Saint-Barth - Hopital de Bruyn

La réponse de Mme Lampis-Pattus au docteur Journo, cardiologue

Un article paru la semaine dernière (JSB 1464) faisait état des doléances du docteur Yves Journo, cardiologue qui effectue régulièrement des consultations à Saint-Barthélemy. La directrice des établissements de santé des Iles du Nord, Marie-Antoinette Lampis-Pattus a tenu à lui répondre.

 

Directrice des établissements de santé des Iles du Nord,  Marie-Antoinette Lampis-Pattus n’a que peu goûté le témoignage du docteur Yves Journo, cardiologue, dans les colonnes du JSB de la semaine dernière (n°1464). Le spécialiste regrettait notamment le manque d’implication de la direction de l’hôpital ainsi que le peu de considération pour les intervenant extérieur. La directrice s’inscrit en faux et a tenu à répondre au praticien.
« La direction du centre hospitalier de Bruyn tient à rectifier certaines contre-vérités, écrit la directrice. Le docteur Journo déplore une mauvaise situation de la santé cardiaque à Saint-Barth, ainsi qu’une « inertie de la direction ». Il est donc important de préciser que le docteur Journo n’est pas médecin hospitalier et qu’il n’exerce aucune activité au titre du service public. Il dispose d’un statut purement libéral et loue simplement des locaux à l’hôpital. Si l’appréciation institutionnelle de la situation de la cardiologie sur le territoire et des moyens pour y faire face est un vrai sujet, l’hôpital quant à lui relève que, sur ses journées de présence à Saint-Barthélémy, le praticien reçoit au minimum 20 patients réguliers et effectue au moins deux avis de spécialité sur des patients hospitalisés, avis qu’il facture à l’hôpital. L’hôpital relève qu’il  n’a pas encore jugé utile de s’inscrire dans un dispositif de télémédecine alors même que l’équipement existe dans l’établissement. »

«Des consultations privées»
Ces « précisions » faites, la directrice poursuit : « Cependant, conscient de l’intérêt pour la population de Saint Barthélémy de disposer d’avis de cardiologie, et malgré le fait que ces consultations soient entièrement privées, l’hôpital a consenti la mise à disposition d’une salle de consultation pour un loyer réduit de 200 euros par mois, alors qu’une seule échographie cardiaque (hors consultation) est cotée entre 111,71 euros et jusqu’à 200 euros selon l’acte. Ce loyer couvre uniquement la mise à disposition de la salle et son entretien. » Elle ajoute : « La convention prévoit que le docteur Journo utilisera son propre matériel nécessaire à la bonne pratique des examens et soins réalisés. La convention prévoit également qu’il encaisse directement ses honoraires auprès de ses patients, sans aucun reversement à l’établissement.»

«10 euros par acte à reverser»
« Si cet accord actuel prévoit en effet qu’il utilise son propre matériel, le Dr Journo dispose toutefois d’un échographe acquis par l’hôpital en 2013 et qu’il peut utiliser à raison d’un reversement 10 euros par acte, ce qu’il ne fait plus depuis 2017, préférant en effet utiliser son propre matériel d’exploration fonctionnelle. C’est son droit le plus strict, mais il ne saurait déplorer malgré tout un supposé manque d’investissement public en la matière, d’autant que l’hôpital a été très récemment doté d’un appareil beaucoup plus récent et de très haute qualité. » Une affirmation qui est contestée par le cardiologue. »
Marie-Antoinette Lampis-Pattus poursuit : « En accord avec le président Magras, l’hôpital a proposé au docteur Journo d’utiliser cet équipement dans le cadre d’une co-utilisation moyennant une redevance prévue par les textes pour l’utilisation, les consommables et la maintenance de l’appareil. Mais dans le cadre de son activité libérale exercée à l’hôpital, et contrairement à d’autres partenaires libéraux de l’établissement, il a refusé le principe-même d’une contrepartie financière par acte. Cette contrepartie en vigueur dans tous les établissements de France permet notamment l’entretien et le renouvellement du matériel. Car si l’hôpital public ne fait pas de bénéfice, il se doit en effet de présenter un équilibre financier et ne saurait raisonnablement mettre à disposition ses équipements pour une activité lucrative sans compensation. »

Journal de Saint-Barth N°1465 du 24/03/2022

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