Saint-Barth -

Naissance - Ariana, la « belle surprise » du mois d’août

Elle ne devait ouvrir les yeux sur le monde que le 23 août. Mais après huit mois passés dans le ventre de sa maman, Ariana Louis Dziuba n’en pouvait plus d’attendre. Aussi, le dimanche 3 août à 18h08, elle a pris la décision d’aller goûter aux premières caresses de Daphnée, sa maman, et de Lovenson, son papa. Un intense moment de joie pour les parents, respectivement âgés de 28 et 29 ans et qui accueillent leur premier enfant, mais aussi pour les personnels soignants du centre hospitalier Irénée de Bruyn. Car c’est bien à l’hôpital de Saint-Barthélemy que la petite Ariana est née, prématurément. Elle est le premier bébé à être mis au monde dans l’établissement de santé de l’île depuis trois ans.
« J’étais censée partir à Saint-Martin en début de semaine », raconte Daphnée Dziuba (Magras). Donc trois semaines avant l’accouchement, comme il est généralement recommandé aux futures mamans de Saint-Barth, puisque l’hôpital ne dispose pas d’un service de maternité. Mais le dimanche 3 août, Daphnée sent que ses habituelles contractions deviennent plus prononcées.

« J’ai dû faire au naturel ! »
Avec son compagnon, la décision est prise de se précipiter à l’hôpital. « Je suis entrée vers 16 heures et j’ai été prise en charge par le docteur Patricia (Wagner) qui m’a dit après un premier examen que mon col était déjà ouvert de cinq centimètres. Il était trop tard pour aller à Saint-Martin. » Deux heures après, Daphnée donne naissance à Ariana, petite fille de 2,4 kg en parfaite santé.
« En réalité, tout le travail avait été fait pendant la journée, s’amuse la maman. Tout le monde a été surpris par la rapidité de l’accouchement. » Ce qui n’a pas empêché celui-ci d’être « très douloureux sur le moment », confie Daphnée. « J’avais réservé une anesthésiste mais elle reste sur Saint-Martin, explique-t-elle. Donc, j’ai dû faire au naturel ! Je n’avais pas le choix. En deux poussées, c’était fini ! en fait, recoudre les seize points de sutures au niveau de mon col a pris plus longtemps que l’accouchement. Il y avait du travail… » Des soins qui ont été prodigués avec le plus grand professionnalisme par le docteur Patricia Wagner, l’infirmière Thaïs Le Moan et l’aide-soignante Jessica Questel. « Tout s’est très bien passé », se réjouit la jeune maman qui, depuis, découvre « un nouveau monde ».

Un baptême de l’air
Néanmoins, compte tenu de la naissance prématurée d’Ariana, il a fallu dès le lundi 4 août s’envoler pour Saint-Martin afin de surveiller l’état de santé du bébé.
Daphnée, Lovenson et Ariana ont donc été transportés dans un appareil de la compagnie Saint-Barth Commuter dans le cadre d’une évacuation sanitaire. Un baptême de l’air qui a permis à Ariana de décrocher son premier «diplôme ». En l’occurrence, son certificat de premier vol délivré par le commandant de bord en personne, Mathias Quesada, à l’issue du trajet retour, le 7 août. « Cela nous a émus, confie Daphnée. L’accueil a été chaleureux et nous remercions la compagnie. »
Des remerciements que les heureux parents adressent également à l’équipe soignante de l’hôpital de Saint-Barthélemy, à la pharmacie de Gustavia et au service de la maternité de Saint-Martin. Sans oublier la sage-femme qui a accompagné Daphnée tout au long de sa grossesse, Marion Mallet.

Enracinement familial à Saint-Barth
Pour la maman, l’émotion vient aussi du fait que la naissance de sa fille perpétue l’enracinement familial à Saint-Barthélemy. « Je suis née en Guadeloupe mais j’ai grandi à Saint-Barth et ma mère est née sur l’île, souligne Daphnée. C’est une grande joie pour la famille qu’Ariana soit née à Saint-Barth. » Quant à Lovenson, s’il est originaire de Saint-Martin, il vit à Saint-Barth, comme ses parents. Il est jardinier, Daphnée est micro-entrepreneuse. « A la base, je suis de Flamands, mais aujourd’hui on réside à Vitet », glisse la maman, qui continue de s’étonner : « Tout est allé si vite, c’est un choc ! » Quant à Ariana, qui ne cesse d’émerveiller son papa, tout va pour le mieux. Grâce à la réactivité et au professionnalisme des personnels soignants du centre hospitalier de Bruyn. Même s’ils n’ont pas vocation à procéder à des accouchements.

Soulagement et fierté
« Ça peut se produire de manière inopinée, constate le docteur Patricia Wagner. Elle (Daphnée Dziuba) devait partir à Saint-Martin le lendemain. Nous avons eu très peu de temps. Nous étions à vingt jours de la date prévue pour l’accouchement, donc le bébé n’est pas considéré comme prématuré. Mais le transport était contre-indiqué car le travail avait commencé. On s’était donné trois ou quatre heures de travail. Cela a été bien plus rapide. Ce sont des moments très particuliers. L’infirmière (Thaïs Le Moan) est restée après son service. Un accouchement et une naissance, c’est un mélange de frayeur, car c’est une situation qui n’est ni anodine ni fréquente, et de contentement. Après, on se sent soulagée, un peu fière aussi. »

Pas un hôpital prévu pour accoucher
Lorsqu’il arrive à l’hôpital le lundi 4 août au matin, le directeur Eric Djamakorzian détecte une ambiance qu’il qualifie de « décontractée » et « souriante ». Il sourit : « On sentait que quelque chose de particulier et de positif s’était passé. » Mais le directeur rappelle que le centre Irénée de Bruyn n’est pas un hôpital dans lequel les patientes peuvent accoucher. Dépourvu de maternité et des personnels spécialisés qui composent un tel service, il n’est pas en mesure de garantir la sécurité des futures mamans en cas de complications. Fort heureusement, l’accouchement du 3 août s’est bien déroulé. A la grande satisfaction de Jessica Questel, aide-soignante depuis 2015, et de Thaïs Le Moan.
L’infirmière raconte : « Il y avait un peu de stress car on arrivait en fin de journée et on savait que l’accouchement aurait lieu ici. Et comme on n’a pas beaucoup de moyens… C’est magique. Se dire que ça n’arrive jamais à l’hôpital, c’est fou. Je suis surtout heureuse pour les parents. »
De retour à Saint-Barthélemy, Daphnée Dziuba, Lovenson Louis et la petite Ariana commencent une nouvelle aventure. Moins agitée que celle vécue le 3 août mais bien plus exaltante encore. Celle d’une vie en famille, la plus heureuse qui puisse être souhaitée.

Journal de Saint-Barth N°1627 du 14/08/2025

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