Saint-Barth -

Les huit élus du groupe Action-Équilibre proposent d’organiser une consultation de la population sur le thème de la construction d’un nouvel hôpital.

Les élus d’Action-Équilibre réclament une consultation populaire sur le site du futur hôpital

Manifestement, le débat n’est pas encore clos. Lors du conseil territorial du 23 octobre, les élus ont pourtant acté la reconstruction de l’hôpital Irénée de Bruyn à Gustavia (JSB 1637). Toutefois, le vote a été entériné à la majorité des voix, pas à l’unanimité. La nuance est d’importance car, lors du scrutin, les huit élus du groupe Action-Équilibre se sont prononcés défavorablement sur le projet de reconstruction de l’hôpital sur le site actuel de Gustavia. Une position que Marie-Hélène Bernier, Bettina Cointre, David Blanchard, Jonas Brin, Dimitri Lédée, Pascale Minaro Baudoin, Cécile Tessier et Maxime Desouches tiennent avec fermeté. A tel point que le mardi 2 décembre, ils ont signé une demande de convocation du conseil territorial (conformément aux dispositions de l’article LO6221-1 b du code général des collectivités territoriales) en vue de statuer sur un projet de délibération des plus clairs : une demande de consultation des électeurs. « Notre objectif est simple et transparent, écrivent les huit élus dans un communiqué. Permettre aux électeurs de Saint-Barthélemy de décider démocratiquement du site d’implantation du futur hôpital. »

Un choix « imposé »
Le groupe Action-Équilibre considère que le choix du site ne relève pas uniquement d’une question technique. «C’est un choix qui engage notre île pour les 40 à 50 prochaines années, écrivent-ils. Un choix qui touche directement la santé, la sécurité et la qualité de vie de tous, qui doit être pris en connaissance de cause et non dans la précipitation ou la confusion. » De fait, les élus d’Action-Équilibre considèrent que la désignation du site actuel pour reconstruire un établissement de santé a été « imposé » sans que leur soit présentée « une étude comparative complète ». Un argument déjà avancé lors de la réunion du 23 octobre par Bettina Cointre. « Aucune étude n’a été réalisée pour le site de Saint-Jean, qui est plus grand et à proximité de la caserne et de l’aéroport, avait-elle déclaré. Il présente une cohésion territoriale évidente. Allons-nous vraiment subventionner un terrain en centre-ville, enclavé et exigu, qui n’est peut-être pas le nôtre ? » A propos de l’épineuse question de la propriété des terrains, la médiation entre l’hôpital et le conseil départemental de Guadeloupe a pris fin le 28 novembre. Le contenu du rapport devrait être dévoilé dans les prochains jours.
Dans son long communiqué, le groupe Action-Équilibre détaille les raisons de son soutien à une construction sur le site de Saint-Jean. « Accessible, mieux desservi, plus central, plat, constructible, extensible, proche de la caserne des pompiers et de l’aéroport (…) Et surtout implanté sur un terrain appartenant à la Collectivité, sans litige foncier. » Les huit élus répètent que reconstruire à Gustavia implique « d’enfermer » l’établissement «dans un site étroit et saturé», « d’engager des coûts plus élevés », de «créer des problèmes d’accessibilité durables » et de «limiter fortement la capacité d’évolution future du service public hospitalier ».
Les huit élus annoncent qu’ils organiseront « prochainement » une réunion publique sur le sujet. Une rencontre au cours de laquelle ils s’engagent à présenter au public tous les documents dont ils disposent afin d’exposer « les contraintes du site de Gustavia », « les atouts du site de Saint-Jean », mais aussi les enjeux financiers, techniques et urbanistiques. «La démocratie ne se limite pas à un vote », écrivent-ils, ajoutant : « Le futur hôpital appartient à tous et nous faisons confiance aux Saint-Barths. »
Lors du conseil territorial du 23 octobre, les cinq élus du groupe Unis pour Saint-Barthélemy et les six de Saint-Barth d’Abord ont voté pour la reconstruction de l’hôpital à Gustavia. Pascale Minaro Baudoin avait déjà soumis l’idée d’une consultation populaire. Le président Lédée lui avait alors répondu : «Cette consultation a déjà eu lieu en 2022, lorsque les électeurs ont voté pour des conseillers qui proposaient la reconstruction de l’hôpital. » Sauf qu’à l’époque, la possibilité d’un projet de construction à Saint-Jean n’avait pas été envisagée de manière concrète.

A Gustavia, un projet à 33,3 millions
Le coût du projet de reconstruction d’un hôpital sur le site actuel de Gustavia a été estimé à hauteur de 33,3 millions d’euros (28,8 millions financés par la Collectivité auxquels s’ajouteraient les 4,7 millions alloués dans le cadre du Ségur de la santé). La Maison de la Santé quitterait Saint-Jean pour intégrer la structure et des logements seraient construits pour les personnels.

 

Une consultation sur l’avenir de l’hôpital ?

Réaction d’Alexandra Questel, 4e vice-présidente de la Collectivité (Saint-Barth d’Abord)

« Est-ce que le référendum sur le lieu de l’hôpital était la bonne question à poser ?
Nous pensons que la priorité, c’est qu’il y ait un nouvel hôpital. La vraie question devrait être : quels services et quels moyens allons-nous y mettre pour notre population ?
Qu’il soit à Saint-Jean ou à Gustavia, un hôpital nécessite des logements pour le personnel. Le projet de Gustavia répond à ce besoin essentiel. Je suis tout à fait ouverte à organiser une réunion sur ce thème et à échanger avec la population. Délocaliser l’hôpital, c’est aussi délocaliser l’EHPAD, car les deux structures fonctionnent ensemble.
Or, nous avons déjà investi plus de 10 millions d’euros dans cet EHPAD. Rien que le projet de Saint-Jean s’élève déjà à 60 millions d’euros, sans compter les imprévus et sans prévoir les logements. Ensuite, que deviendront l’hôpital et l’EHPAD actuels ?
Si le terrain appartient à l’hôpital et non à la collectivité, vont-ils accepter de se délocaliser ou faudra-t-il trouver un opérateur privé pour gérer l’hôpital et l’EHPAD que nous aurons construits à Saint-Jean ? Et combien de temps l’État et l’ARS vont-ils mettre pour statuer sur ce sujet ?  
Nous préférons un hôpital sûr dans 5 ans, plutôt qu’un projet hypothétique dans 10 à 15 ans. »

 

 

Journal de Saint-Barth N°1642 du 04/12/2025

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