, femmes et enfants», alerte le cardiologue Yves Journo. « Cette augmentation du nombre de personnes en surpoids a de graves conséquences, puisque l’excès de graisse hausse considérablement le risque de diabète de type 2. Plus de 90% de ces diabétiques souffrent d’embonpoint ou d’obésité. »

 


Légende

Selon son expérience, Saint-Barthélemy ne compte « pas davantage de personnes en surpoids que la métropole. En revanche, il existe beaucoup plus de diabétiques à Saint-Barth, comme dans toutes les Caraïbes, ou la proportion de diabète est très importante. Il existe une légende, vraie ou pas vraie, qui dit que les esclaves, pour avoir suffisamment de force physique pour accomplir leurs taches, consommaient des quantités de sucre très importantes, ce qui explique pour certains le nombre incroyable de diabètiques que l’on trouve dans les Caraïbes. »

 

L’insuline est une hormone présente dans le sang qui sert à faire entrer le sucre, c’est-à-dire l’énergie, dans les cellules. Pour rappel, le diabète de type 1 est dû à un pancréas défaillant, surpoids ou non. Il concerne 15% des cas. Les malades doivent procéder à des injections d’insuline. En revanche, les personnes souffrant de diabète de type 2 voient leurs cellules devenir résistantes à l’action de l’insuline, forçant le pancréas à sécréter plus d’insuline qu’il ne le devrait, ce qui l’épuise. Ce diabète se traite par des médicaments.

 

« Le diabète de type 2 peut entraîner des complications extrêmement sérieuses, avec un risque d’infarctus du myocarde multiplié par deux à quatre, d’accident vasculaire cérébral multiplié par 1,6 », poursuit le Dr Journo. « Il favorise aussi la rétinopathie diabétique (première cause de cécité dans le monde), l’insuffisance rénale (première cause de dialyse en France), et peut atteindre les nerfs des membres inférieurs, provoquant une perte de la sensibilité. »

 


Diagnostic

« Le diagnostic du diabète ne peut être posé qu’après avoir réalisé une prise de sang pour effectuer une glycémie à jeun. Il est primordial de tester sa glycémie après un minimum de 8 heures sans manger. Votre glycémie doit être supérieure ou égale à 1,26 g/l pour qu’un diagnostic clair soit posé. La glycémie devra par ailleurs être vérifiée à deux reprises », détaille le cardiologue.

Certains symptômes peuvent éveiller vos soupçons, sans être pour autant systématiques : « Fatigue, sensation de soif permanente et envie d’uriner très fréquente, langue pâteuse… »

 

Un diabétique vit avec un risque plus élevé de maladie cardiovasculaire. Il devra donc subir des tests réguliers, et prendre particulièrement soin de ses yeux, ses reins et ses pieds. Et s’il faut bien évidemment diminuer sa consommation de sucre, d’autres actions sont capitales : perdre du poids, faire du sport et notamment de la marche, qui facilite la circulation du sang dans les jambes, et bien sûr suivre un traitement adapté.

 

Ces recommandations sont aussi valables si vous n’avez pas de diabète : pour éviter le surpoids et les maladies qu’il peut entraîner, rien ne vaut le sport et un régime alimentaire équilibré. Mieux vaut prévenir que guérir, comme dit l’adage.



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Journal de Saint-Barth N°1316 du 21/02/2019

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