Saint-Barth -

Le confinement se durcit, soixante infractions sur l’île

Le Premier ministre a annoncé lundi soir un durcissement du confinement, qui durera encore « quelques semaines », a priori jusque fin avril. A Saint-Barthélemy, près de soixante infractions ont été constatées entre le 20 et le 24 mars, sur un total de 1.146 contrôles effectués.

 

Entre vendredi 20 et mardi 24 mars, les gendarmes de Saint-Barthélemy ont contrôlé 658 personnes, 488 véhicules et cinq commerces à Saint-Barthélemy. 1.146 attestations dérogatoires au total à vérifier, en quatre jours. Le nombre de contrôles effectués illustre le peu de respect du confinement sur l’île. Pêcheurs au harpon, maîtres qui promènent le chien cinq fois par jour, clients de supermarché qui retournent quatre fois faire leurs courses, où encore résidents qui s’estiment dispensés d’attestation : sur ces 1.146 contrôles, 59 contraventions de 135 euros ont été rédigées.  Sans doute davantage depuis lundi, la police territoriale étant désormais habilitée à dresser les PV. 

 

« Le confinement est globalement bien respecté par la population », félicite quand même la Collectivité. Qui souligne tout de même un phénomène inquiétant : « De nombreux jeunes, souvent mineurs, ne respectent pas le confinement la nuit en sortant en scooter. De plus, de nombreux vols ou “emprunts temporaires” de deux-roues ont été signalés. Ces comportements sont inacceptables. S’agissant des mineurs, la Collectivité rappelle que les parents sont responsables de leurs enfants. En cas de poursuites pénales, les parents défaillants seront mis en cause. » D’autant plus inquiétant que ces ados sont pour certains tout juste rentrés de métropole ou du Canada, et donc sont censés respecter un strict auto-isolement durant 14 jours. Le soir, les forces de l’ordre continuent de patrouiller et rencontrent encore trop de monde.

 

Un kilomètre, une heure

Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé lundi soir des mesures plus strictes de confinement, et notamment précisé les choses pour les sportifs. Les sorties jogging ou marche à pied sont limitées à une distance d’un kilomètre autour du domicile, et d’une heure. L’horaire de sortie devra être inscrit sur l’attestation dérogatoire, pour éviter que celle-ci soit utilisée dix fois par jour. Ces sorties doivent s’effectuer seul, ou avec les personnes qui partagent le même foyer. La Collectivité rappelle en revanche que la sortie pour faire ses courses n’est pas une promenade et doit être effectuée par un seul membre du foyer.

Les sanctions en cas de non-respect du confinement sont également durcies : 135 euros d’amende pour la première infraction, 1.500 euros en cas de récidive dans les quinze jours, et pour quatre violations du confinement dans le même mois, 3.700 euros d’amende et jusqu’à six mois de prison. La répression va donc s’intensifier.

Le chef du gouvernement a aussi indiqué que ces mesures allaient « durer quelques semaines », actant ce que tout le monde savait déjà : le confinement ne sera pas levé le 31 mars. Le conseil scientifique de l’Elysée table plutôt sur la fin avril. D’ailleurs, l’état d’urgence sanitaire entré en vigueur ce mardi matin est prévu pour deux mois. Cette loi prévoit la restriction des libertés individuelles, notamment celles d’aller et venir, de se réunir et d’entreprendre.

 

Mesures locales

Les préfets et les édiles peuvent décider d’ajouter une mesure de couvre-feu sur certains territoires, s’ils jugent cela nécessaire. Une trentaine de villes l’ont fait, en France.

A Saint-Martin, la préfète Sylvie Feucher a décidé de reculer l’horaire de fermeture des commerces à 18 heures. Notre île n’est pas concernée par cette mesure. Philippe Gustin, préfet de Guadeloupe, a lui signé un arrêté interdisant la baignade en mer et dans les piscines collectives, qui cette fois inclut bien Saint-Barthélemy. Le président de la Collectivité Bruno Magras a lui signé un arrêté interdisant « l’émission de bruits excessifs », qui vise les BRH et marteaux-piqueurs. Mais pas, contrairement à ce que la police territoriale avait communiqué, les ponceuses, perceuses ou scies : les résidents ont toujours le droit d’effectuer des travaux ou du bricolage chez eux, bien sûr dans le respect d’autrui. Depuis le début du confinement, les conflits de voisinage se sont aussi multipliés.


JSB 1368

Journal de Saint-Barth N°1368 du 25/03/2020

Dépistage du coronavirus
Entorses au confinement
Budget 2020