Saint-Barth -

Le coronavirus est arrivé à Saint-Barth

Un quadragénaire est confiné chez lui, à Saint-Barthélemy. Ses parents en visite ont été placés à l’isolement à l’hôpital de Saint-Martin. Les trois ont été dépistés positifs au Covid-19, dimanche matin. La compagne et la fille du résident de l’île ont été testées dans la foulée. Hier, l’ARS a annoncé que les résultats étaient, cette fois, négatifs.

 

Un résident de Saint-Barth a contacté le Samu la semaine dernière, souffrant de symptômes du fameux coronavirus Covid-19 dont tout le monde parle depuis janvier. Dépisté positif, il a été placé à l’isolement chez lui, son état de santé n’étant pas inquiétant. Employé d’un commerce, il ne travaillait pas les jours précédant son confinement, et venait de recevoir la visite de ses parents venus de métropole.

Ces derniers sont arrivés le 21 février à Sint-Maarten puis ont rejoint Saint-Barthélemy. Après une semaine de vacances sur notre île, ils ont emprunté le Great Bay jeudi matin pour rejoindre l’aéroport Princess Juliana. Alors qu’ils s’apprêtaient à embarquer dans le vol Air France de 17 h 30, ils ont été interceptés. La direction de l’aéroport avait été informée peu avant 15 heures qu’ils étaient susceptibles d’être porteurs du Covid-19, en lien avec la prise en charge de leur fils. Surprise pour les deux époux, qui ne ressentaient aucun symptôme du virus. Ils ont été transférés dans une salle d’isolement aménagée au sein de l’aéroport, puis isolés à l’hôpital Louis-Constant-Fleming, où ils se trouvent toujours ; les tests ont confirmé qu’ils étaient contaminés. Ce sont des porteurs sains du virus : ils peuvent le transmettre, mais n’en subissent pas les effets. Il est fort probable que les parents, qui avaient fréquenté une zone à risque en métropole avant de venir aux Antilles, l’Oise, aient été les premiers contaminés par le Covid-19. Les époux et leurs fils ne pourront quitter le confinement qu’après deux analyses certifiant qu’ils ne sont plus porteurs du coronavirus.

 

Après la découverte de ces cas avérés, les craintes se sont naturellement portées sur leur entourage proche. La compagne du résident de Saint-Barth et sa fille ont été testées elles aussi. Hier, après deux jours d’analyses, un délai un peu plus long que d’habitude, les résultats se sont avérés négatifs. Bonne nouvelle pour cette famille et pour le territoire. Depuis, la “cellule contact” de l’ARS a travaillé pour retrouver les personnes avec qui les trois premiers patients sont entrés en contact durant la semaine de Carnaval. L’Agence de santé a appelé plusieurs habitants de l’île avec qui cette famille avait des liens rapprochés pour les questionner et leur expliquer les précautions à prendre. La directrice de l’ARS Valérie Denux, qui a donné une conférence de presse hier soir à Saint-Martin, a expliqué que les Îles du Nord sont placées au stade 2 du niveau épidémique. Elles redescendront au stade 1 s’il n’y a pas de nouveau cas dans les dix jours qui viennent. Mais selon elle, même si le virus ne semble pas en circulation sur les îles à ce jour, il faut tout de même s’attendre à de nouveaux cas, notamment en raison des mouvements de population. 

 

Beaucoup de résidents s’inquiètent. La Préfète de Saint-Barthélemy et Saint-Martin, Sylvie Feucher, rassure : « Il faut quand même des contacts rapprochés entre les gens. Le virus ne saute pas d’une épaule à une autre. » Seule chose à faire : respecter les consignes d’hygiène (pas de bise ni de poignée de main, lavage des mains fréquent) et, en cas de symptôme ou de doute, rester chez soi et contacter le Samu.

Pour l’instant, aucune mesure restrictive sur les rassemblements ou événements n’est à l’ordre du jour. « A ce jour (mardi, ndlr), je ne change rien aux habitudes. Si demain on a un foyer de quinze personnes à Saint-Barthélemy, ce sera bien sûr différent », poursuit la Préfète. « Un territoire devient un cluster à partir de trois personnes infectées sans qu’elles soient liées. Nous n’en sommes pas là. Avec la directrice générale de l’ARS, nous estimerons le risque et prendrons des mesures s’il le faut. Dans les dix jours qui viennent, nous aurons une vision claire de ce qu’il se passe. » Sylvie Feucher insiste sur « les gestes barrières, qui sont la meilleure des protections. »

Trente personnes ont été testées depuis le 27 février en Guadeloupe et dans les Îles du Nord. Un point sur l’évolution de la situation est publié chaque jour par l’ARS. Premièrement réalisés en Guyane, les examens biologiques sont maintenant effectués à l’Institut Pasteur de Guadeloupe, ce qui réduit le délai d’obtention des résultats à 24 heures environ. Aucun cas n’a pour l’instant été avéré à Saint-Martin (où est hospitalisé le couple de Saint-Barth) ni ailleurs dans les Antilles.

JSB 1365


Journal de Saint-Barth N°1365 du 05/03/2020

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