Saint-Barth -

Le président Xavier Lédée, la sénatrice Micheline Jacques, le président Louis Mussington, la sénatrice Annick Petrus, le préfet Cyrille Le Vély et le député Frantz Gumbs lors du dîner organisé mardi 30 septembre à L’Elysée.

Une grand-messe élyséenne sur l’avenir institutionnel des outre-mer

La première réponse à apporter aux plus inquiets est la suivante : non, il n’a pas été question de remettre en cause le statut institutionnel de Saint-Barthélemy lors du dîner organisé le mardi 30 septembre au palais de l’Élysée, à Paris. En revanche, le sujet abordé lors de cette rencontre voulue par le président de la République, Emmanuel Macron, avec les élus et les parlementaires des outre-mer a bien été l’avenir institutionnel des territoires ultramarins. Un rendez-vous auquel Saint-Barthélemy a été représenté par trois élus : le président de la Collectivité territoriale, Xavier Lédée, la sénatrice Micheline Jacques et le député Frantz Gumbs.
Lors du dîner, des élus ont été invités à prendre la parole afin d’évoquer la situation de leur territoire ainsi que leurs ambitions pour celui-ci. Pour sa part, Xavier Lédée a « rappelé la force du modèle de Saint-Barthélemy qui repose sur la liberté locale et l’entreprenariat privé ainsi que sur son statut d'autonomie qui a permis l’émergence d’une collectivité unique qui agit avec efficience, responsabilité et pragmatisme ». Il précise : « Entre autres sujets majeurs pour l’île, j’ai tenu à évoquer le projet de reconstruction de l’hôpital de Saint-Barthélemy, le renouvellement des moteurs de la centrale d’EDF ou encore l’impératif d’avancer plus vite sur la validation de notre modèle énergétique (PPE). »


Le travail fondateur de Michel Magras
Présidente de la délégation sénatoriale aux outre-mer, Micheline Jacques a insisté sur le fait que « l’heure est au changement de paradigme dans la relation entre l’État et l’Outre-mer ». La sénatrice a déclaré : « Le débat sur l’autonomie est parfois excessivement politisé et dramatisé, il est aussi urgent de le dépassionner car aborder la question statuaire n’est ni plus ni moins que parer au cadre de l’action publique. Les crédits augmentent mais les difficultés demeurent, il faut donc changer d’approche. La non-culture des outre-mer a conduit à un empilement de normes et de politiques inadaptées qui ont étouffé le développement des outre-mer – à l’exception de Saint-Barthélemy, qui a pu s’adapter très tôt à ses particularités locales. Depuis la départementalisation, les retards sont inlassablement déplorés par les parlementaires et les exécutifs locaux. Pour sortir de cette impasse, l’adaptation des normes doit être la clé de voûte des politiques outre-mer selon le principe de subsidiarité. » Lors de son intervention, Micheline Jacques n’a pas manqué de saluer le travail réalisé par son prédécesseur, Michel Magras, dont les écrits de référence sur la différenciation statutaire « ont été fondateurs ». Elle a également insisté sur le fait que « modérer la “vie chère”, défi au cœur des préoccupations de nombreux ultramarins, passe aussi par des normes qui ne contribuent pas à son renchérissement et qui peuvent être obtenues par un cadre institutionnel plus adapté ».
S’il n’a pas pris la parole pendant le dîner, le député Frantz Gumbs a écouté avec attention tous ses pairs. « L’ensemble des territoires ultramarins ont pu exprimer leur vision de l’évolution, assure-t-il. Il y a des demandes extrêmement variées. Par exemple, la Guyane est prête à évoluer significativement, la Martinique également. Il y a un esprit consensuel chez les Martiniquais. Ce n’est pas le cas pour tous les territoires. La Réunion, par exemple, n’a pas la même volonté d’évolution. Tout comme Mayotte, qui veut d’abord que les urgences du moment soient résolues. »
Le député confirme que le président de la République s’est dit prêt à prendre en considération les propositions d’évolution exprimées. Ce, dès la fin de l’année. Pour ce faire, Emmanuel Macron a annoncé la mise en place de groupes de travail dédiés aux évolutions institutionnelles.
 

 

Journal de Saint-Barth N°1633 du 02/10/2025

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