Saint-Barth - Xavier Lédée Président

Xavier Lédée attaque Marie-Hélène Bernier et Micheline Jacques

 

Quelques jours après le conseil territorial, le président de la Collectivité a formulé sur les ondes de la 1ère de graves accusations à l’encontre de Marie-Hélène Bernier. Il a aussi adressé un courrier au président du Sénat pour dénoncer l’aide apportée à la sénatrice Micheline Jacques par son assistante parlementaire.

Quelques jours après une séance du conseil territorial des plus chaotiques, le président de la Collectivité territoriale, Xavier Lédée, a choisi de contre-attaquer. D’une manière quelque peu inattendue. Dans un premier temps, l’élu a adressé un courrier au président du Sénat, Gérard Larcher, dans lequel il dénonce le fait que l’assistante parlementaire de la sénatrice Micheline Jacques lui a apporté une aide dans la rédaction de plusieurs amendements présentés en conseil territorial. Dans un second temps, interrogé mercredi 17 avril sur les ondes de la 1ère dans le cadre de l’émission intitulé « Le grand témoin », à 6 heures, Xavier Lédée a proféré des accusations à l’encontre de sa première vice-présidente, Marie-Hélène ­Bernier.

Possible suite judiciaire
Ainsi, à la question du journaliste qui demande au président, à propos de Marie-Hélène Bernier : «Vous lui avez enlevé toutes les délégations, vous n’avez plus besoin d’elle donc vous la jetez, c’est ça ? » Xavier Lédée répond : « Ce n’est pas une question ne n’avoir plus besoin. Mon travail est de m’assurer que la Collectivité n’est pas mise en difficulté. Donc quand certains éléments sont portés à ma connaissance, avec des rappels à l’ordre fermes sur des enquêtes dans lesquelles il y a des interférences, avec des agents qui expriment certains comportements que certains pourraient qualifier d’agression sexuelle, je suis obligé de prendre des mesures. » Contactée par le JSB, la première vice-présidente a déclaré qu’elle se réservait le droit de porter plainte pour diffamation contre le président. Une suite judiciaire n’est donc pas à exclure.

Comparaison audacieuse
Par ailleurs, au sujet du courrier daté du 15 avril et adressé au président du Sénat, Xavier Lédée explique au JSB : « J’ai écrit cette semaine à Gérard Larcher. Parce que Micheline (Jacques, sénatrice et conseillère territoriale d’opposition pour Saint-Barth d’Abord, ndlr) explique en conseil qu’elle rédige les amendements pour la Collectivité avec le concours de sa conseillère Murielle Jalton. Je rappelle que c’est parfaitement illégal et qu’à une autre échelle, c’est pour ça que Marine Le Pen est en procès sur l’utilisation qui avait été faite des agents qui étaient censés travailler pour l’Union européenne et qui travaillaient pour le FN (Front national, devenu depuis le Rassemblement national, ndlr). » La comparaison est pour le moins audacieuse.
Tout d’abord, parce qu’un assistant parlementaire peut faire ce que bon lui semble en dehors de ses heures de travail. Comme apporter des conseils à l’élu pour lequel il officie. De plus, l’affaire qui concerne le Front national évoquée par le président de la Collectivité est d’une tout autre nature. En effet, en 2015, les services du Parlement européen ont découvert que vingt des vingt-quatre salariés évoqués dans l’organigramme du Front national occupaient également un poste d’assistant parlementaire d’un eurodéputé du parti. Un système qui aurait été mis en place depuis 2004 et jusqu’en 2016 avec des détournements présumés de 21.000 euros mensuels. Difficile d’y voir un lien avec une aide à la rédaction de trois amendements sur du temps libre. Quoi qu’il en soit, le président du Sénat et son cabinet en jugeront. Comme le procureur de la République, s’il est saisi d’une plainte pour diffamation formulée par Marie-Hélène Bernier.

Journal de Saint-Barth N°1563 du 18/04/2024

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