Saint-Barth - Emmanuel Macron 28 octobre 2020

Emmanuel Macron 28 octobre 2020

Le reconfinement pourra être adapté en outre-mer

Emmanuel Macron a annoncé ce mercredi un confinement jusqu'au 1er décembre sur tout le territoire national. Seul l'outre-mer pourra bénéficier d'adaptation, au cas par cas, ce qui signifie certainement que Saint-Barthélemy échappera à ce second confinement. En effet sur l'île le virus circule de façon modérée, les moyens de dépistage sont là. Les moyens hospitaliers à Saint-Martin et en Guadeloupe restent néanmoins sous tension. Il faudra attendre les déclarations du Premier ministre demain pour en savoir plus.

 

« Si les efforts consentis ont été utiles, la lucidité commande d’admettre que cela ne suffit pas, cela ne suffit plus », commence Emmanuel Macron. « Le virus circule en France à une vitesse que même les plus pessimistes n’avaient pas anticipée. L’ensemble des régions dépasse le seuil d’alerte. » Les mesures prises ont été « difficiles » mais « incontestables », elles sont aujourd'hui « insuffisantes. »

 

« Avons-nous tout bien fait ? Non, je l’ai dit. Mais nous avons fait tout notre possible. »

 

Seconde vague "plus dure et plus meurtrière que la première"

« Nous sommes submergés par l’accélération soudaine de l’épidémie. Il faut avoir beaucoup d’humilité. Nous sommes tous en Europe surpris par l’évolution du virus. » Il annonce que la deuxième vague sera « sans doute plus dure et plus meurtrière que la première. Quoi que nous fassions nous savons que près de 9000 patients seront en réanimation à la mi-novembre, soit la totalité de nos capacités hospitalières. » Pour le chef de l’Etat il est « inacceptable » en France d’imaginer les médecins choisir entre sauver la vie d’un patient Covid au détriment d’une victime d’un accident de la route, par exemple.

 

« Ma responsabilité est de protéger tous les Français, en dépit des polémiques. » Il cite les plus fragiles et les plus modestes. Il indique recherche « le juste équilibre » entre santé économique et santé de la population. « Nous pourrions assumer de laisser le virus circuler, certains le préconise. A très court terme cela signifie le tri des patients à l’hôpital et d’ici quelques mois 400.000 morts supplémentaires. Ce ne sont pas nos valeurs, ça n’est pas non plus notre intérêt. » Il réfute ensuite l’idée d’un confinement réservé aux personnes fragiles. « Tout miser sur la stratégie du tester-isoler-protéger » est une autre option. « Mais si ce système peut être efficace avec quelques milliers de cas par jour, nous avons aujourd’hui 40 à 50.000 contaminations par jour, sans doute le double. Aucun pays ne retient ce système aujourd’hui. »

 

Il souligne que les moyens sont meilleurs que lors de la première vague, en terme de matériel et  de professionnels de santé. Un « effort considérable » qui « n’est pas suffisant face à cette seconde vague. »

 

Le retour des attestations dérogatoires de sortie

« Il faut aller plus loin. J’ai décidé qu’il fallait retrouver à partir de vendredi le confinement qui a stoppé le virus. Tout le territoire national est concerné, avec des adaptations pour les seuls territoires d’outre-mer. » Il annonce « le retour des attestations dérogatoires de sortie », et un système de confinement allégé par rapport à mars : les écoles restent ouvertes avec protocoles renforcés, les visites en Ehpad ne sont pas suspendues, le travail se poursuivra et les services publics resteront ouverts, notamment. Mais les commerces non-essentiels, notamment bars et restaurants, seront fermés. « Je sais que beaucoup de commerçants espéraient ne pas fermer. Je demande un très gros effort, tenons-le pendant quinze jours. »

 

Il demande « une vigilance accrue » : « moins de réunion avec la famille et les amis », « le respect de la distanciation », « le port du masque dès que l’on se trouve avec une autre personne, même un enfant ».

 

Le gouvernement détaillera toutes ces mesures demain jeudi par la voix de Jean Castex, Premier ministre.