Saint-Barth - medecin docteur

La diminution du nombre de médecins généralistes inquiète

En moins d’un an, trois médecins généralistes ont cessé d’exercer à Saint-Barthélemy, deux ont fermé leur cabinet et un, le docteur Weill, est décédé. A ce jour, il ne reste donc plus que cinq cabinets libéraux sur l’île. Dont un qui rencontrerait des difficultés. Une situation qui inquiète les spécialistes de la santé pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, le fait que seuls cinq médecins généralistes exercent désormais à Saint-Barthélemy implique que l’île atteint péniblement le seuil critique en matière de couverture santé. Selon la Haute autorité de la santé, le seuil se situe à un médecin pour 1.400 habitants. Selon l’Agence régionale de la santé, il est d’un pour 1.200.
Lors de la commission santé du vendredi 8 août, la question a été évoquée et débattue. Une des solutions proposées est que la Maison de la santé de Saint-Jean accueille pendant la haute saison touristique un médecin généraliste libéral. Cette possibilité ne pourrait être que temporaire car la Maison de la santé ne dispose pas du statut de Maison de santé pluriprofessionnelle. La structure ayant pour vocation d’accueillir des spécialistes.
Pour le directeur du centre hospitalier Irénée de Bruyn, Eric Djamakorzian, le sujet est « préoccupant ». Il explique : « Dans la prise en charge de la santé sur l’île, il y a des rôles respectifs et des interactions entre les médecins de ville et le centre hospitalier. S’il n’y a pas de médecins en nombre suffisant, nous risquons de voir les urgences se transformer en un ersatz de médecine de ville. Or, ce n’est pas son rôle. Cela entraînera plus d’attente aux urgences et le temps passé à traiter de la bobologie ne sera pas occupé à prendre en charge les patients qui sont véritablement en urgence. »
De plus, une difficulté se pose également au niveau de l’Ehpad (établissement d’hébergement pour les personnes âgées dépendantes), car ce sont les médecins traitants qui suivent les pensionnaires. Or, s’ils disparaissent, la prise en charge va s’avérer complexe.

L’appel aux propriétaires du directeur de l’hôpital
Pour les médecins généralistes, dits de ville, la difficulté à l’installation est facilement identifiable. Elle réside principalement dans le prix des loyers. Particulièrement quand il est précisé qu’un praticien doit conjuguer logement et cabinet. Un problème qui se pose de manière tout aussi critique pour les médecins urgentistes.
De fait, le directeur de l’hôpital lance un appel aux propriétaires et loueurs de l’île afin qu’une « continuité des services publics de santé et les missions vitales du centre hospitalier » puissent être assurées. « La tension sur les médecins urgentistes est directement liée à la problématique du logement, insiste Eric Djamakorzian. Si on ne trouve plus de logement pour les médecins et les agents, on sera dans l’obligation de réduire notre capacité d’accueil. Avec tous les risques que cela représente pour la santé des habitants. » Et de rappeler que « la construction d’un nouvel hôpital est intimement lié, dans ses capacités, à la capacité à recruter des personnels qualifiés ».
A l’heure où les réunions sur les questions de santé se multiplient en Collectivité, nul doute que cette question, cruciale, sera au cœur des réflexions. Pour trouver des solutions afin d’attirer et fidéliser les professionnels de santé.

Journal de Saint-Barth N°1627 du 14/08/2025

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