Saint-Barth -

Retraites : à quelle sauce serez-vous mangés ?

Le Premier ministre a détaillé hier le plan du gouvernement pour réformer le système de retraites français, après plusieurs jours de grogne sociale en France. Malgré quelques concessions, Édouard Philippe n’a pas vraiment convaincu et l’appel à la grève a été renouvelé. Voici ce qu’il faut retenir de son intervention.

 

Les grandes lignes sont maintenues : le gouvernement veut un système de retraites par points, la fin des régimes spéciaux, et un de bonus malus selon l’âge de départ en retraite, pour encourager les salariés à travailler jusqu’à 64 ans. Des subtilités, notamment pour les femmes et certains travailleurs, ont été annoncées hier par Edouard Philippe.

 

Né avant 1975 ?

Vous ne serez pas concernés par la réforme, et conserverez le système actuel de retraite, qui comporte quarante-deux régimes différents. Les premiers pleinement concernés seront ceux qui sont nés en 2004. Pour ceux nés entre 1975 et 2004, la réforme s’appliquera à compter de 2025. «Toute la partie de carrière effectuée jusqu’à 2025 donnera lieu à une retraite calculée sur les anciennes règles », et « seules les années travaillées à partir de 2025 seront régies par le système universel », a détaillé le Premier ministre.

La valeur du point

Les Français cumuleront des points tout au long de leur vie active, un système qui fait grincer des dents pour deux raisons : ce sont les revenus de l’ensemble de la carrière qui seront pris en compte, alors qu’aujourd’hui, le calcul de la pension est basé sur les 25 meilleures années des salariés du privé et les six derniers mois pour les fonctionnaires. Un lissage qui ferait mécaniquement baisser le niveau des pensions. Autre crainte, la valeur du point, indexée sur les salaires, pourrait être modifiée à l’envi par les gouvernements successifs. Le Premier ministre a annoncé une « règle d’or » : la valeur des points acquis ne pourra pas baisser. Et elle sera déterminée par les partenaires sociaux sous le contrôle du Parlement.

 

Fini les régimes spéciaux

Une transition «sans brutalité» des régimes spéciaux vers un régime universel de retraites, promet Edouard Philippe. Les modalités de suppression de chaque régime spécial (SNCF, RATP, avocats, etc.) seront définies en interne, c’est-à-dire entre les responsables et les organisations syndicales de chaque corporation.

 

62 ans ou 64 ans ?

L’âge légal de la retraite reste 62 ans, mais… « l’âge d’équilibre » sera à 64 ans. A compter de 2027, les salariés qui poussent deux ans de plus auront une pension à taux plein. Ceux qui partent à 62 ans auront moins, ceux qui dépassent 64 ans auront plus : c’est le fameux système du bonus-malus, dont les modalités, là aussi, doivent être définies avec les partenaires sociaux.

 

Métiers usants

Les personnes qui sont entrées sur le marché du travail avant l’âge de 20 ans et celles qui exercent des «métiers usants » (militaires, pompiers…) pourront partir deux ans avant les autres, et les personnes en situation de handicap auront des dérogations. Ces dispositions seront régies par un compte pénibilité, ouvert également aux fonctionnaires.

 

Les plus riches cotiseront plus

Tous les Français qui gagnent jusqu’à 120.000 euros par an auront le même taux de cotisation prélevé chaque mois. Mais ceux qui gagnent davantage que ce plafond paieront une cotisation de solidarité supplémentaire.

 

Nous les femmes

« Les femmes seront les grandes gagnantes », promet Edouard Philippe, avec « des points supplémentaires pour chaque enfant dès le premier enfant, et non à partir du troisième comme aujourd’hui. » Soit une majoration du point de 5% accordée à la mère sauf décision contraire du couple, et 2% supplémentaires pour les familles ayant trois enfants ou plus.

Mille euros minimum

La retraite à taux plein ne pourra pas être inférieure à mille euros nets par mois, à compter de 2022, pour une carrière complète au Smic. Un minimum garanti à 85% du Smic, pour suivre l’évolution de ce dernier.

 

Pensions sanctuarisées pour les enseignants

Un geste envers les enseignants, dont le niveau de pension sera « sanctuarisé », « et comparable au niveau des retraites des fonctions ou des métiers équivalents dans la fonction publique ».

 

Artisans, indépendants, libéraux

Pour eux, des « transitions spécifiques» devront être construites sur le plus long terme. Concernant les réserves de certaines professions (la caisse de retraite des avocats dispose de deux milliards d’euros de trésorerie, par exemple), « elles resteront dans les caisses des professions concernées », assure Edouard Philippe.


JSB 1354











Journal de Saint-Barth N°1354 du 12/12/2019

Layla Berry, jour J samedi
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Réforme des retraites