Depuis un peu plus d’un an et la sortie de la direction commune qui l’unissait depuis le 15 juillet 2020 au Centre hospitalier Constant Fleming et à l’Ehpad Béthany Home de Saint-Martin, le conseil de surveillance de l’hôpital de Bruyn attendait la nomination d’un directeur à la tête de l’établissement de santé de Saint-Barthélemy. L’annonce de la prise de poste a été officialisée le 24 février par le Centre national de gestion et le directeur est entré en fonction au début du mois (JSB 1556). Il a pour nom Eric Djamakorzian et s’est présenté aux personnels de l’hôpital lors d’une cérémonie organisée le jeudi 2 mai.
« Vous avez touché le gros lot ! »
Pour introduire Eric Djamakorzian auprès des personnels, la directrice par intérim des établissements de santé des Iles du Nord, Anne Calais, a fait le déplacement depuis Saint-Martin. Après avoir remercié Marie-Hélène Bernier, première vice-présidente de la Collectivité et présidente du conseil de surveillance de l’hôpital de Bruyn, pour l’avoir accompagnée tout au long de sa mission, Anne Calais a lancé : « Avec monsieur Djamakorzian, vous avez touché le gros lot ! » Elle fait évidemment référence au parcours professionnel de l’intéressé.
Directeur d'hôpital depuis près de trente ans, il a également exercé les fonctions de sous-préfet (à Belley, Auvergne-Rhône-Alpes), de directeur de cabinet d'une grande université et de directeur général adjoint dans une grande métropole du Sud de la France (Nice Métropole). Directeur général des hôpitaux du Léman à Thonon Evian de 2018 à 2022, Eric Djamakorzian (61 ans) était depuis le directeur adjoint du centre hospitalier de La Ciotat, en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Par conséquent, le nouveau directeur de l’hôpital de Bruyn dispose d’une expérience qui lui permet de maîtriser les rouages administratifs ainsi que les démarches pour initier les projets et les moyens de leur mise en œuvre.
« Il nous faut un cap, un projet »
Lors de sa prise de parole, Eric Djamakorzian a décliné les quatre points qui lui semblent déterminants pour le développement de l’établissement. Ainsi, il évoque « l’ancrage » en rappelant que « le sort de l’île et de l’hôpital est lié ». Il ajoute : « De plus, il nous faut un cap, donc un projet. Avant la fin de l’année, il sera formalisé. » Il mentionne également la coopération hospitalière avec les établissements de Saint-Martin et de la Guadeloupe, mais aussi avec les praticiens libéraux. « Nos fonctions doivent être complémentaires », assure-t-il.
Enfin, Eric Djamakorzian insiste sur l’importance de la qualité de vie au travail et promet : « Nous mènerons des actions destinées à améliorer les conditions de travail. Cela passe notamment par la problématique du logement. Si elle n’est pas résolue, nous n’aurons pas de pérennité. Or, il est indispensable de pouvoir se reposer sur une équipe stable. » Néanmoins, le nouveau directeur est conscient des difficultés qui se présentent à lui dans sa mission.
« Pas le magicien d’Oz »
Ainsi, Eric Djamakorzian confie au JSB : « Il faut aller vite, mais pas trop non plus. Si les choses étaient faciles, elles seraient réglées depuis longtemps. Il ne faut pas perdre de vue que le directeur n’est pas le magicien d’Oz. On ne règle pas en quinze jours des problèmes qui existent depuis des années. C’est un établissement à taille humaine qui remplit plutôt bien ses missions. Mais nous sommes à un moment charnière et nous devons déterminer les orientations pour les années à venir. »
Une chose est certaine : le directeur s’est d’ores et déjà plongé dans de volumineux dossiers. Comme celui de l’attribution de 4,7 millions d’euros à l’hôpital de Saint-Barth pour sa rénovation dans le cadre du Plan Ségur pour la santé. Des fonds qui n’ont toujours pas été débloqués.
