La semaine dernière, une cinquantaine de médecins et scientifique ont signé une tribune dans Le Point pour demander l’obligation du port du masque dans l’espace public. A l’heure actuelle, cette mesure n’est pas prévue. Le masque est obligatoire dans les transports en commun, pour les enseignants, les collégiens, les professionnels de la petite enfance, et dans les entreprises où la distanciation sociale est impossible. Air France a aussi imposé le masque à bord de ses avions.
Les médecins de Saint-Barth ont écrit à Bruno Magras pour lui demander non pas d’imposer, mais d’encourager les habitants à porter le masque au quotidien. Selon eux, il faut à tout prix éviter les contacts qui pourraient faire redémarrer l’épidémie. Patient asymptomatique, faux négatifs, personne non testée, arrivant sur l’île ne respectant pas la quatorzaine… Le risque zéro n’existe pas. Leurs arguments ont peu de chance de convaincre le Président de la Collectivité, qui a déjà indiqué qu’il ne croyait pas possible d’imposer le port du masque à tout le monde. Et même si ça l’était, il ne prendrait sûrement pas un tel arrêté, lui qui n’a de cesse de répéter que le virus ne circule plus à Saint-Barthélemy.
Au contraire, en métropole, de nombreux maires souhaitent imposer le masque dans leurs communes. A Nice, Christian Estrosi a pris cette décision vendredi. Sur le territoire de la ville, le non-port du masque pourra être puni de 35 euros d’amende. Il n’est pas le seul édile à avoir pris cette décision. Mais la légalité de ces arrêtés est discutable ; d’ailleurs le Conseil d’Etat avait retoqué celui, identique, du maire de Sceaux. A Val d’Isère, le maire a dû transformer son arrêté rendant le masque obligatoire à la demande de la préfecture ; il est désormais « fortement recommandé. » Parallèlement à ces décisions, les mairies distribuent des masques gratuitement aux administrés.
Après avoir longtemps expliqué que c’était inutile, le gouvernement recommande maintenant officiellement le port du masque dans l’espace public, mais ne l’impose pas aux Français. « Ce serait aller au-delà des recommandations », indiquait le ministre de la Santé Olivier Véran, le 30 avril.