Saint-Barth - préfet Alexandre Rochatte 24 septembre

Le préfet de Guadeloupe Alexandre Rochatte conférence de presse le 24 septembre.

Nouvelles mesures et retour des motifs impérieux en Guadeloupe

La Guadeloupe est en état d’alerte maximale, dernière étape avant le retour à l’état d’urgence sanitaire. Bars et restaurants seront fermés ce samedi et pour 15 jours au moins.

 

Le préfet de Guadeloupe Alexandre Rochatte est revenu sur les mesures ce jeudi 24 septembre en conférence de presse, en compagnie de Valérie Denux, directrice générale de l’ARS, et du directeur du CHU de Pointe-à-Pitre Gérard Cotellon.

 

Valérie Denux : « J’ai bien peur que l’on se retrouve toujours au même niveau à la fin de la semaine. On est à plus de mille cas par semaine, c’est un plateau très élevé », dit-elle. « C’est comme une vague lente, mais submergeante. Nous avons atteint le niveau 6 qui est le niveau maximal de notre planification. Au-delà, cela devient très tendu, avec un besoin de déprogrammation de l’activité de nos établissements, de manière quasiment totale. » Trois patients Covid ont été évacués vers la Martinique, précise-t-elle. « La Guyane est en mesure de prendre six patients, en cas de besoin. » Des patients non-Covid pourraient être transférés vers la métropole pour subir les interventions nécessaires. Elle annonce que le service santé des Armées arrivera ce week-end au Guadeloupe pour soutenir les équipes locales. « Il faut absolument que cette vague cesse. »

 

Après le détail de l’organisation au CHU par Gérard Cotellon, qui décrit une forte pression à l’hôpital, Alexandre Rochatte revient sur le classement de l’île papillon en zone d’alerte maximale par Olivier Véran, la veille. « Les mots veulent bien dire ce qu’ils représentent », note le préfet de région. « Nous allons mettre des moyens supplémentaires forts, parfois compliqués à accepter, mais indispensables si nous voulons casser cette courbe ascendante de l’épidémie. L’étape suivante si jamais nous n’y parvenons pas, c’est l’état d’urgence sanitaire, qui a des conséquences bien plus importantes sur l’économie. »

 

« La déclinaison juridique n’est pas encore finalisée, mais nous savons les grandes orientations », poursuit-il. Le préfet insiste sur la concertation menée avec les élus avant les annonces d’Olivier Véran. « L’ensemble des élus sont convergents sur des mesures fortes. » Certains élus demandent le couvre feu, mais celui-ci n’est possible qu’en état d’urgence sanitaire. Si la courbe des contaminations ne baisse pas la Guadeloupe y viendra.

 

Alexandre Rochatte rappelle ensuite les mesures instaurées par l’Etat, et annonce qu’il va prendre des mesures supplémentaires, selon lui, adaptées à la Guadeloupe :

 

  • Interdiction de rassemblement de plus de 10 personnes dans l’espace public à compter de ce weekend. « L’objectif est d’éviter des regroupements amicaux, familiaux, pendant lesquels on n’arrive pas à respecter les gestes barrière. » La même mesure d’applique aux territoires en zone d’alerte renforcée, tout comme la fermeture des salles de sports et des gymnases.
  • Dans les zones d’alerte renforcée il est important de privilégier le télétravail, il doit aussi l’être en Guadeloupe.
  • La zone d’alerte maximale implique deux mesures nationales, la fermeture des bars et restaurants pour quinze jours à compter de samedi (vendredi minuit). « Cette mesure est ciblée sur des lieux ou là encore, on a du mal à respecter les gestes barrière. Il y a évidemment un impact socioéconomique important. Des mesures sont prises pour aider les socioprofessionnels pendant cette période. » Seconde mesure, fermeture des ERP sauf protocole strict (par exemple les cinémas et théâtre). Cette mesure est déjà en place en Guadeloupe.

 

  • Alexandre Rochatte ajoute de nouvelles restrictions à celles prises par l’Etat. L’accès aux plages, bords de rivières et plan d’eau sera interdit durant l’heure du déjeuner et après 19 heures, pour éviter les pique-niques, barbecues et rassemblements qui vont avec. L’interdiction entre en vigueur ce weekend pour quinze jours.

 

Il interdit les rassemblements à caractère festif ouverts au public : il s’agit de fêtes organisées dans des maisons ou lieux privés et loués pour l’occasion.

 

Il indique aussi qu’il réunira les responsables des grandes surfaces pour peaufiner les gestes barrière et plans de circulation pour limiter les contacts, mais aussi pour aménager des plages horaires dédiées aux personnes vulnérables.

 

Dernier point, « je compte introduire, pour les voyages vers Saint-Martin et la Martinique, les motifs impérieux de voyage, pour limiter les échanges de virus entre Guadeloupe et Îles du Nord, et entre Guadeloupe et Martinique. »