Saint-Barth -

La plongée pour soigner le stress post-traumatique

En novembre dernier, des victimes de l’attentat terroriste du Bataclan ont participé à une expérience inédite en Guadeloupe : plonger pour lutter contre le stress post-traumatique. Une conférence sur le sujet est prévue à Saint-Barth le 15 juin.

Trente-six survivants des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, qui ont réchappé de l’assaut du Bataclan, ont plongé en Guadeloupe, deux ans après, dans le cadre d’une expérience de lutte contre le stress post-traumatique. Cela s’appelle le projet DivHope. Vincent Meurice, l’un des artisans de cette expérience, donnera une conférence sur le sujet le 15 juin à Saint-Barthélemy, à l’initiative du Lions Club local. « Le public visé est principalement les soignants, psychologues… Mais aussi les plongeurs, même si je suis sûr qu’ils connaissent déjà les bienfaits de la plongée, et toute personne intéressée », indique Jean-Jacques Rigaud, du Lions. Avec le soutien de la Fondation d’aide aux victimes du terrorisme, plusieurs spécialistes se sont regroupés pour faire venir 36 volontaires membres de l’association Life for Paris. Afin de prouver l’effet bénéfique de la discipline sur le stress post traumatique, un groupe a effectué une dizaine de plongées en Guadeloupe, un autre s’est adonné à différentes activités autres (excursions, visites, sports…). « Beaucoup diront qu’améliorer une condition pathologique en seulement 10 plongées est de l’ordre de l’impossible mais bien au contraire », écrit Vincent Meurice sur son site Atlantis Formation, en compte rendu de l’expérience.

Des tests ont été effectués sur les membres de deux groupes, pour comparer les résultats. Rythme cardiaque, questionnaire psychologique, qualité du sommeil, hypervigilance, réviviscence (flash-back mémoire négatif) … L’évolution de ces symptômes du stress post-traumatique a été mesurée, au cours de la session de plongée, mais aussi sur les six mois qui suivent, par une équipe scientifique. Les résultats devraient être connus au mois de juillet.

L'étude élargie à d’autres sujets

« Si les résultats attendus sont confirmés, cette pratique de la plongée "améliorée" s’inscrira comme une nouvelle technique de prise en charge complémentaire pour la régulation du stress et des émotions, l’amélioration du bien-être et de la qualité de vie », explique le coordinateur du projet DivHope, Frédéric Beneton à nos confrères de la 1re. Si les résultats de cette étude inédite sont probants, elle pourra être poursuivie sur des militaires à leur retour de zone de conflit, ou encore sur des victimes et secouristes de catastrophes naturelles.

« On est passés de l’enfer au paradis », expliquait Fanny à la chaîne télévisée, en remontant à la surface après une plongée dans la réserve Cousteau, en novembre dernier. « On sent une espèce de lâcher prise dans le corps, une sérénité… On revient de loin, il y a de nombreuses pressions, tensions dans le corps, le fait de se relâche, c’est merveilleux. »

> « La plongée comme thérapie sur le stress post-traumatique ». Vendredi 15 juin à 19 heures au restaurant le Diamant à Saint-Jean, organisé par le Lions Club. Gratuit.


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